dom calmet a écrit :
dans les villes les bourgeois et commerçants contribuaient-il au besoin du clergé à hauteur de 10% de leur chiffre d'affaire ? ça aurait été pourtant dans une logique et une équité fiscale ?
Ni la logique ni l'équité fiscale ne sont des notions de l'époque moderne. Comme je l'ai déjà dit, les revenus urbains ne sont pas concernés. D'ailleurs la dîme ne sert pas essentiellement au culte et à l'entretien du desservant,elle va dans la poche des gros décimateurs. Pour le culte en ville, il y a d'autres financements, on donne des sommes pour la cire, pour les bancs à l'Eglise le tout géré par la fabrique . D'ailleurs, contrairement à ce que vous pensez, la dîme ne contribue pas non plus aux hôpitaux et aux activités sociales de l'Eglise. En effet, les collèges et les hôpitaux disposent d'autres revenus, ils sont dotés par les dévots ou reçoivent des taxes spécifiques par exemple à Metz l'hôpital Saint Nicolas est financé par la revente au profit de l'Eglise du meilleur habit de chaque personne décédée. Seuls les ordres religieux anciens et ruraux perçoivent des dîmes, mais justement ce ne sont pas eux qui tiennent des écoles ou des hôpitaux. Bien sûr je simplifie, on me trouvera en contre exemple un hôpital qui touche des dîmes, car rien n'est jamais simple, mais c'est l'exception. Bref la dîme sert surtout au train de vie du haut clergé et bien sûr à des constructions, mais en ville alors qu'elle vient de la campagne.
Au XVIIIe siècle, dans les cahiers de doléances on trouve des demandes de suppression, mais aussi des demandes de la voir affectée au desservant et aux besoins sociaux du village, ce qui n'était pas le cas.