adrien64 a écrit :
Là je suis d'accord avec vous Alceste, le Parlement n'était pas détenteur du pouvoir législatif. Ses remontrances étaient simplement un moyen de se placer en contre-pouvoir du roi tout puissant. Toutefois, dans la pratique, il faut savoir que de nombreuses lois étaient à l'initiative du principal ministre du roi, que l'on appelait il me semble le chancelier. L'apogée de la monarchie absolue fut lorsque Louis XIV décida que les lois n'avaient plus besoin de l'assentiment du Parlement pour être enregistrées.
D'ailleurs, il serait intéressant de connaitre les origines des remontrances. Sous quel roi sont-elles apparues et dans quelles circonstances?
Votre vision est beaucoup trop simplificatrice. Le chancelier et garde des sceaux qui est le deuxième personnage de l'état est en effet le ministre de tutelle des parlements. Mais le caractère effectif de son rôle dépend des époques et de la personnalité du chancelier. La qualité de principal ministre ne dépend nullement des charges, mais de la faveur du roi. Ni les cardinaux ministres, ni Colbert n'ont été chanceliers. D'autre part, ils ne préparent les lois qu'au nom du roi. Sur les mesures prises par Louis XIV en 1673, il faut être précis. Il a décidé que les remontrances ne pouvaient avoir lieu qu'après l'enregistrement de la loi, mais c'était bien toujours le parlement qui "enregistrait" la loi, ce qui signifie simplement inscrire sur les registres du parlement pour pouvoir l'appliquer. En droit jamais les lois n'ont eu besoin de l'assentiment du parlement. L'enregistrement était une nécessité technique et les remontrances auraient du porter sur la forme juridique. L'utilisation de l'enregistrement et des remontrances pour s'opposer à la loi sur le fond est une dérive à laquelle Louis XIV a mis bon ordre, mais en droit il n'a rien changé.