En classe, nous passons de Louis XIV à Louis XVI, Louis XV n'aurait-il aucun interêt comme Thierry Ier ?

Tout cela est toujours lié aux problèmes des programmes qui sont, vu le nombre d'heures de cours, forcément limités. D'ailleurs, on passe de Louis XIV à Louis XVI sur l'échafaud...

Pour ce qui est de Louis XV, c'est un Roi fort sympathique: il était doté d'une grande intelligence et était très raisonné. Son problème, c'est qu'il n'avait pas vraiment envie d'être Roi. Il a eu la malchance d'être un éternel indécis, de vivre dans un siècle de contestation intellectuelle (Lumières) et n'a pas eu la chance d'être assisté d'un Colbert ou d'un Richelieu...

Reste le sursaut final au cours duquel Louis XV a remis un peu d'ordre dans son royaume.

Il est surtout mal connu (titre de sa biographie par Jo Gerard), car tout le monde connait ou a entendu parler de la Pompadour ou du système de Law par exemple.

Pour combler les lacunes, il faut absolument lire la très exhaustive biographie de Louis XV par Michel Antoine, chez Fayard, c'est une réfèrence. Celle de Michel del Peruga n'est pas mal non plus mais est plus dure à trouver.

Louis XV était appellé "Le bien aimé" ! Il fut un bon Roi, mais eu de nombreux revers militaires (guerre de 7 ans) !

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VIVE L'EMPEREUR !!!
Hypolite.

Oui, mais son titre de "Bien aimé" était ironique car le peuple, dont les avis nous sont parvenus par la presse d'époque ou les journaux privés ne semblaient pas fortement l'aimer.

Détrompez-vous! Jusqu'à la guerre de sept ans, il n'y eût pas de monarque plus populaire de son vivant...

La popularité du "Bien-aimé" commença à pâlir après la guerre de succession d'Autriche, qui se termina en 1747...

Le traité de Paris (1763) fut peu apprécié, et les Lumières commençaient à se répandre. Néanmoins, en dehors de la capitale (de plus en plus "turbulente"), le roi conservait un fort capital de sympathie...

Sans doute y eût-il de grands scandales judiciaires: l'affaire Callas, le supplice du chevalier de la Barre...

La lourde machine procédurale du Moyen-âge mettait du temps à rendre l'âme... Voltaire en fut le pourfendeur: avec un certain succès...

Louis XV, contrairement aux idées reçues, fut très populaire au début de son règne. Une anecdote nous dit même que, dans le début des années 1740, Louis était tombé gravement malade et faillit y rester. Toute la population tomba dans un grand chagrin et pria pour que le roi se rétablisse : on dit même que dans les familles, on pleurait de son triste sort

Malheureusement, Louis fut très mal éduqué. Son précepteur, le maréchal de Villeroy, l'a élevé dans le luxe. Il lui disait à longueurs de journée que le peuple de France lui appartenait et qu'il pouvait lui demander tout ce qu'il voulait : vous comprenez la situation aux yeux d'un enfant...

Louis XV a accru le Royaume de la Lorraine et de la Corse. Il a fait le plus beau réseau routier d'Europe : ces magnifiques routes droites bordées de platanes que l'on peut encore voir. Ce n'est pas rien!
Il a supprimé les parlements, remplacés par des "conseils supérieurs" d'hommes neufs et intègres. Du coup, les réformes étaient devenues possibles : davantage d'équité fiscale, moins de vénalité des charges ; remplacement des échevins héréditaires ou vénaux par des maires élus.

Hélas, sous la pression des privilégiés, alliant l'esprit "philosophique" frondeur et l'instrumentalisation des vénérables traditions du royaume, Louis XVI rappellera les parlements... et reviendra sur beaucoup de ces excellentes réformes. On connait la sinistre suite.

Par contre, le "bien aimé" n'a pas brillé militairement (guerre de 7 ans) !

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VIVE L'EMPEREUR !!!
Hypolite.

Je crois que la plus grande faute de Louis XVI, c'est d'avoir rappelé les parlementaires! Sans doute,nous aurions pu être épargnés de la Révolution!

N'opposons-pas faussement Empires et Ancien Régime ! Napoléon admirait le personnage et l'oeuvre de Louis XIV !
Quant à cette phrase attribuée à Louis XV, elle a été inventée par Voltaire... (à vérifier). En tout cas, elle est fausse!
Napoléon ne reprochait pas grand chose à Louis XVI (il est vrai que ce dernier l'avait nommé capitaine...), sauf sa faiblesse qui avait perdu la monarchie (dixit Bonaparte: mais si, mais si...). Après son mariage avec Marie-Louise, il alla même jusqu'à dire: "Louis XVI, mon oncle..." (Marie-Louise était la petite-nièce de Marie-Antoinette!).

Hypolite

Je suis d'accord avec toi pour dire que le roi de France n'a pas tellement brillé pendant la guerre de sept ans . Les campagnes des armées françaises en Allemagne furent une série de succès ou de défaites . Il est vrai que les généraux français se jalousaient mais si Louis XV avait été plus ferme, il aurait nommé le duc de Broglie généralissime des armées françaises . Broglie était le meilleur général de Louis, il avait vaincu les Hanovriens aux batailles de Bergen et de Corbach, il lui aurait amené le grand Frédéric dans une cage....

Au Canada, les Français se sont bien battus ( victoire à Carillon en 1758, défaite aux plaines d'Abraham en 1759, victoire à Ste-Foy en 1760), mais il est malheureusement reconnu que le roi n'a absolument rien fait pour essayer de conserver ses colonies d'Amérique, sans doute bien trop influencé par la cour de France qui ne voyait aucun avenir à ses " arpents de neige " . Lorsqu'on observe la puissance des États-Unis actuels...

La flotte française, mal commandée et mal préparée, fut taillée en pièce . Cependant elle prendra sa revanche pendant la guerre d'indépendance Américaine .

Bon il ne faut pas non plus dire que le règne ne fut ponctué que de revers . N'oubliez pas les prestigieuses victoires du maréchal de Saxe à Fontenoy, Rocoux ou Lawfeld pendant la guerre de succession d'Autriche, ce qui entraîne la conquête de la Belgique et de la Hollande ( qui seront cependant rendues à la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748) . L'armée française était, pendant ce conflit, redevenue la première armée d'Europe . Il faut souligner que cette armée française était déjà nationale ( puisque ce sont surtout les régiments français qui chargeaient en première ligne, ordre de bataille à l'appui et pour preuve) et que si une bataille s'était déroulée entre Maurice de Saxe et le grand Frédéric, les Français l'auraient sûrement emportée . En étudiant les victoires de de Saxe, on aperçoit l'emploi d'une tactique offensive basée sur la préparation d'artillerie puis l'assaut à la baïonnette ou avec la cavalerie . Cela ressemble étrangement à la tactique employée par les armées de la révolution et de l'Empire .

A+

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Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.

Charles Baudelaire

L'ouvrage récent de Maurice Lever, Louis XV, libertin malgré lui, reprend en partie la thèse classique d'un Louis XV plus soucieux de ses plaisirs que de son métier de roi. Mais contrairement à nombre de ses devanciers, Maurice Lever l'étaye d'une analyse psychologique plus poussée et la resitue davantage dans le contexte de l'époque. Historien des bouffons royaux (Le sceptre et la marotte) et des homosexuels (Les bûchers de Sodome), biographe de Sade et de Beaumarchais, il se livre à une savante relecture des sources traditionnelles et apporte des hypothèses qui éclairent d'un autre jour le parcours du "Bien Aimé". L'hypothèse d'un Louis XV, homosexuel refoulé qui se livrerait avec frénésie à la débauche avec des femmes d'une beauté toute relative et apparentées l'une à l'autre ainsi qu'avec des très jeunes filles, peut évidemment être contestée. Elle n'en est pas moins assez dérangeante si l'on voulait éprouver une certaine sympathie à l'égard du personnage et elle se fonde sur un certaine quantité de sources qui lui donnent une réelle crédibilité.
La thèse selon laquelle ce serait l'abbé Fleury qui aurait poussé le jeune roi à se livrer à la débauche pour conserver à son rôle de premier ministre toute l'importance qu'il s'était acquise, paraît également assez crédible, même si on ne s'attendrait guère à une telle attitude de la part d'un homme d'Eglise. Mais comme il s'agit aussi d'un homme de pouvoir, on s'étonnera moins qu'il puisse s'inspirer comme le cardinal de Richelieu des écrits de Machiavel.

Louis XV est un de mes rois préférés. Je le trouve attachant et humain. Aussi, pendant au moins un siècle et demi on lui a fait une bien piteuse réputation : on l'a taxé de faiblesse, d'indécision, de débauche et j'en passe. Des historiens de renom l'on réhabilité : Pierre de Nolhac, Pierre Gaxotte et Michel Antoine.
Certes, Louis XV est passé dans les mémoires de Louis Le Bien Aimé à Louis L Bien Hai...Pourquoi ? la question mérite d'etre posée. Il y a je pense plusieurs réponses : d'abord Louis XV était un etre secret "impénétrable" comme l'a écrit l'un de ses contemporains, ensuite en dehors du rituel de la cour, il était inabordable auprès de ses courtisans, il n'aimait pas la pompe de Versailles et préférait les petits chateaux de plaisance, ses maitresses (Mme de Pompadour et Mme Du-Barry) lui ont causé un tort certain parce qu'elles n'étaient pas issues de la haute noblesse. Ensuite pour les prolèmes de fond, il a été impuissant à résoudre les problèmes de fiscalité -le mal endémique du royaume, et de loin le principal-, mais il a essayé. Dire qu'il a été un mauvais roi est injuste, mais la recherche historique a permis d'éclairer l'homme , le roi et l'histoire de son règne.

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Dominique Poulin

N'oublions pas que c'est de sa faute que la France connut un certain retard lors du départ de la Révolution industrielle. En effet, s'il n'avait pas abandonné les bourgeois capitalistes utilisés par Louis XIV pour défendre son absolutisme, la France serait entrée simultanément avec l'Angleterre dans le libéralisme.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin