Bonjour,

Je travaille sur la généalogie d'une famille et plus particulièrement à partir d'un inventaire après-décès qui évalue l'actif de la maison mortuaire à la somme de 1460 livres 15 sols. Cet acte date de 1741, la passif de la même maison s'élève a 283 livres 3 sols 6 deniers.
Enfin la prisée des meubles et objets de la maison mortuaire est évaluée à 742 livres 15 sols et 6 deniers.
A partir de ces éléments, comment puis-je évaluer la richesse ou non de cette famille à l'époque (Mr étant vitrier)

merci pour vos éclairages sur le sujet !

Un ouvrier du bâtiment assidu à son travail gagne de 150 à 190 £ par an, ce qui est un bon salaire, il y a beaucoup plus bas.

Votre vitrier me semble à l'aise.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

C'est un pan de l'histoire que trop peu d'historiens utilisent...

Simple question : pour rechercher un inventaire après décès, dans quelle catégorie de l'enregistrement (dans les séries archivistiques 3Q après 1790, 2C avant) faut-il creuser ?

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

merci pour vos réponses
en ce qui concerne le classement : en archives communales nous les classons en série FF (justice, procédures) avant 1790.

il semblerait d'autre part que la partie "meubles" de la maison soit conséquente : j'y lis plusieurs lits de plume, des courtepointes, des rideaux de fenêtre, et même des objets de décoration : cadres, portrez....et des vêtements comme des mouchoirs de mousseline, des étouffes de Cambrey, des robes fleuragées....cela indique bien un niveau de vie "à l'aise" également ?

Oui, sans aucun doute. Les "étouffes (?) de cambray doivent être des étoffes de cambrai dont voici la définition.

CAMBRAI
Tissu à armure toile, au fini doux et soyeux, fait d'une chaîne teinte et d'une trame blanche. (Synonymes : batiste, chambray).



Ce n'est pas dans ce tissu que l'on taille des cilices

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Votre verrier est certainement un maître de sa corporation. Il appartient à la petite bourgeoisie urbaine mais tout dépend de la ville ou il habite. A Paris il est à peine à l'aise. En Province il est dans une aisance plus solide. Le métier de verrier était relativement relevé car les verriers travaillaient un matériau noble et cher. Cela étant un actif de 700 livres hors le mobilier c'est assez peu car cela doit comprendre l'ensemble du matériel et des fourniture de l'atelier. Il faudrait aussi connaitre le montant de l'argent liquide et des rentes si il en existe. Il faudrait aussi connaître le montant de la dot au mariage (la référence du contrat de mariage a été nécessairement retranscrite à la fin de l'inventaire dans la partie "papiers" L'argenterie (même quelques couverts) est aussi le signe d'une relative aisance. Enfin votre "défunt" est-il propriétaire de la maison qu'il occupe, "principal locataire" ou simple locataire d'une partie de celle ci ? La propriété immobilière est évidemment une frontière qui une fois passée vous "installe" vraiment dans la bourgeoisie.
Pierre Goubert disait un bourgeois c'est un homme qui a des réserves. Votre verrier a de petites réserves...
Si vous voulez faire des comparaisons je vous conseille de vous procurer La Naissance de l'Intime, 3000 foyers Parisiens aux XVIIème et XVIIIème siècles d'Annick Pardalhié Galabrun ou encore Le Peuple de Paris de Daniel Roche.
Bien que ce type d'équivalence soit toujours difficile a justifier une fortune de 1400 livres correspond à un peu plus de 20000 de nos euros.