Vous pourriez commencer par lire des livres d'auteurs dits libertins, Choderlos de Laclos, Crébillon, Vivant -Denon , Nerciat, gardant présent à l'esprit que ces auteurs ne reflètent que les moeurs d'une élite privilégiée et bien plus émancipée que le reste de sa classe. Ce qui amène à rappeler que d'abord "règles de séduction" au XVIIIe s'applique à un contexte fondamentalement différent du contexte actuel, tant du point de vue des rapports entre classes sociales, que du point de vue des rapports entre les sexes. Et que les règles de séduction ne concernaient pas les relations à but conjugal, vu que les mariages dans presque tous les milieux sociaux étaient toujours arrangés par les parents en fonction de considérations de classe et économiques. Ces règles ne concernaient guère non plus les relations d'homme de classe supérieure à femme de classe inférieure: les moeurs reconnaissaient implicitement à un maître le droit d'avoir des relations sexuelles avec ses domestiques de sexe féminin, il n'avait pas vraiment besoin de séduire, il avait une sorte de droit non écrit à cet accès sexuel facile. Les relations d'un noble avec une femme du peuple, quoique plus "optionnelles" pour la femme, ne devaient pas comporter non plus un rituel de séduction très sophistiqué: le prestige, les cadeaux et l'argent jouaient le rôle essentiel. Ces règles de séduction ne pouvaient donc concerner que les hommes et femmes de rang à peu près égal, ou du moins appartenant à des univers sociaux proches. Et ne pouvaient concerner que des femmes mariées, puisque les jeunes filles devaient en principe rester vierges pour un mari choisi par leurs parents. Et donc votre question est presqu'un anachronisme du fait des changements survenus dans les rapports entre les classes et les sexes; d'ailleurs séduction, sous l'Ancien régime, avait un sens différent de celui que vous lui donnez (et négatif), comme dans "séduite et abandonnée". Le séducteur, le Verführer en allemand, était l'homme qui , par de belles paroles et de fausses promesses, éloignait la femme de ses devoirs de chrétienne vertueuse et la conduisait littéralement sur le mauvais chemin, au risque de se déshonorer et de déshonorer sa famille. C'était donc un mot que l'on utilisait surtout au masculin, séductrice ne pouvant concerner que quelques femmes ayant une forme ou une autre de pouvoir, sexuel pour de grandes courtisanes style Ninon de Lenclos, ou socio-économique, pour les femmes de la noblesse, et assez émancipées de la tutelle masculine et familiale pour avoir un comportement de prédatrice sexuelle à la Mme de Merteuil.
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