Bonjour à tous,
J’étais tombé l’année dernière sur ce genre de propos mais je n’y avais guère prêté attention étant donné qu’il y avait de fortes suspicions qu’ils étaient tenus par quelqu’un qui se sentait, on ne sait vraiment par quel raisonnement, obligé de justifier les faits et gestes, les abus et les exactions (ou du moins jugés comme tels aujourd’hui)par tous les moyens de ses lointains prédécesseurs. Quand je vois cela je trace ma route parce que ça me désole pour tout un tas de raisons. À commencer par la malhonnêteté qui peut très vite en découler étant donné que l’on ne restitue que ce qui peut permettre de comprendre moralement les actions de celui qu’on veut assumer. C’est hautement historique
sans compter les fluctuations de la morale qui mèneront nos enfants (historiens aussi bien sûr) qui devront redresser la barre dans le sens de leur morale de dans quelques dizaines d’années qui si ça se trouve sera foncièrement différente de la nôtre actuellement. Donc après avoir fustigé puis réhabilité autant de fois que nécessaire la morale de nos anciens, est-ce qu’à un moment on va s’intéresser à restituer les faits,sans les charger de cette teinte morale ?
Alors disais je, je trace mon chemin et quelle ne fut pas ma surprise quand en consultant une revue sérieuse je tombe sur :
Si l’esclavage et ses abolitions ont retenu l’attention de nombreux historiens, et non des moindres, il n’en va pas de même de la situation tant juridique ou sociale qu’économique des hommes et des femmes libres vivant dans les colonies sans être considérés comme blancs, autrement dit, des hommes et des femmes « de couleur ». La tâche d’éclairer leur statut revenait à l’historienne du « droit naturel en Révolution » et son dernier livre comble opportunément une lacune historiographique, tout en faisant un sort à un certain nombre d’idées jusqu’alors reçues.http://ahrf.revues.org/10775#textEt cette dame là, considérée comme parfaitement sérieuse, me sort exactement la même théorie que mon Mickey du début et si vous avez la flemme de lire son article, voici un entretien où elle s’exprime.
http://revolution-francaise.net/Entretiens Du coup, je cherche un peu et je tombe sur une lettre de Julien Raimond « libre de couleur » qui dans le but de se plaindre à la Constituante rédige une lettre
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k44844k mettant en avant une sorte d’âge d’or pour les libres de couleurs car ils pouvaient exploiter tranquillement, avec leurs esclaves, leurs plantations. À cette époque, point de discrimination entre les noirs et les blancs, ils vivaient en parfaite communion, sur un pied d’égalité quand est survenu, un peu comme la misère sur ce pauvre monde, le «préjugé de couleur », après I siècle d’entente cordiale, nous sommes à la mi-XVIIIe siècle. Il nous décrit donc la genèse de ce préjugé dans cette lettre ; j’ai la nette impression que l’on aurait pu interpréter cette missive de plusieurs façons et voilà qu’on nous la sert comme représentative d’une vérité sans vraiment questionner le contexte.Je dois bien avouer que j’ai un peu de mal à croire que ce « préjugé » était totalement absent des considérations économiques de l’époque.
L’esclave comme chacun sait n’est qu’un moyen de faire de l’argent. Les libres de couleurs sont des noirs (ou plus exactement des mulâtres, ce qui a son importance) à la tête d’exploitations mettant à contribution des esclaves noirs. Des esclaves noirs ou des travailleurs forcés blancs. Il va donc de soit qu’ il n’y a aucun« préjugé de couleur », je trouve cela bien rapide. Je n’ai pas la vérité , je n’ai même pas d’éléments pour argumenter et c’est justement l’objet de cette discussion. Pensez-vous qu’au début de l’exploitation française de Saint-Domingue le « préjugé de couleur » était réellement absent ? Quand je dis « pensez-vous » je veux dire quels éléments concrets vous permettent de penser/pas penser que ce sentiment était réellement absent. Les considérations personnelles ne sont pas vraiment les bienvenues ici, surtout que le sujet peut vite devenir sensible. Je fais donc confiance à votre responsabilité concernant ceci.
Merci d’avance.
Question subsidiaire :à partir de quand les mariages blancs/noirs ont-ils été autorisés en France ?Je crois que le code noir (1685) en fait déjà mention…
Bien à vous