Rennes comme Nantes sont en Bretagne romane effectivement, on y parlait donc gallo.
Cependant, et surtout à Nantes, il y a toujours eu de nombreux bretonnants, originaires de zones bretonnantes.
Ainsi au XVI le voyageur et chevalier allemand Von Harff recueille des phrases des langues qu'il entend durant les étapes de ses voyages. Et à Nantes il note du breton, à l'étude ce breton est proche du breton de Batz sur mer (pays de Guérande).
Entre le commerce du sel, porté par les paludiers, qui seront des bretons «tonnants» jusqu'à nos jours (ou presque), et les marins venus des côtes bretonnantes du pays nantais (qui est aussi la zone la plus peuplée du pays après la ville de Nantes déjà à l'époque); si on rajoute à cela la foule de travailleurs, nobles, gens de passages... venus de Basse Bretagne et passant par Nantes; on imagine la joyeuse cohu linguistique !
Si l'on faisait une étude, je suis sûr que «Nantes» est une des villes les plus citée dans les chansons traditionnelles bretonnes (dans «tri martolod» pour citer l'exemple connus de tous les fameux trois marins viennent de ...Nantes).
Ni le breton ni le gallo n'avaient le droit de citer dans les affaires officielles bien sûr.
Cette situation sera encore vivante jusqu'au début du siècle dernier, où des quartiers populaires comme Chantenay étaient des quartiers très bretonnants (où la messes était dite en breton par exemple, des nantais actuels ont donc des grands parents nés dans ces quartiers et qui n'ont appris le français qu'à l'école.).
C'est tout de même une relation de « je t'aime moi non plus » entre la ville des ducs et les langues bretonnes; toujours vrai, quand on voit la réaction de certains politique à la signature de Nantes au niveau 1 ( pourtant minimum) à la charte « ya d'ar brezhoneg » quant au gallo elle l'ignore superbement...
La carte linguistique présenté en haut, n'est franchement pas très sérieuse, je vous en propose une autre, basée aussi sur la toponymie et de loin meilleure (même si plus difficile à "lire"). Elle est tirée du très bon atlas de Bretagne aux éditions coop breizh
Edit (Jean-Claude): à la demande des auteurs de l'atlas cité, la carte scannée a dû être retirée.
Vous pouvez cependant consulter une carte similaire ici:
http://atlas.geobreizh.com/breizh/fra/carte-langue.asp
Il n'y a pas de date mais elle illustre bien le recul de la langue, mais grosso-modo en vert et jaune vers l'an mil, en rouge fin moyen age/ début d'époque moderne, marron et noir époque contemporaine.
Bonnes recherches