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Concernant le lien wikipédia sur les politiciens multilingues je ne suis pas sûr qu'il faille s'y référer avec sureté. Jefferson et Gouverneur Morris ont séjourné en France pendant longtemps, Benjamin Franklin plus encore, et lorsqu'on sait à quel point ils ont pu être présent dans les salon, les cafés, dans les lieux de l'émulsion politique, on imagine mal qu'ils aient pu assurer leur mission diplomatique sans parler la langue de Molière ! John Jay aussi parlait sans doute français puisqu'il a eu différentes missions diplomatiques en France.
Vous vous faites des idées fausses sur les conditions d'exercice de la profession diplomatique
Il n'est pas indispensable (heureusement) pour un diplomate, voire même pour un ambassadeur, de parler la langue du pays où il exerce, quoique cela soit un plus.
Vous imaginez la difficulté de pourvoir des postes dans des pays parlant des langues confidentielles, parlées dans un seul pays, : il serait impossible de trouver des gens correspondant 100% au poste, c'est à dire combinant études politiques et expérience internationale + bonne connaissance de la langue de chaque pays.
J'ai plusieurs amis membres du Foreign Service --donc personnel proprement diplomatique--qui ont été postés plusieurs années en France, sans arriver à dépasser un niveau de Français basique, en tout cas pas suffisant pour conduire des négociations.
Une amie qui a été en poste en dernier comme première Secrétaire d'ambassade, le No 2 après l'ambassadeur, a été postée en Irak, en Jordanie, au Maroc, sans jamais apprendre l'arabe. Son avant dernier poste était à Paris, alors que sa connaissance du Français est moyenne. Elle m'a aussi dit que la majorité des ambassadeurs américains récemment postés à Paris parlaient plutôt bien Français, mais que l'un d'entre eux le parlait plutôt mal.
Ceci alors que tous les étudiants américains peuvent prendre des cours de Français dans tous les colleges et universités de leur pays , ce qui ne devait pas être une option disponible pour beaucoup de colons américains, même si le Français était alors la langue diplomatique.
Je ne peux pas citer de sources sur les autres Founding Fathers mais sur Jefferson, on est certain qu'il lisait un peu le Français,mais le parlait, l'écrivait et le comprenait très mal.
Parce que c'est ce qu'il écrit lui même dans sa correspondance:
1784 August 18. (Thomas Jefferson to William Temple Franklin). "I understand the French so imperfectly as to be incertain whether those with whom I speak and myself mean the same thing."
1787 July 11. (Jefferson to St. John de Crèvecoeur). "Being unable to write in French so as to be sure of conveying my true meaning, or perhaps any meaning at all, I will beg of you to interpret what I have now the honour to write."
Qui plus est, ces lettres ont été écrites durant son séjour en France, la dernière moins dedeux ans avant qu'il ne quitte ce pays.
Ces histoires de Founding Fathers brillamment polyglottes relèvent largement de l'hagiographie patriotique.