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Message Publié : 06 Juin 2012 14:02 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
Message(s) : 7445
Localisation : Montrouge
Toute l'élite s'est entichée des idées de Rousseau, noblesse en tête, y compris la haute noblesse, à la fin du 18è siècle, ce qui traduit bien l'esprit du temps qui était à s'affranchir des règles et des conventions sans bien en voir les conséquences politiques. Tout le monde croyait à des lendemains meilleurs grâce au progrès des connaissances.
Dès lors, la vie privée plutot immorale de Rousseau touchait peu les nombreux admirateurs des idées de Rousseau, le retour à la nature, le contrat social, la bonté de l'homme et la perversion de la société, l' oppression de l'Etat. Mais ceux qui voyaient les dangers pour la société des utopies rousseauistes faisaient eux le rapprochement.
Rousseau lui ne voyait pas la contradiction puisqu'il théorisait que la société avait perverti l'homme, n'était-il pas un exemple de cette perversion. Il reconnaissait volontiers que lui même était corrompu par la société et en tirait les conséquences sans problème de conscience.
De manière plus terre à terre, il est amusant de constater qu'alors que les nobles engrossaient leurs servantes et se croyaient obligé de veiller sur l'enfant, d'après ce qu'on peut lire du moins, Rousseau lui pouvait s'en défaire de la manière la plus commode.
Il ne faut pas s'imaginer que les enfants exposés étaient élevés dans les meilleures conditions. Celà a été dit. Les nombreuses prostituées de l'époque étaient souvent des enfants abandonnés mis à la prostitution dès leur plus jeune âge.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 06 Juin 2012 14:19 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Citer :
Rousseau lui pouvait s'en défaire de la manière la plus commode


D'autant qu'il a invoqué des prétextes les plus farfelus pour justifier cet abandon: non seulement le manque de ressources, mais aussi le fait qu'il voulait soustraire ses enfants à l'influence néfaste de sa belle famille.
Aussi désagréable qu'ait été sa belle famille, elle était tout de même préférable à l'orphelinat, et aux maltraitances et abus de toutes sortes qui étaient le lot des enfants exposés.
Et on peut supposer qu'il a imposé cet abandon à la mère sans lui demander son avis. Même pour l'époque, c'est un traitement brutal d'enlever ainsi ses enfants l'un après l'autre à leur mère.
Sur le plan personnel, Rousseau est un parasite, un irresponsable et un lâche pour qui la littérature a été le moyen d'exécuter un brillant tour de passe-passe: essentiellement, occulter cette image personnelle peu favorable et faire apparaître à sa place celle d'un être pur, bon et sensible.
Vu le nombre d'aristocrates gogos qui ont accepté de l'entretenir, il y a assez bien réussi.


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