Bonjour à tous
que en pensez vous de cette article que j'ai trouvè dans un livre?
merci
Lorenzo
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Madame de Pompadour eut une influence importante sur les affaires de la France.
Dans la dernière partie de sa vie elle fit tandem politique avec Choiseul et, tant qu'elle vécut,
ils maîtrisèrent la situation à leur profit. C'est à cette époque qu'elle soutint Bertin et bien d'autres.
Il ne faut pas y voir des passe droit imposant des individus par complaisance, mais des combinaisons
politiques avec soutiens et retours, dans lesquelles la favorite du roi était une des principales parties prenantes.

En 1764, à la mort de Mme de Pompadour, Choiseul ne parvint plus, seul, à contrôler le pouvoir à son profit.
Bertin, comme plusieurs des anciens obligés, passa au clan anti-Choiseul.
En trois ans, ils obtinrent sa disgrâce, aboutissant à l'exil à Chanteloup.
C'est probablement l'ultime moment où auraient pu être engagées des réformes politiques majeures
évitant à la monarchie de sombrer dans la Révolution.
Le décès à 43 ans de Mme de Pompadour n'est pas étranger à l'enchaînement y ayant conduit !
Voici des passages d'une lettre que Choiseul écrivit à Louis XV pour éviter la disgrâce :
«La méfiance de Votre Majesté (à l'égard de ses serviteurs les plus zélés) provient des délations qu'Elle
laisse approcher d'Elle. De bonne foi, Sire, pouvez-vous croire qu'un maréchal de Richelieu,
une d'Esparbès, un Bertin, un d'Amécourt, un vieil abbé de Broglie, soient des sujets dont
l'opinion puisse altérer la confiance que vos ministres méritent? ... Quand nous savons que ces espèces
méprisables ont la liberté de vous écrire sur nous, le dégoût s'empare de nos esprits... L'honneur est attaqué en vous servant.»
....
«Madame d'Esparbès se donne pour être votre maîtresse dans Paris et se déchaîne contre moi et contre
ma famille dans les termes les plus odieux; la considération du ministère, qui n'est autre
que la vôtre, est anéantie dans la capitale...»

Ce sujet sur Mme de Pompadour et la politique m'interesse beaucoup. Helas, je constate qu'il n'a guère attiré les menbres du forum. Je vais quand meme essayé de compléter, ou du moins d'apporter une reflexion sur la place de la politique dans la vie de la grande favorite de Louis XV.

Dans la dernière biographie consacrée à la Pompadour aux Editions Perrin, Mme Evelyne Lever donne une place cenrale des préoccupations politiques de la favorite. Maitresse du roi à a partir de 1745, elle participe aux affaires du royaume dés le début des années 1750. D'amante du roi, elle devient son amie (un poste bien plus sur à la cour !) et son conseiller. Toute la cour sait que Mme de Pompadour a l'oreille du roi et les quelques cabales qui ont jalonnées sa vie pour mettre fin à son emprise sur l'esprit du roi, échoueront.

Mme de Pompadour a t-elle influé de manière importante sur la politique française ? oui et non, une réponse bien cornélienne direz-vous. D'accord, mais on ne juge pas l'histoire avec des reflexions shematiques ou dogmatiques, c'est mon avis.

Sur le plan des affaires interieures, il semblerait bien qu'elle se place sur la ligne conservatrice, c'est à dire de ceux qui ne veulent pas faire de concessions au parlement qui reclame le droit de partiiper à l'executif. Son biographe, Evelyne Lever, fait état d'un entretien de la favorite avec le Président du Parlement de Paris. Elle se conduit en souveraine, elle parle sans s'emporter mais avec autorité, elle dénie toute particiation des parlementaires aux affaires du gouvernement. Le Président est interloqué, et prend piteusement congé. Elle soutient à fond Louis XV.

Sur le plan des affaires etrangeres, son influence n'est pas moindre. Elle a accès à beaucoup de documents. Toutefois le roi ne lui dira jamais rien sur le fameux "Secret du roi", un service parallèle qui fait pendant au ministère et qui traite en sous-main des affaires les plus diverses. Néanmoins, toujours en s'inspirant des orientations de Louis XV, elle soutient le rapprochement de la France avec l'Autriche, c'est ce que l'on appelle le "Rapprochement des alliances". Pour circonvenir les services immédiats du gouvernement, l'impératrice d'Autriche Marie-thérèse s'abaissera (car n'oublions pas que l'impératrice est une femme puribonde et ne pense pas beaucoup de bien de Mme de Pompadour) à écrire une lettre à la favorite pour tenter d'approcher les progrés de l'alliance avec l'Autriche. C'est dire tout l'ascendant qu'a pris, une bourgeoise devenue favorite royale dans les affaires de la France.

Donc d'une manière générale Mme de Pompadour a bel et bien participé aux affaires de la France. C'est l"une des rares favorites de l'histoire a avoir eu autant d'ascendant politique sur son souverain : l'influence de Mme de Maintenon sur Louis XIV est une véritable peau de chagrin si l'on doit faire un parallèle. Elle a fait nommer des ministres qui lui plaisaient (Choiseul, Bernis), mais elle n'a pas hésiter à en faire renvoyer (Maurepas en 1749). Le role qu'on lui impute vis-à-vis des philopsophes et des rédacteurs de l'Encyclopédie, à savoir qu'elle les a soutenus est à réviser : certes elle était sensible à la litterature, au théatre, mais lorsqu'elle a constaté que ces derniers désiraient instaurer une monarchie à l'anglaise, elle leur a tourné le dos. Peut-etre faut-il voir dans cette orientation, le fait qu'elle ne voulait pas quitter le roi qu'elle adorait ni sa place de premier plan à la cour. En flattant et encourageant la politique du roi, elle était certaine de garder son influence sur son royal amant.

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Dominique Poulin

Peu de choses à redire sur cette analyse.
Il est tout à fait pertinent de souligner qu'elle a toujours poussé Louis XV vers plus de fermeté dans sa lutte contre les Parlements, ce qui n'est pas suffisamment remarqué tant l'image de Mme de Pompadour est toujours associée aux Encyclopédistes.
On a d'emblée tendance à la croire favorable à une monarchie à l'anglaise, ce qui était loin d'être le cas.

Si on se fie à l'ouvrage de Gilles Perrault sur le Secret du Roi, brillante description en parallèle de la cour de Louis XV, je pense que l'on peut dire que dans le domaine de la politique étrangère l'influence de la Pompadour d'une manière générale et durant la guerre de 7 ans en particulier a été catastrophique. Faisant écarter Broglie au profit de l'incompétent courtisan Soubise, les armées françaises se couvrirent de honte et de ridicule alors qu'elles disposèrent régulièrement d'une suprématie numérique et de quelques bons généraux (Chevert, Dumouriez...) tandis que le grand Frédéric était occupé par les menaces russes et autrichiennes. Frédéric lui-même déclara dans ses mémoires que les nominations douteuses à la tête de l'armée française lui épargnèrent bien des soucis et ne lui permirent de se concentrer sur le front est où la menace était autrement plus sérieuse.

Bernis ou Choiseul doivent leur poste à la Pompadour, amusant de voir comment dans l'extrait cité Choiseul a fini par s'en détourner.

Ceci étant dit sans la faiblesse personnelle de Louis XV, le règne de la Pompadour n'aurait pas eu autant d'effets néfastes. Contrairement à son aïeul Louis XIV, Louis XV ne sut jamais cantonner sa maîtresse à sa juste place et en cela il ne fut pas un homme d'Etat à la hauteur de son poste.

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Certes mais je crois par contre me souvenir qu'elle avait été la seule à vouloir soutenir financièrement de ses "deniers" l'effort militaire en Nouvelle-France suite à la venue en métropole des responsables militaires en poste au Canada...au même titre d'ailleurs que les négociants de la facade atlantique (Bordeaux et Nantes en tête) qui avaient compris l'enjeu économique de taille que représenterait un jour le Canada, la vallée de l'Ohio et la Louisiane en général.
Auriez-vous également cette notion ?

Amicalement

Que les nominations au sein de l'armée dans le cadre de la guerre de sept ans aient été préjudiciables, je suis d'accord. Elles sont le fait de Madame de Pompadour, mais au final elles le sont de Louis XV. Lui seul décide en dernier ressort. Le roi écoute sa favorite car il pense qu'elle est de bon conseil : je pense qu'avec le recul du temps le duo royal pense exactement la meme chose, et surtout que la marquise qui connait trés bien le roi, sait vers quelles candidatures penche l'avis du roi. Disons que la Pompadour profite de son influence pour pousser ses pions... Bien qu'issue de la bourgeoisie, elle opte trés vite pour le maintien de la monarchie absolue et le maintien de ses privilèges.

Gilles Perrault dans son livre "Le Secret du Roi" écorne la favorite mais il rappelle aussi que le service secret du roi travaille en sous-main des services officiels et que Madame de Pompadour, si elle se doute que quelque chose se trame derrière son dos, ne peut en savoir davantage. Louis XV ne lui dit rien à ce sujet.
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Dominique Poulin

Ou Crillon as-tu appris que la Pompadour ait voulu soutenir de ses deniers les interets écononmiques de la France au Canada ? Je veux bien croire que la marquise était riche mais à ce point, je ne pense pas... Si éventuellement elle a cherché l'appui du roi dans cette opération, cela voudrait dire qu'elle a obtenu des fonds émanant dur trésor, mais de ses deniers, cela me semble extraordinaire, ma foi !!! Je te laisse la parole.

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Dominique Poulin

Je me permets d'intervenir sur un autre aspect : Clio écrit que la faiblesse de Louis XV a permis l'influence de la marquise de Pömpadour dans le domaine politique. Il poursuit en faisant un parallèle avec les maitresses de Louis XIV qui ne participèrent pas ou peu aux affaires politiques. C'est juste, mais peut-on appeler faiblesse le fait que Louis XV ait écouté sa favorite ? de plus, l'époque est assez différente à celle que vécue le grand aieul de Louis XV. De son temps, c'est vrai les contemporains de Louis XV taxèrent le roi de faiblesse parce qu'il se laissait ou donnait l'impression de se laisser influencer. Bon, finalement je rejoins ton opinion. Louis XV était aussi intelligent que son arrière-grand-père mais il laissait trop les défauts de l'homme prendre le pas sur le métier de roi, au contraire de Louis XIV.

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Dominique Poulin

Lors de la mission de Bougainville en métropole de décembre 1758 à mai 1759 où il est envoyé par Montcalm pour récolter des fonds, obtenir des troupes fraiches et présenter un plan d'attaque des colonies anglaises (Virginie et Caroline). Malgrè la victoire (dernière avant la fin d'un rève...) de Fort Carillon les anglais venaient d'enlever Fort Dusquesne (rebaptisé Pittsburgh en l'honneur de celui à qui l'Angleterre doit tout: William Pitt).

Il y rencontre à plusieurs reprises Madame de Pompadour (qui l'emmenera dans toutes le réceptions) et le ministre des Colonies et de la Marine Berryer (qui lui explique qu'il vaut mieux "s'occuper du chateau que des écuries" ...à quoi Bougainville répliquera "on ne pourra pas dire monsieur le ministre que vous parlez comme un cheval" ). Madame de Pompadour réussira d'ailleurs à faire oublier l'insolence de Bougainville vis à vis de Berryer... En tout elle aurait été donc une des rares à soutenir le projet et offert 2 millions sur "sa cassette" (cette dernière information provient de l'Histoire de l'Occident de J. Duché).
Il n'obtint finalement de l'Etat que 400 hommes, 4 ingénieurs, 24 canonniers et ouvriers et des vaisseaux marchands avec des munitions (aucun batiment de guerre).

Concernant les chambres de commerce de la facade atlantique, ces dernières avaient également écrit au roi pour lui manifester leurs craintes de voir se confirmer la perte du Canada. Cela poussera d'ailleurs un armateur marseillais (ah l'atavisme...) dénommé Roux de Corse à déclarer la guerre en son nom propre à l'Angleterre (Voltaire évoque cette histoire dans une de ses lettres).
Amicalement

Elle a sûrement joué un rôle important dans la littérature ( en protégeant les philosophes des Lumières) et dans la politique de l'époque.
Orry, Maurepas puis Machault lui devront, pour une bonne part, leur disgrâce. Choiseul, inversement, lui sera redevable de sa promotion ministérielle. Hostile aux jésuites et au parti dévot qui, conduits par le Dauphin et les filles du roi, vilipendent sa conduite scandaleuse, elle soutient les physiocrates et les philosophes, prêtant une oreille attentive à Quesnay, mais aussi à Voltaire, Rousseau ou aux promoteurs de l'Encyclopédie. Dotée d'une réelle sensibilité artistique, elle exerce un véritable mécénat: on lui doit la place de la Concorde à Paris ainsi que de nombreux tableaux commandés à Boucher, à Van Loo ou à Quentin de La Tour. J'admire beaucoup cette femme éclairée, très belle et intelligente et malheureuse comme toutes les favorites des rois......