Bonsoir chers amis,

j'ai du mal à former un jugement sur Choiseul, qui fut le principal ministre de Louis XV dans les années 1760. D'un côté il a donné une nouvelle énergie aux affaires extérieures, en restaurant la puissance du royaume fort ébranlée par la catastrophique guerre de sept ans : on lui doit notamment le rattachement de la Corse et l'incorporation définitive de la Lorraine, ainsi que la réforme de l'armée et une audacieuse relance de la marine. Il refait les forces du pays en vue d'une grande guerre de revanche sur l'Angleterre. Louis XV ne souhaite pas voir rouvrir un conflit cependant, et le disgracie alors même qu'il pousse Madrid contre Londres dans l'affaire des Malouines. Ses efforts de redressement ne seront pas perdus pour autant : ils permettront à Vergennes et Louis XVI de tenir la dragée hautes à la Royal Navy pendant la guerre d'indépendance américain.

Voilà pour l'actif. Son passif est plus difficile à établir, et c'est là dessus que j'aimerais lancer la discussion. Quelle est la responsabilité réelle de Choiseul dans le déclenchement de la guerre de sept ans ? On sait que Choiseul a contribué de manière décisive au renversement des alliances avec l'Autriche, qui a engendré la guerre en 1756, entre la Prusse et l'Angleterre d'une part, l'Autriche et la France de l'autre. Or le royaume n'était pas du tout prêt à cette date à affronter l'Angleterre dans le domaine naval, et cela, Choiseul n'aurait pas dû l'ignorer. Même s'il n'était pas aux commandes dans les années qui précédèrent la conflagration, il a personnellement négocié à Vienne un rapprochement si étroit avec les Habsbourg, qu'il ne pouvait manquer de provoquer un affrontement général en cas d'accroche entre Frédéric et Marie Thérèse.

En d'autres termes, si l'on pose le bilan, Choiseul a-t-il cherché à redresser la puissance du royaume qu'il avait lui même compromise ?

Par ailleurs, a-t-on des lettres, des mémoires, des écrits de son fait, qui permettent de mieux saisir sa pensée diplomatique ? Il est très instructif de cosulter la correspondance de Talleyrand, où il expose ses vues avec une clarté et une précision étonnantes ; j'aimerais savoir si Choiseul est du même niveau - quoique Talleyrand ait des réserves sur les actions de son prédécesseur au Quai d'Orsay, mais c'est une autre histoire....

Euh, on ne lui doit pas grand chose à ce sujet là. Si elle n'est pas achevée plus tôt grâce à la longue vie du roi Stanislas, l'incorporation de la Lorraine à la France est actée dès 1737-38 et elle est due à l'habileté de Fleury. Le seul mérite éventuel de Choiseul (qui est lorrain d'ailleurs...) dans cette affaire peut à la limite être qu'il n'y eut pas de troubles à la mort de Stanislas. Mais enfin, pour bien connaître la situation, je vois mal quel trouble aurait pu éclater.

Pour tout le reste, je ne suis vraiment pas à même de vous répondre aussi précisèment.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Certes, je vous le concède. C'est pour cette raison que j'avais précisé incorporation "définitive" de la Lorraine : il n'a fait que terminer un long processus.

Je dirais même que le processus s'est achevé par lui-même, sans que Choiseul n'y soit pour grand chose d'autre qu'être en place à ce moment donné.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Soit, je ne chipote pas