Je ne veux pas faire de procès d'intention à cet auteur mais le schéma enfants du peuple enlevés livrés aux vicieuses classes dominantes fait partie des rumeurs classiques. Vous avez ici, en 2012, l'histoire d'un gendarme qui a "disjoncté" et voit partout des enlèvements d'enfants livrés à aux pratiques sexuelles et sataniques des notables.
http://www.macommune.info/article/mises ... -seemann-7On a aussi parlé à propos de la terrible affaire Dutroux de notables pour qui ce dernier n'aurait été qu'un rabatteur.
Bref, je trouve que cette thèse épouse trop un schéma complotiste éculé. Si on s'en tient aux "émotions populaires" d'Ancien Régime, on valide alors la thèse que les juifs enlevaient les enfants pour leurs rites ! C'est aussi une rumeur qui a couru.
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Elle note également que le fait que les parlementaires n'aient pas voulu que le roi puisse ingérer dans les affaires de l'hôpital général cache quelque chose de louche.
Si c'est la seule preuve ! Que les Parlementaires défendent leur pré carré face à l'administration du roi est d'une banalité confondante. Et s'ils cachent qq chose de louche, pourquoi ce ne serait pas tout simplement une mauvaise gestion financière ? Pourquoi y voir la pédophilie ? Mais j'aurai plus tendance à y voir simplement un conflit de compétence.
Quant au fait que les enfants disparaissent des registres, il faut savoir si cela relève d'une intention ou tout simplement d'une mauvaise gestion. Qu'est-ce qui empêcherait ce réseau pédophile de simplement faire porter la mention décédé ou évadé sur le registre pour masquer son forfait ? Si c'est une vaste conspiration organisée, ces gens là pouvaient se donner les moyens de masquer leur forfait. Ils ne voulaient pas finir comme Gilles de Rais je suppose ! Tout cela est très fragile, mais Marion Sigaut a peut-être des preuves dans son livre. La piste qui est intéressante concerne celle des rumeurs dont bruissent les rues parisiennes (on les reverra en juillet 1789 avec la moisson des épis verts ou la crainte des prisonniers en septembre 1792) : Damiens était peut-être réellement persuadé que sa fille avait été enlevée sur ordre du roi. Mais les rumeurs relèvent de l'histoire anthropologique, non de l'histoire judiciaire.