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Message Publié : 15 Fév 2013 0:05 
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Georges Duby
Georges Duby
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Le rôle de Rochambeau a effectivement été sous-estimé. C'est lui que Louis XVI désigne comme chef du détachement français et pas la Fayette dont il écarte la candidature car il le prend pour un m"as tu vu prétentieux qui n'a pas fait ses preuves. La Fayette n'inspirait pas non plus confiance à Washington qui ne lui confia de commandement que tardivement et jamais un grand commandement, trop impulsif.
Mais la Fayette a su imposer son nom comme drapeau permanent en Amérique du concours français à l'indépendance. Il est vite devenu populaire dans les colonies américaines, se montrant partout et devenant un symbole.
Le nombre des nobles français venus offrir leur vie pour le nouvel Etat est considérable. Les français de Rochambeau et de de Grasse (amiral) joueront sous leur commandement un rôle capital dans la victoire:
" De Grasse dispose de 28 vaisseaux de ligne et 4 frégates. La bataille de la baie de Chesapeake (1781) livrée par François Joseph Paul de Grasse met en fuite une partie de la flotte britannique, détruit le reste, et encercle Cornwallis dans Yorktown, où il attend désespérément les renforts promis.
L'action française est absolument décisive. La marine royale débarque plus 3 200 hommes venus des Antilles pour commencer l'encerclement des 8 000 Anglais, en attendant l'arrivée des 8 000 soldats de Rochambeau qui manœuvrent à marches forcées depuis Newport et en contournant New-York. De Grasse improvise une flottille de transport dans l'immense baie de la Chesapeake pour hâter leur arrivée, alors que Barras de saint-Laurent (12 vaisseaux, 18 transports de troupes) arrive avec l'artillerie de siège quelques jours après la bataille navale. Pour renforcer encore le contingent français, De Grasse n'hésite pas à débarquer 2 500 marins. C'est lui, en fait, qui mène toutes les opération terrestres et navales en attendant l'arrivée des troupes de George Washington, de La Fayette et de Rochambeau. Washington qui marche le long de la côte arrive à Williamsburg le 14 septembre, soit 14 jours après le début du débarquement français et 9 jours après la bataille navale. Le 17, de Grasse et Washington se rencontrent sur le navire amiral, le Ville de Paris pour organiser les opérations. À New-York, Clinton reste sans réaction, car il ne comprend pas la destination prise par Rochambeau et Washington. Lorsqu'il se décide enfin le 17 octobre à envoyer 7 000 hommes en renfort vers le sud, il est beaucoup trop tard.
Cornwallis, qui n’a plus rien à espérer de la mer, se retranche au bout de la presqu’île, dans la petite bourgade de Yorktown. Le 29 septembre commence l’investissement méthodique de la place par les coalisés : 3 600 américains et 11 000 français. Washington qui a le commandement théorique mais qui n’a ni les effectifs, ni l’expérience de la guerre de siège, doit laisser faire les Français. Après douze jours et douze nuits passées à s’approcher des positions anglaises en creusant des tranchées, l’artillerie entre en action, Washington tirant symboliquement le premier coup de canon. Les nouveaux canons Gribeauval incendient deux des trois frégates dans le port, et concentrent ensuite leurs tirs sur les deux redoutes (forts), positions capitales pour les britanniques. Au feu terrestre s’ajoute le feu des canons de marine de De Grasse. Écrasée par cette pluie de boulets, la position de Cornwallis devient intenable, d’autant qu’il n’a presque plus de munitions et de vivres. Le 19 octobre, il doit capituler sans condition, avec ses quatorze régiments anglais et hessois (allemands).
Cette éclatante victoire laisse aux vainqueurs 214 canons, 22 étendards et 8 000 prisonniers qui défilent en habit rouge entre une rangée de soldats français et une autre d’Américains. La nouvelle de la victoire est accueillie par des transports de joie dans toute l’Amérique et à Versailles. « Jamais la France n’eut un avantage aussi marqué sur l’Angleterre que celui-là » dit Rochambeau en triomphant.
Lorsque les renforts britanniques arrivent, une semaine plus tard, il est trop tard, la Grande-Bretagne a perdu ses treize colonies d'Amérique. "

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 22 Fév 2013 8:43 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Ah ! la Marine à cette époque ....le Vaisseau de 74 qui sera copié par les anglais sur des prises postérieures.D'accord pour dire que le role des marins dans la guerre d'indépendance a été primordial.Hélas la France n'aime pas sa Marine :tout un sujet


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Message Publié : 22 Fév 2013 9:04 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Pire : tournant le dos aux Gaulois et à leurs devanciers comme à leurs successeurs jusqu'au 19ème siècle, la France politique n'aime plus la navigation, aussi bien en mer que sur les fleuves, les canaux et les lacs, et ne fait rien pour elle. Comme les Italiens et contrairement aux Allemands, aux Suisses, aux Anglais... Il y a là une rupture de civilisation et de pensée.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 22 Fév 2013 9:20 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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jibe a écrit :
Pire : tournant le dos aux Gaulois et à leurs devanciers comme à leurs successeurs jusqu'au 19ème siècle, la France politique n'aime plus la navigation, aussi bien en mer que sur les fleuves, les canaux et les lacs, et ne fait rien pour elle. Comme les Italiens et contrairement aux Allemands, aux Suisses, aux Anglais... Il y a là une rupture de civilisation et de pensée.


Ce n'est pas tout à fait vrai: la Marine de Napoléon 3 est une merveille de technologie et d'innovation et tient bien son rang. Celle de 1939, même si elle présente des défauts, est une belle flotte, qui tient elle aussi son rang. L'histoire de la marine française s'écrit en pointillés: une suite de politiques qui la favorisent et d'autres qui lui enlèvent tout crédit (au propre comme au figuré!). La Marine de Louis XIV est fabuleuse, celle de Louis XV catastrophique. Louis XVI donne l'indépendance à l'Amérique grâce à sa marine et Napoléon nous fera cadeau d'Aboukir et de Trafalgar...

Pour ce qui est de la bataille de la Chesapeake, elle a été une victoire mais les flottes se sont canonnées d'assez loin et aucun navire n'a été coulé. C'est le manque de mordant de Graves (l'amiral Anglais) qui a fait la décision. On n'a pas toujours un Nelson sous la main!


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Message Publié : 22 Fév 2013 9:29 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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La marine de guerre est un cas à part (encore aujourd'hui). Mais le sort de la navigation commerciale maritime ou fluviale et des voies d'eaux sont révélateurs.

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Message Publié : 22 Fév 2013 9:35 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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jibe a écrit :
La marine de guerre est un cas à part (encore aujourd'hui). Mais le sort de la navigation commerciale maritime ou fluviale et des voies d'eaux sont révélateurs.


je ne comprends pas trop...


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Message Publié : 22 Fév 2013 12:10 
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cush a écrit :
jibe a écrit :
La marine de guerre est un cas à part (encore aujourd'hui). Mais le sort de la navigation commerciale maritime ou fluviale et des voies d'eaux sont révélateurs.


je ne comprends pas trop...


Si vous désirez en débattre, il serait mieux d'ouvrir un autre sujet.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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Message Publié : 22 Fév 2013 16:24 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
Un point peu connu de la guerre d'indépendance américaine, elle a eu un caractère très international puisque des canadiens interviennent, en 1779, l'Espagne rejoint l'alliance franco-américaine conformément au pacte de famille entre les Bourbons sans pour autant reconnaître l'indépendance des Treize Colonies. Les Pays-Bas s'associent à la coalition à cause de leur rivalité avec la GB.
La guerre entre France et GB a un caractère mondial, elle se déroule aussi en Europe, aux Indes et partout, de Grasse ravage les Antilles anglaises.
" La Grande-Bretagne n'a pas capitulé uniquement à cause de la défaite de Yorktown. La France avait tout fait pour l'obliger à disperser ses forces. Elle avait attaqué les Britanniques en Inde, colonie précieuse s'il en était, source de la fortune des Pitt. Elle avait également attaqué Malte, conquis Minorque (qui était la grande base navale britannique de Méditerranée, avant Malte), assiégeait Gibraltar qui était sur le point de tomber. La France encerclait les Antilles britanniques, et elle faisait manœuvrer depuis des mois 60 000 hommes en Bretagne, prêts à débarquer en Grande-Bretagne quasiment vidée de troupes. Des vaisseaux français croisaient, pavillon haut, au large de Southampton, provoquant une panique à la bourse de Londres. Le support financier des Insurgents, par les canaux espagnols d'abord, puis directement, n'est pas, pour la France, la seule cause du coût exorbitant de l'indépendance américaine.[réf. nécessaire] Le coût de la guerre, pour la Grande-Bretagne, devenait également très lourd. "
Quand on pense que la France avait envisagé de débarquer en Angleterre, on reste songeur sur la puissance militaire et navale de la France à l'époque de Louis XVI.

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