Alain.g a écrit :
C'est pourtant à l'instabilité politique de la France pendant environ 30 ans qu'on attribue en partie le différentiel important qui va se creuser entre la France et l'Angleterre en matière d'industrialisation du pays.
Il est exact que la suppression des corporations se traduit immédiatement par la fondation de milliers d'ateliers artisanaux. Ce sont des ouvriers artisans qui n'attendaient que cela. Le résultat économique est immédiat.
Je pense plutôt que l'Angleterre avait 30 ans d'avance sur le démarrage de la révolution industrielle. En 1800, elle est davantage équipée en usines (du moins ce qu'on appelait une usine à l'époque : il pouvait s'agir d'un atelier installé dans un ancienne ferme ou un ancien immeuble d'habitation.) il comprend déjà un classe importante d'ingénieurs et de techniciens, et surtout l'exode rural a commencé, ce qui est le début de la concentration industrielle dans les villes. L 'Angleterre est déjà le centre de l'économie-monde, c'est là que se trouve l'innovation et les capitaux pour la développer. A cette date le produit phare de l'Angleterre est le textile, qu'elle exporte à bas prix partout en Europe. (C'est aussi pour cette raison que le blocus continental manquera de peu la mettre à genoux, et provoquera de sérieux troubles sociaux.)
Source : Un cours sur le sujet,et le bouquin de J-P Rioux "la révolution industrielle."
par ailleurs je ne crois pas qu'on puisse parler d'instabilité politique pendant l'administration de Napoléon. Il semble même que les contemporains en aient gardé paradoxalement la nostalgie d'une période de calme et de prospérité, singulièrement pour les villes au sud de la Loire, qui n'ont pas vu un soldat ennemi. Pour le peuple aussi, compte tenu du soin que prenait Napoléon de l'approvisionnement en blé et du prix du pain. (Avec une exception pour les ports, dont l'activité a été entravée par le blocus anglais. Bordeaux et Nantes par exemple ont vécu une longue période de très faible activité, le commerce avec les "iles à sucre" étant bloqué.)