Il est évident qu'à cette époque on peut imaginer certaines variations, en particulier chez les officiers, par rapport aux réglements. Cependant à partir des réglements de 62 et l'apparition des épaulettes, les bordures de galons qui distinguaient les officiers de la troupe n'ont plus de raison d'être, sinon pour distinguer l'un ou l'autre régiment (les officiers des carabiniers reçoivent de splendides décors sur les revers). De même pour le vert, on peut imaginer que les régiments aient été plus ou moins rapides à appliquer le réglement de 67 qui impose le vert comme couleur des dragons. Je ne sais si Noailles a voulu se démarquer des autres dragons, mais bon, il y avait un réglement avec un habit vert et un casque assez réussi.
Les gardes du corps ont un galon particulier (pas toujours crénelé, mais c'est assez spécifique des officiers de la maison du roi et de la gendarmerie), mais dont la subtilité du dessin échappe malheureusement à la plupart des peintres... Le portrait que nous avons ici se rapproche en tout point (je vous accorde qu'on ne voit pas bien si le galon courre aussi sur le bas du col) des quelques portraits de gardes qu'on trouvent sur le net (j'en ai repéré quatre) et de l'exemple du musée de l'armée. Les gardes étant ce qu'ils sont, il paraîtrait curieux qu'on autorisa les officiers de Noailles à porter strictement le même uniforme.
Donc, dans l'attente d'une source authentique établissant que les officiers de Noailles dragons ne portaient pas une tenue réglementaire, je crois sincèrement qu'on peut considérer cet officier comme un garde du corps.
jibe a écrit :
Désolé de revenir sur ce satané uniforme mais, à défaut d'une virée aux Invalides, je me suis plongé dans ma bibliothèque pour retrouver "L'uniforme et les armes des soldats de la guerre en dentelle", un excellent ouvrage très illustré de Liliane et Fred Funcken, paru chez Casterman.
Aucun des uniformes représentés pour cette époque ne correspond à la tenue des gardes du corps de la maison du roi, détaillée dès le début du tome 1, (et surtout pas les Ecossais). Bien embarrassé !
Parce que les Funcken ne représentent que les grandes tenues à parements et une modeste tenue à pied. Pour la même raison, j'avais posé la question à Hughes de Bazouges dans l'autre fil avec le costume des Invalides, mais en regardant de plus près ma documentation, j'ai trouvé la petite tenue qui est par exemple illustrée et décrite dans le numéro 266 de Tradition (mars/avril 2013)
jibe a écrit :
Pour l'origine traçable du tableau, on peut certes tout supposer. Je pensais simplement à un parcours logique : portrait abandonné, vendu ou donné par le vicomte de Noailles durant son séjour Outre-Atlantique plutôt que peinture venant d'un collectionneur local, achetée en Europe, ramenée et baptisée "La Fayette" hasardeusement par ledit collectionneur. Si Harvard, qui a endossé cette étiquette, a des données d'origine, ce sera plus simple.
Je dois vous avouez que je trouve l'idée d'un collectionneur américain qui se fait vendre un portrait d'un quelconque officier français ayant une vague ressemblance avec Lafayette pour un portrait de celui-ci assez plausible. Plus plausible que celle d'un type qui traverse l'océan avec un portrait de lui pour l'oublier en Amérique ou l'offrir à une admiratrice. D'autant qu'avec ces perruques tout le monde se ressemble.