Maharbbal a écrit :
Je... enfin... euh... Si vous pouvez me démontrer logiquement ce raisonnement, je vous propose tout de suite à la banque de Suède pour le prochain Nobel d'éco.
Si vous aviez pour objectif de débattre sereinement et non de persifler votre interlocuteur vous auriez compris que ces propos n'étaient pas les miens mais ceux d'un chroniqueur d'une chaîne de télévision et que je les trouvais absurdes.
Maharbbal a écrit :
1. En cas de situation normale
Les gens ne stockent pas pour le plaisir de stocker!!! Ils achètent parce que les stocks sont bas. Une augmentation du prix indique une augmentation de la demande, celle-ci ne vient pas des consommateurs à priori puisque la situation est normale. Donc elle vient de ceux qui font des stocks pour le lissage futur de la consommation. C'est l'aspect positif de la spéculation, on remplis les grenier quand le blé est abondant (bon marché) et on les vide quand le blé est rare (cher). Donc la libéralisation ne créé pas une hausse des prix, elle révèle une faiblesse structurelle dans le système de stockage.
Ce ne sont pas
les gens qui stockent, ce sont des grosses fortunes qui accentuent artificiellement la rareté pour s'enrichir et non pas pour lisser. Il ne s'agit absolument pas d'un stockage régulateur. Bien au contraire. Le lissage de la consommation était ce qui était pratiqué, plus ou moins bien, on peut en discuter, avant Turgot sous l'autorité royale. Dans une vision technocratique qui ne tenait pas compte des réalités, Turgot a adopté sans discernement une solution valable dans des conditions de marché idéales mais les conditions de marché des produits agricoles sont rarement idéales. En tous cas, en France à la fin du 18éme siècle, elles ne l'étaient absolument pas.
Maharbbal a écrit :
2. En cas de situation de disette
Comment faire pour révèler l'effet de la politique de libéralisation sur les cours du blés? Soit avec des procédures économétriques bien balèze, mais les données ne sont souvent pas assez bonnes, soit avec des anecdotes concordantes de sur-thésaurisation à grande échelle. Or cette recherche n'a pas été faite.
Non. La documentation est suffisamment précise, il ne s'agit pas que d'anecdotes.
Maharbbal a écrit :
On meurt de faim même sans disette. C'est l'époque de Parmentier. On abandonne le blé pour le seigle et les céréales pour les patates. Il y a un énorme problème structurel c'est ça qui fait mourir de faim, pas la politique du père Turgot.
La politique du père Turgot, comme vous dites et comme on dit au café du commerce, a consisté à prendre les mesures que lui permettaient de prendre les puissants, c'est à dire celles qui n'entamaient pas leurs privilèges ou leur position dominante. Résultat : accroissement des inégalités et exaspération des frustrations populaires.
Maharbbal a écrit :
Non... ce serait cool de pas dire n'importe nawak. Lisez le héros sans peur et sans reproche (je veux dire JM Moriceau au cas où vous ne l'auriez pas reconnu). La productivité augmente, mais dans ces conditions la terre peut difficilement produire plus. Les forêts ont été coupées, les marais asséchées, dans la région parisienne, en Beauvaisis, en Bourgogne, en Normandie, on est au max..
Ce qui serait cool serait que vous ne fassiez pas dire à votre interlocuteur le contraire de ce qu'il a dit.
Barbetote a écrit :
Maharbbal a écrit :
A supposer que ce fût possible, une augmentation significative et durable de la production agricole aurait eu pour conséquence une surproduction structurelle, ce qui est économiquement très malsain.
Illogique. Si il y a disette, c'est que la production n'est pas suffisante...
Non, logique. Une disette est une insuffisance momentanée due à de mauvaises conditions météorologiques. Si on adapte la production de façon à qu'elle soit suffisante les années de disette, elle sera excessive le reste du temps, ce qui est aussi à éviter. Logique.
Maharbbal a écrit :
Je ne hasarderai pas à vous parlez du cycle du crédit paysan parce que ça compliquerait l'affaire, mais soyez sympa évitez de trop dire de bêtises, c'est mauvais pour mon cœur.
Je ne vous demande pas d'être sympa, je vous demande seulement d'être correct. Vous pouvez parler du cycle du paysan, pourquoi pas ?
Maharbbal a écrit :
C'est marrant d'autres pays ont fait d'autres choses avec beaucoup beaucoup plus de succès... Par ailleurs, la population au XVIIIeme a augmenté d'un tiers, voire plus dans la moitié nord du royaume. Enfin, la suite prouve que ce n'est pas la seule solution... augmenter et diversifier la production fut la solution (plus de famines après 1815). Et puis bon, la liste des famines sous Louis XIV est assez longue pour que argument tombe de lui même.
Augmenter et diversifier la production résultent d'actions à long terme. De mauvaises récoltes une année appellent des mesures d'urgence exceptionnelles. Il faut distinguer le conjoncturel du structurel.
Maharbbal a écrit :
Par ailleurs, quelle est la différence entre du stockage spéculatif et du stockage préventif. Encore une fois, si vous répondez à cette question c'est Nobel direct (et la sanctification en rab)
Une différence de 1 à 3 ou même de 1 à 5 sur le prix de revente des marchandises stockées.
Maharbbal a écrit :
Voilà c'est mignon l'histoire des idées, mais de temps à autres il faut faire gaffe à la réalité et — pour en revenir au sujet — la réalité c'est qu'il n'existe pas de preuves tangibles que la politique de Turgot a causé une augmentation indue du prix du blé.
Faire gaffe aux réalités ce peut être par exemple admettre qu'un blocage des loyers dans la France d'après-guerre, le temps de reconstruire les villes dévastées, n'était pas une mesure absurde.
Le principe de la liberté de marché est à l'économie ce que la théorie des gaz parfaits est à la physique.
L'auto-régulation du marché se vérifie dans des conditions de marché idéales. Or il n'y a pas plus de conditions de marché idéales que de gaz parfait, plutôt beaucoup moins d'ailleurs.
Les différences entre l'économie et la physique :
- la physique est une science exacte ;
- les physiciens ont conscience que les lois physiques qu'ils appliquent ne sont pas des absolus et ne valent que dans un certain champ.