Ca ne dépend pas vraiment de l'époque, plutôt du peintre et du commanditaire, en fait. Faire un portrait, c'est toujours la même difficulté pour un peintre : comment rendre la représentation réaliste tout en peignant le beau ?
Au XVIIIe, les solutions trouvées sont très variables : un peintre comme Fragonard est un artiste de la touche un peu épaisse, de la vivacité et de l'expression ; il donne du mouvement à ses personnages, cadre serré, en buste, pose ses personnages en couleur sur des fonds sombres et sans fioritures. Par exemple :
"L'inspiration" de 1769
ou
Le portrait de Diderot qui ne serait finalement pas Diderot car Diderot n'avait pas les yeux bleus, de 1769.
Pompeo Batoni, au contraire, qui se spécialise dans le portrait des esthètes anglais venus à Rome lors de leur Grand Tour, utilise une touche très léchée, très précise, fait souvent des portraits à mi-corps ou en pied (plus cher...) et met en scène ses personnages avec les preuves de leur cultures : antiques, peintures, instruments scientifiques, etc. Ils joue sur l'élégance de la pose (jamais raide, jamais négligée, un laisser aller tout anglais). C'est très visible dans le portrait de Charles Crowle du Louvre :
Il joue également sur la sensibilité des matières, comme par exemple le contraste entre la pierre, le costume et les belles plumes du chapeau dans le portrait du 5e comte de Shaftesbury :
ou le costume en velours du portrait de Pie VI à la Vaticane (vous noterez la pendule rococo, à l'arrière) :