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 Sujet du message : Les hôpitaux
Message Publié : 15 Août 2014 9:53 
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Hérodote
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Bonjour à vous,

Je travaille actuellement sur un hôpital ordinaire (il faut comprendre hôpital civil) d'un village à côté de Perpignan, cité épiscopale, Elne. Il s'agit d'un tout petit hôpital, d'une dizaine de lits.
Or, je n'ai pas beaucoup d'informations sur les hôpitaux de l'époque, et encore moins sur les si petits que celui-ci... Auriez-vous des connaissances à ce sujet?

Merci d'avance pour vos réponses..


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 15 Août 2014 13:09 
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Georges Duby
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Oui pour des généralités. Ce qu'on appelle hopital dans l'ancien régime n'a rien à voir avec l'hopital public actuel car il concerne d'abord les indigents et est créé et géré le plus souvent sur le territoire par les monastères et les Evêchés. Les nobles, bourgeois et riches paysans font appels à des médecins et chirurgiens privés qui ne se tiennent pas à l'hopital des pauvres, des très pauvres en fait, mais opèrent à domicile.
C'est ce que j'ai compris de plusieurs hopitaux en province.

A Paris et dans les grandes villes, il y a des hopitaux ou hospices plus importants. Dans un ouvrage numérisé par Persée, on voit que le pouvoir royal s'efforce de rationaliser la gestion des hopitaux:
" Décidés d'en finir avec la mauvaise gestion des administrateurs ecclésiastiques, François Ier et Henri II, avec l'aide du grand Aumônier, imposèrent des administrateurs laïques, élus tous les trois ans. Même si l'application ne fut pas immédiate, la réforme était lancée. Un siècle plus tard, on connaît le rôle primordial de Louis XIV et de Colbert dans la fondation des hôpitaux généraux et dans les dispositions prises en leur faveur. Quant à la déclaration de 1698, elle cherchait à généraliser la cooptation au sein des bureaux et à uniformiser l'administration. Turgot et Necker, à la suite des grandes enquêtes hospitalières du XVIIIe siècle ont encore accentué l'intervention de l'Etat et s'appliquèrent à promouvoir une politique d'« assistance publique» sans en avoir les moyens. Mais, ce qui devait être ressenti par les hôpitaux comme une entrave intolérable à leur politique patrimoniale fut l'édit de 1749 contre l'extension des biens de mainmorte. Necker, en ajoutant en 1780 l'autorisation d'aliéner les biens hospitaliers renforça la méfiance des bureaux. Voilà au total une législation ambitieuse qui s'est heurtée aux pouvoirs locaux.

Pourtant, le gouvernement n'était pas dépourvu de moyens d'action et de relais nombreux dans la personne des magistrats, des intendants, des échevins et même des évêques qui apparaissaient comme de bonnes «courroies de transmission». Mais jusque dans certaines limites que rappelle bien la célèbre formule : «Sire, nous sommes vos humbles sujets mais avec nos privilèges», toute remise en cause des usages suscitait opposition et limitait singulièrement l'autorité du pouvoir central. Sur le terrain, dans la plupart des villes, c'était la bourgeoisie municipale qui veillait à la bonne gestion des hôpitaux. Ses représentants soucieux d'ordre, d'efficacité et de moralité en tiraient une réelle fierté, allant jusqu'à réserver leurs hôpitaux aux pauvres de leurs villes. Quand les échevins ne contrôlaient pas l'administration d'un hôtel-Dieu comme à Amiens ou Abbeville, ils cherchaient par tous les moyens, à tort ou à raison, à remettre en cause la gestion des religieuses.

Bref, si le pouvoir municipal finit par accepter la lointaine et théorique tutelle de l'État en matière hospitalière, il ne rejette pas a priori toute participation de l'Église. Son autorité morale est alors incontestable et incontestée, sa vocation charitable ayant été renforcée par la réhabilitation des œuvres voulue par le concile de Trente l6. L'hôpital demeure un lieu d'édification, d'orthodoxie et même de conversion 17 qui doit être régulièrement visité par l'évêque du lieu. Celui-ci approuve les constitutions des religieuses hospitalières, reçoit leurs vœux solennels, nomme les chapelains et impose son arbitrage en cas de grave conflit. Aussi, peut-on dire qu'après les réformes hospitalières des XVIe et XVIIe siècles, une sorte de modus vivendi s'était installé ; la gestion du temporel était assurée à quelques nuances près par la bourgeoisie municipale alors que l'administration des sacrements et l'exercice du spirituel demeurait l'apanage des gens d'Église qui siégeaient également dans la plupart des conseils d'administration. Mais le plus redoutable qui les attendait, c'était assurément la gestion des finances hospitalières. "

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 15 Août 2014 13:58 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Jusqu'au milieu du dix-neuvième siècle, h[u]hôpitalavait le sens d'[url]hospice[/url]. La fonction première des hôpitaux n'était pas de prodiguer des soins aux malades mais d'héberger des indigents ou des aliénés. Entre le dix-septième et le dix-neuvième siècle, ce lieu d'accueil est même devenu prison : on y enfermait les marginaux socialement indésirables tels que les vagabonds, les aliénés et les prostituées. L'hôpital n'est devenu centre de soins que progressivement et ne l'est exclusivement que depuis les années 1940.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 16 Août 2014 12:17 
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Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Une révolution des hôpitaux commence au 18è siècle, ainsi qu'on voit ci-après tiré d'un site de Médecine des Arts:

" Le XVIIIème siècle multiplie les projets de réforme hospitalière, sous l’impulsion de l’Angleterre et de l’Allemagne [2] [14]. En France, jusqu’à la Révolution, on distingue les hôpitaux généraux, les « hôtels-Dieu » et les « maison-Dieu ». L’Hôpital général de Paris, premier hôpital général de France, fut créé au XVIIème siècle. Les hôpitaux généraux, d’administration en majorité laïque, sont chargés, selon une ordonnance royale, de « loger, enfermer et nourrir les pauvres mendiants, invalides, natifs des lieux ou qui y auront demeuré pendant un an, comme aussi les enfants orphelins ou nés de parents mendiants ». Les « hôtels-Dieu », hôpitaux comprenant du personnel médical, accueillent les malades qui ne sont ni lépreux, ni vénériens ni pestiférés . Des médecins sont attachés en titre à chaque établissement, mais leurs visites y sont très irrégulières. Puis les « maison- Dieu », sorte de petit hôpital au sein de maison particulière, subsistant grâce à des dons et legs, et qui prennent en charge également des malades.

Au total, les établissements hospitaliers, où de nombreuses congrégations religieuses trouvent leur place, sont destiner à soulager toutes les infortunes, et à remédier autant sinon plus à la pauvreté qu’à la maladie. En France, c’est l’incendie de l’Hôtel-Dieu à Paris, en 1772, qui va déclencher le mouvement de réforme des hôpitaux, après celui d’Angleterre et d’Allemagne. Le projet de reconstruction est l’occasion de nombreux débats et publications, notamment en ce qui concerne l’hygiène au sein des hôpitaux . Tous sont d’accord sur le fait que, désormais, l’hôpital doit avoir pour centre d’intérêt la guérison du patient, et doit donc être salubre et « bien aéré ».

Ainsi Jacques Tenon, rapporteur en 1788 d’une commission nommée par l’Académie des sciences et chargée par Louis XVI de visiter les différents hôpitaux de Paris, écrit que l’hôtel-Dieu est « construit contre ses propres intérêts ». Dans son « mémoire sur les hôpitaux de Paris », en 1788, il remet en cause la structure et l’organisation des hôpitaux parisiens, et en particulier de l’Hôtel-Dieu (créé au VIIème ou VIIIème siècle) dont l’emplacement et la structure, après l’incendie de 1772, sont appelés à changer. Il dénonce dans ce mémoire les conditions d’hygiène auxquels sont soumis les malades et les convalescents. Aucune distinction n’est faite entre contagieux et non-contagieux, malades présentant des plaies, opérés, femmes ayant accouché ou en fin de grossesse, enfants trouvés, « fous », convalescents , etc. Tous sont placés indistinctement dans les mêmes salles et sont entassés à plusieurs dans le même lit. Le taux de mortalité globale y est très élevé. Tenon, après avoir visité les hôpitaux de Paris mais aussi certains hôpitaux de Province et d’Angleterre, préconise dans ce mémoire des mesures visant à améliorer l’hygiène des hôpitaux. Il propose que les malades soient un par lit, que les salles communes soient plus grandes, que les malades soient répartis, dans les salles selon la maladie dont ils sont atteints, de répartir ceux-ci dans différentes maisons rattachées à l’Hôtel- Dieu, de changer l’architecture de l’hôpital afin qu’elle réponde à ces nouvelles mesures, etc. Il introduit dans son mémoire les plans détaillés des différents hôpitaux visités et propose un projet d’hôpital pour femmes enceintes et malades, un autre pour malades incurables. Ce souffle de réforme hospitalière en France sera suivi, après la Révolution, par des tentatives de réformes sociales concernant le système hospitalier (les administrations municipales étendront leurs pouvoirs au contrôle des hôpitaux, etc.). "

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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 16 Août 2014 13:04 
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Philippe de Commines
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Bonjour

Barbetorte a écrit :
La fonction première des hôpitaux n'était pas de prodiguer des soins aux malades mais d'héberger des indigents ou des aliénés.


En êtes vous sûr ???

Extrait du site de l'Hotel-Dieu de Beaune


Le 4 août 1443 naît l'Hôtel-Dieu. La guerre de cent ans n'est pas encore terminée, Beaune souffre de misère et de famine, les "écorcheurs" pillent et ruinent les campagnes. Les trois quarts des habitants de la ville sont sans ressources et les Beaunois sont, dans leur grande majorité, déclarés indigents.

Pour racheter leur salut, Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne Philippe le Bon, et son épouse, Guigone de Salins, décident alors de créer un hôpital pour les pauvres. Ils le dotent d'une rente annuelle grâce à des salines, et de ressources propres, grâce à la vigne.

Le 1er janvier 1452, l'hôpital accueille son premier patient. Dès lors et jusqu’au XXe siècle, les sœurs des Hospices de Beaune prendront soin de nombreux malades dans plusieurs grandes salles. L’Hôtel-Dieu a rapidement acquis une grande renommée auprès des pauvres, mais aussi auprès des nobles et des bourgeois. A travers leurs dons, ceux-ci ont permis d’agrandir et d’embellir l’hôpital par la création de nouvelles salles et l’apport d’œuvres d’art. Ainsi l’Hôtel-Dieu est-il devenu un véritable « Palais pour les Pôvres ». Ses fonctions médicales ont été transférées en 1971 dans un hôpital moderne, à l’exception d’une maison de retraite.


Dans un souci légitime de protection, Sire Rolin précise les missions de son œuvre : ainsi chaque matin ''devra être donné du pain blanc aux pauvres demandant l'aumône devant la porte du dit hôpital''. Tout est mis en œuvre pour que gens de peu "y soient reçus, alimentés et soignés, aux frais du dit hôpital, jusqu'à ce qu'ils soient revenus à la santé ou en convalescence''.

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Hugues de Hador.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 16 Août 2014 22:53 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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" Ses fonctions médicales ont été transférées en 1971 dans un hôpital moderne, à l’exception d’une maison de retraite. " : il s'en déduit qu'il avait aussi des fonctions non médicales, ce qui est fort bien expliqué dans le message précédent d'Alain.g.

L'étymologie du nom hôpital, n'évoque rien de médical. D'ailleurs, les soins médicaux qu'on était en mesure de prodiguer ont été très longtemps on ne peut plus sommaires. L'hôpital accueillait avant tout des personnes incapables de travailler pour subvenir à leurs besoins : malades, handicapés, vieillards, orphelins. Les malades entraient à l'hôpital plus pour y mourir que pour y trouver guérison. Certains hôpitaux ne délivraient aucun soins médicaux. C'était le cas de l'hôpital de la Salpêtrière à Paris qui était en fait une sorte de prison. L'article que lui consacre Wikipédia précise : "Jusqu'à la Révolution, la Salpêtrière n'eut aucune fonction médicale : ses malades étaient envoyées à l'Hôtel-Dieu."

L'anecdote rapportée par Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe, tome 1, livre 5,chapitre 7, n'a de sens que si l'on entend hôpital comme hospice : " Le marquis de Trémargat, officier de marine à jambe de bois, faisait beaucoup d'ennemis à son ordre : on parlait un jour d'établir une école militaire où seraient élevés les fils de la pauvre noblesse ; un membre du tiers s'écria : " Et nos fils, qu'auront−ils ? − L'hôpital ", répartit Trémargat : mot qui, tombé dans la foule, germa promptement."


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 17 Août 2014 0:30 
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Salluste
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pas si certain...

Fondation de Notre Dame à la rose (Lessines- belgique):
L’hôtel-Dieu lessinois est contemporain de tout le mouvement hospitalier qui se développa en Europe aux 12e et 13e siècles. A la fin du 12e, en effet, on assiste, dans les comtés de Flandre et de Hainaut, à la création de nombreux hôpitaux. L’hôpital Saint-Jean de Bruges, fondé vers 1180, fut l’un des premiers, l’un des plus célèbres et l’un des mieux conservés. On citera aussi les hôpitaux Saint-Jean de Damme, l’hospice Comtesse de Lille, Notre-Dame de la Bijloke à Gand, les hôpitaux de Tournai et de Bruxelles… Les hospices de Beaune ne furent fondés que beaucoup plus tard, au milieu du 15e siècle.

Ces hôpitaux étaient destinés à accueillir les pauvres malades indigents, les laissés-pour-compte de la société. A l’époque, à l’abri des ceintures de remparts, les populations des villes connaissaient une croissance démographique importante. Mais il n’existait aucune forme de sécurité sociale; les petits artisans ou commerçants qui tombaient malades perdaient très vite leur gagne-pain et risquaient de se retrouver à la rue, obligés de mendier pour survivre.

Cette situation sociale posa rapidement des problèmes aux gouvernants des cités qui tentèrent de les résoudre en créant des hôpitaux. Ces institutions accueilleront ceux qui ne peuvent se payer une « médecine privée » à domicile, réservée aux nobles et aux bourgeois.


http://www.notredamealarose.com/lhopita ... e-general/


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 17 Août 2014 7:18 
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Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
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Bonjour

Barbetorte a écrit :
" Ses fonctions médicales ont été transférées en 1971 dans un hôpital moderne, à l’exception d’une maison de retraite. " : il s'en déduit qu'il avait aussi des fonctions non médicales, ce qui est fort bien expliqué dans le message précédent d'Alain.g.

L'étymologie du nom hôpital, n'évoque rien de médical. D'ailleurs, les soins médicaux qu'on était en mesure de prodiguer ont été très longtemps on ne peut plus sommaires.


Désolé, j'ai du mal m'exprimer. C'est à votre phrase : La fonction première des hôpitaux n'était pas de prodiguer des soins aux malades mais d'héberger des indigents ou des aliénés. que j'ai réagi.

Je ne mets pas en doute qu'au départ, la fonction première était d'héberger (hôpital -> hospitalité) mais très vite, on y a aussi prodigué des soins et ce dès le Moyen-Age.

On s'en rend compte dans la charte de Rolin qui demande de : ainsi chaque matin ''devra être donné du pain blanc aux pauvres demandant l'aumône devant la porte du dit hôpital''. Tout est mis en œuvre pour que gens de peu "y soient reçus, alimentés et soignés, aux frais du dit hôpital, jusqu'à ce qu'ils soient revenus à la santé ou en convalescence''.


-> Donner du pain aux Pauvres, les héberger mais aussi les soigner.

Il semblerai que la dimension spécifiquement médicale nous vienne du "Moyen-Orient".

je dis : il semblerait car l'info vient d'un article de Wiki (http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d ... C3%B4pital).

Un extrait :

Ce sont les médecins sassanides qui paraissent avoir été les premiers à mettre en place des hôpitaux au sens moderne du terme connus sous le nom de Bimaristan. Il s'agissait d'établissements où les malades étaient accueillis et pris en charge par un personnel qualifié. Ces hôpitaux se distinguaient clairement des anciens temples de guérison ou temple de sommeil (nommés Asklepieions en Grèce antique en l'honneur d'Asclépios le dieu grec de la médecine) ou asiles, lazarets et léproseries qui étaient davantage destinés à isoler les malades et les fous de la société que pour les guérir. Dès le VIIIe siècle il existait en terre musulmane des structures pouvant être considérées comme des hôpitaux au sens moderne du terme.

_________________
Hugues de Hador.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 17 Août 2014 9:33 
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Tite-Live
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en tout cas dès le milieu du XVIIIe siècle dans les hôpitaux il y avait une pharmacie et des médicaments .
(Source: Archives Départementales de l'Hérault, C 559. Auteur de la transcription: Jean-Claude TOUREILLE )
**********
"l'état des drogues simples qu'il est nécessaire de tenir continuellement dans les pharmacies des Hôpitaux du Roy"

RACINES :
Angélique, Aristoloche ronde, Arrête-boeuf, Arum, Bardane, Benoîte, Calamus aromaticus, Chardon étoilé (ou Chausse-trape), Chardon Roland, Chervis, Chicorée, Chiendent, Consoude (grande), Dent de lion, Enula Campana (ou Aunée), Eryngium, Flambe-verte, Fraisier, Garence (ou Rubia Tinctorum), Gentiane, Gingembre, Guimauve (verte et sèche), Jalap, Ipecacuanha, Iris de Florence, Iris du pays, Lapathum acutum (verte et sèche), Meum, Nénufar, Oignon de Scille (les écailles sèches), Oseille, Panais, Persil, Pivoine, Polypode, Raifort verd, Réglisse sèche, Rhubarbe, Salsepareille, Squine, Valériane (petite) sauvage.

FEUILLES :
Absynthe (grande et petite), Ache, Aigremoine, Baume de jardin (ou Menthe), Bétoine, Bouillon blanc, Bourroche, Camomille, Capillaires, Centaurée (petite), Chicorée blanche et Chicorée sauvage, Cochlearia, Cresson, Dent de lion (ou Pissenlit), Dictame de Créte, Germandrée, Guimauve, Hysope, Joubarbe, Lierre terrestre, Marrube blanc, Mauve, Mélilot, Mélisse, Mercuriale, Morelle (verte), Ortie piquante, Oseille, Pariétaire, Persil (verd), Pervenche, Poirée, Pourpier (verd), Ronce, Rue, Sauge, Scabieuse, Scordium, Séné, Tanésie, Vulnéraires mélangez. Absynthe (grande et petite), Ache, Aigremoine, Baume de jardin (ou Menthe), Bétoine, Bouillon blanc, Bourroche, Camomille, Capillaires, Centaurée (petite), Chicorée blanche et Chicorée sauvage, Cochlearia, Cresson, Dent de lion (ou Pissenlit), Dictame de Créte, Germandrée, Guimauve, Hysope, Joubarbe, Lierre terrestre, Marrube blanc, Mauve, Mélilot, Mélisse, Mercuriale, Morelle (verte), Ortie piquante, Oseille, Pariétaire, Persil (verd), Pervenche, Poirée, Pourpier (verd), Ronce, Rue, Sauge, Scabieuse, Scordium, Séné, Tanésie, Vulnéraires mélangez. Absynthe (grande et petite), Ache, Aigremoine, Baume de jardin (ou Menthe), Bétoine, Bouillon blanc, Bourroche, Camomille, Capillaires, Centaurée (petite), Chicorée blanche et Chicorée sauvage, Cochlearia, Cresson, Dent de lion (ou Pissenlit), Dictame de Créte, Germandrée, Guimauve, Hysope, Joubarbe, Lierre terrestre, Marrube blanc, Mauve, Mélilot, Mélisse, Mercuriale, Morelle (verte), Ortie piquante, Oseille, Pariétaire, Persil (verd), Pervenche, Poirée, Pourpier (verd), Ronce, Rue, Sauge, Scabieuse, Scordium, Séné, Tanésie, Vulnéraires mélangez.

FLEURS ET SOMMITES :
Bouillon Blanc, Camomille Romaine, Centaurée (petite), Coquelicot, Germandrée, Guimauve, Hypericum (ou Mille-pertuis), Lavande, Macis, Mauve, Mélilot, Mille-feuille, Muguet, Nénufar, Pivoine, Roses rouge (ou de Provins), Safran, Sureau, Tanésie, Tussilage, Verge d'or

FRUITS , BAYES ET SEMENCES :
Alkékenge, Amandes (douces et amères), Anis, Aquilegia, Casse, Céleri, Cochlearia, Coloquinte, Coriandre, Cumin, Fenouil, Fenu-grec, Figues (sèches), Follicules de Séné, Genièvre, Gratte-cu, Gruau d'avoine, Lin, Moutarde, Noix de cyprès, Orge (entier et mondé), Panais blanc, Poivre de la Jamaïque (ou Têtes de clous), Poivre noir, Pruneaux, Ris, Seigle, Semen contrà vermes, 4 semences froides, Son de froment, Sumac, Talitron

ECORCES :
Cannelle, Cannelle blanche, Grenade, Macis, Quinquina.

BOIS ET EXCROISSANCES :
Agaric, Gayac, Gui d'épine, Kermès, Noix de gale, Santal citrin et rouge, Sassafras.

PLANTES MARINES :
Coraline, Eponge.

ANIMAUX :
Blanc de Baleine, Cantharides, Castoreum, Cloportes, Coquilles d'oeufs préparées, Corne de Cerf rapée, Crâne humain, Vipères sèches, Yeux d'Ecrevisses.

GOMMES, RESINES, BAUMES ET SUCS EPAISSIS :
Aloès, Gomme Ammoniaque, Gomme Arabique, Assa foetida, Baume de copaü, Baume dur du Pérou, Benjoin, Cachou brut, Cassonade blanche et rousse, Camphre, Cire blanche et jaune, Colophone, Elémi, Encens, Galbanum, Gutte, Manne, Miel blanc et jaune, Myrrhe, Opium, Poix de Bourgogne, Poix noire (Tare ou Goudron), Poix résine, Sarcocolle, Scammonée, Styrax liquide, Suc de Réglisse d'Espagne, Térébenthine fine de Strasbourg, Térébenthine grosse, Tartre blanc.

MINERAUX :
Antimoine d'Auvergne, Céruse, Chaux de plomb, Limaille de fer, Litarge, Mercure coulant, Minium, Orpiment, Pompholyx (ou

TERRES :
Bol rouge, Craie blanche

PIERRES :
Chaux vive (dans des bouteilles bien bouchées), Pierre hématite

SELS :
Alun de roche, Ammoniac, Borax, Couperose blanche (ou Vitriol blanc), Nitre, Tartre blanc, Vitriol bleu (ou de Chypre), Vitriol verd

BITHUMES :
Soufre
HUILSS :
de Noix, d'Olive, de Lin.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 18 Août 2014 1:12 
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Salluste
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Au départ, les monastères avaient une annexe "hospitalière" comprenant l'accueil, tant de voyageurs (des fois illustres, donc une section spécifique...) mais aussi l'accueil de patients malades, et/ou indigents.
Ce sont les églises et monastères qui ont également créer les lazarets, destinés à accueillir et mettre à l'écart, question de contagion, les lépreux. NB: les conditions d'admissions étaient très strictes: n'était pas qualifié de lépreux n'importe comment, il y avait une série de critères, assez pertinents, vu l'époque.
Les lazarets ont été fermés quand la lèpre est devenue très anecdotique, et effectivement, ces établissements, au final, accueillaient des personnes en fin de vie, des indigents, des personnes âgées en manque d'autonomie et sans famille.
Certains lazarets, suite à l’expansion des villes se sont retrouvés inclus dans les murs et ont été ré-orientés en hôpital.

Pour revenir aux monastères, TOUS avaient un herbularium, tant pour les besoins propres de la communauté monacale que pour la partie "hospitalière" de l'établissement.
La dichotomie entre l'exercice purement monastique et la "pratique médicale" (poser des diagnostics) se passe vers la fin du Moyen-âge, ce qui n'a pas empêcher que ce sont les religieux et religieuses qui assurent le gîte et dispensent les soins, suivant prescriptions, aux malades.
Mesure de bon sens pratique et élémentaire: l'alimentation était préconisée: un corps correctement nourri se rétablit certainement mieux que si le patient crève de faim. Ne pas oublier, non plus, que "en ces temps de médecine obscure", la santé passait par l'alimentation qui était modulée suivant la pathologie présentée. Donc: aliments "froids", chauds", etc...
Le pain était effectivement une alimentation de "base"...N'oublions pas que le blé n'était pas.. "trafiqué" comme actuellement et, outre son apport en sucres lents (le seul apport conservé actuellement), il comportait: sels minéraux, oligo-éléments, vitamines, fibres (le tout "non ajouté" comme nos s°° modernes), ce qui explique "le pain quotidien" (et finalement symbolique dans le cadre chrétien) de l'hospice de Beaune.
On sait aussi (v. Histoire des peurs alimentaires) que les animaux refusés à l'abattage et/ou à la vente dans la guilde/ métier/corporation des bouchers, charcutier, pâtissiers, poissonniers étaient donnés aux établissements hospitaliers. Effectivement les malades, pauvres et indigents n'avaient pas les produits "1er choix", mais recevaient, tout de même un apport en protéine bienvenu (il valait mieux cela que rien du tout...). Les légumes et fruits étaient fournis par les cultures et terres affectées aux monastères et établissements hospitaliers.

Pour en revenir à l'herbularium, outre les plantes cultivées au sein de l'enceinte monacale, des "cueilleurs" et ramasseurs étaient préposés à compléter le panel des plantes-herbes-animaux- minéraux destinés à la pharmacie. Idem, suivant moyens et localisations, les monastères et hôpitaux achetaient les "épices" venant de localités ou pays plus lointains.
NB: les "épices", outre la sapidité qu'elles apportent à un plat (et à la cuisine des gens ayant les moyens de les acheter), sont également médicinales, au même titre que ce qu'on nomme actuellement les condimentaires (thym, laurier, romarin, origan, marjolaine, etc.) :wink: Question de dosage et d'association des plantes... :wink:

A Notre Dame de la Rose, qui fût établissement hospitalier puis maison de retraite jusque assez récemment, les archives ont été conservées, ainsi que sa pharmacie et la partie herbularium remise "en fonction" depuis peu.
Dans un des ouvrages exposé aux yeux du public, des pages sont ouvertes, XVI ou XVIIème, où le médecin a rédigé, par le menu, la prise en charge, le suivi et l'accompagnement de fin de vie (peu importe la raison) avec une attention et un soucis du respect du malade en fin de vie dont on ferait bien d'en prendre de la graine actuellement. :wink:

Ceci ne veut pas dire, non plus, que d'autres établissements se soient plus orientés vers la prise en charge de patients de type psychiatriques (ce fût le cas d'un hôpital à Gand- Belgique), d'autres recevant des personnes âgées indigentes, certains se spécialisant dans l'orphelinat.
Tout comme actuellement, certains établissements sont très bien tenus, d'autres...c'est une autre histoire et les mouroirs-dépotoirs, ne vous en déplaise, ils existent encore!
Il n'y a pas SI longtemps, les handicapés mentaux adultes se retrouvaient en établissement psychiatriques, avec prise en charge du style "Vol au dessus d'un nid de coucou". Certains handicaps physiques, en manque d'autonomie important, se retrouvent en hospice de vieux, peu importe leur âge.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 18 Août 2014 10:25 
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Georges Duby
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Comme toujours sous l'ancien régime, dans ce domaine comme en d'autres, on constate une évolution dans le temps de la fonction et une grande diversité de situation des hôpitaux entre petit hopital de monastère pour indigents et hôpital de ville à statut communal notamment préoccupant le pouvoir royal.

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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 02 Sep 2014 14:32 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Mai 2010 14:51
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il y a quelque confusions:la Salpétière est au départ une fabrique (comme son nom l'indique) puis une prison ,plus tard un hopital. St Vincent de Paul est certes un refuge pour indigents mais aussi un hopital = soins.A l'Hotel Dieu de Lyon exercera F Rabelais ( XVIe);les hospices de Beaune comme rappelé etc...Hotel Dieu de Toulouse . et les Invalides à Paris qui soigne les vieux soldats .Mettre la date de 1940 comme début d'une activité de soins est erroné.
Dans les cantons ,il ya l'hospice, oeuvre de charité ou trés peu de médecins viennent.Par contre il ya souvent une apothicairerie,preuve d'une activité de soins.A l époque l'exercice illégal de la médecine n'existait pas .On pouvait soigner sans passer par un médecin


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 05 Sep 2014 22:52 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 27 Déc 2013 0:09
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Il y a en effet confusion. Tout d'abord, je n'ai pas dit que 1940 était la date de début d'une activité de soins (médicaux) mais que pendant très longtemps l'hôpital a assuré une double fonction, hébergement et soins médicaux, que cette dernière fonction est devenu progressivement prépondérante et qu'enfin, depuis les années 1940, les hôpitaux n'assuraient plus qu'une fonction exclusivement médicale.

Le sujet a été placé dans le forum Lumière. Je pense que le petit hôpital objet de la question était, au dix-huitième siècle, plus un hospice qu'un hôpital dans le sens actuel du mot.

Ce n'est qu'à partir du dix-neuvième que l'hôpital commence à ressembler à ce que nous connaissons aujourd'hui à savoir un centre technique de la médecine. Auparavant, sa mission était plus sociale que technique.

Au Moyen-âge, les hôtels-Dieu comme celui de Baune prodiguaient bien sûr des soins médicaux aux malades qui étaient hébergés. Mais cela s'inscrivait dans l'accomplissement du devoir chrétien de charité consistant d'une part à soulager les souffrances et d'autre part à tourner les âmes vers Dieu. Les moyens de la médecine étant alors très sommaires, soigner un malade consistait avant tout à l'héberger et à le nourrir et, accessoirement, à lui appliquer des soins thérapeutiques.

A l'époque moderne, outre la mission sociale d'assistance, est apparue une mission d'ordre public, celle de contrôler, voire enfermer les vagabonds. A côté des hôtels-Dieu, qui se spécialisent progressivement vers les soins médicaux, apparaissent les hôpitaux qui sont en fait ce que nous appellerions des hospices à caractère plus ou moins carcéral : dans le roman d'Egène Sue, Les mystères de Paris, les deux orphelines qui avaient été prises en charge par l'Assistance publique pendant leur enfance déclarent sortir de prison.


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 Sujet du message : Re: Les hôpitaux
Message Publié : 06 Sep 2014 6:29 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
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Barbetorte a écrit :
Il y a en effet confusion.


Oui "grande confusion", comme bien souvent sur ce forum en employant le même mot pour des périodes différentes sans faire attention à la connotation de ce mot.

Ainsi pour le mot "soigner " (et guérir si possible) nous pensons trop comme au 21ème siècle.
Dés lors, pour nous, il est impensable de "soigner" sans notre technologie et nos savoirs actuels.
Alors oui, en pensant comme ça, en effet, au 14ème siècle ils ne faisaient ( ou ne pouvaient faire) qu'héberger !!!

Ce que je voulais exprimer, c'est qu'à l'époque, une personne comme Rolin était persuadé qu'en hébergeant, nourrissant et délivrant quelles potions d'herboriste, il faisait fonction de "Guérir".

Et donc, les "Hôtels Dieu" pour l'époque ( et pour les gens de cette époque) , ce n'était pas qu'un lieu d'hébergement mais aussi un lieu de soins.

Certes, ce n'est que mon avis.

Bien à tous.

_________________
Hugues de Hador.


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