Au-delà d'un présupposé politique certain, il me semble que Jerome ne connait pas très bien l'historiographie de l'après-guerre, en semblant y accentuer démesurément l'influence marxiste, certes présente, mais cohabitant avec d'autres courants.
Citer :
Après quoi Cornelis m'a répondu en évoquent les annes 50-70 et il est difficile de dire que les historiens français de ces décennies n'étaient pas marxistes...
Vous avez une tendance à voir l'université "en bloc" qui ne correspond pas à la réalité : Pierre Chaunu soutient sa thèse en 1960, Roland Mousnier est professeur en Sorbonne (puis Paris IV) de 1955 à 1977, La
Révolution française de Furet et Richet sort en 1965, pour ne citer que les plus éminents. L'univocité d'une université toute entière marxiste est un mythe agité par les penseurs conservateurs pour dénoncer la "pensée unique" et donner un poids important à des ouvrages tout aussi marqués par les présupposés politiques mais présentés comme "libérateurs".
Citer :
Pas d'accord avec Cornelis : l'histoire des années 50-70 était plus marquée par le marxisme que par la psychologie
Là encore, vous n'avez pas l'air de connaitre l'historiographie de la période. Les ouvrages d'un Robert Mandrou, élève de Febvre, comme
Introduction à la France Moderne. Essai de psychologie historique en 1961 et
Magistrats et sorciers en France au XVIIe siècle. Une analyse de psychologie historique en 1968 illustrent par leur succès l'influence de la "psychologie historique" dans le champ de l'histoire à cette date, comme les ouvrages de Pierre Legendre (qui est aussi psychanalyste) dans le champ de l'histoire du droit à la même période.
Citer :
plus largement à la focalisation sur l'économie ou sur les classes populaires
Vous semblez confondre l'influence de l'École des Annales dans le champ de l'histoire et les structures marxistes. Les Annales ne sont pas un courant marxiste, bien qu'ils mettent l'accent, notamment la première génération, sur l'étude des sociétés et de l'économie. Le développement de l'EHESS, qui fut l'établissement porteur de deuxième et troisième génération des Annales, est d'ailleurs dû au soutient de la fondation Ford et de la fondation Rockfeller, des années 50 aux années 70.