Ouf. Plusieurs semaines bloqué sans Passion-Histoire! Merci à Clio qui m'a débloqué mon login.
Pour répondre à Aymon, à Narduccio et à Cornélis tout ensemble, je précise bien que je n'ai pas fait la confusion entre noblesse et propriété foncière.
Je me répète donc, en caricaturant à plus grands traits: le bourgeois acquiert une terre à la campagne. Peut-être à un authentique noble ruiné (chargeons le trait). C'est une promotion sociale, sans nul doute. D'ailleurs il va vraisemblablement se parer du nom correspondant. C'est aussi un investissement: les feudistes vont travailler à améliorer la rentabilité de l'achat.
Cela n'a donc rien à voir avec un anoblissement quelconque: la main de fer de l'administration fiscale n'est pas le perdreau de l'année.
Encore moins à voir avec un blason: l'usage du blason est libre sous l'Ancien Régime, tant que l'on usurpe pas celui de quelqu'un d'autre.
Pierma a écrit :
L'erreur du roi est de faire appel au Tiers-Etat sans répondre positivement à ses revendications. On a pourtant déjà évoqué l'aspect raisonnable des cahiers de doléances, et le délire de certains droits féodaux. (J'avais évoqué ce village du Cotentin où le seigneur du lieu avait le privilège de faire battre les étangs la nuit pour faire taire les grenouilles qui l'empêchaient de dormir.)
S'il voulait jouer la carte du Tiers-Etat face à la noblesse, il fallait le faire à fond.
Là, il y aurait une étude passionnante à creuser:
- dans quelle mesure plaintes exprimées dans les cahiers de doléances sont-elles le fruit de la "réactivation" de vieux droits et d'une pression nouvelle sur la rentabilité de la terre?
- dans quelle mesure cette pression provient d'une nouvelle classe sociale en expansion, la bourgeoisie, par opposition aux anciens seigneurs -nobles ou non, ecclésiastiques ou non?
- et dans l'hypothèse où l'on relèverait ainsi que les doléances sont en grande partie le fait de l'ascension d'une bourgeoisie fortunée à la suite des mutations économiques... O paradoxe!, c'est cette bourgeoisie qui est convoquée aux Etats-Généraux et s'attribue la responsabilité de parler au nom des petites gens qui ont rempli les cahiers!