@ Grelo :
J'ai tout de même le droit de trouver cette "leçon" mal ficelée sans pour autant vous mettre en cause, tout au plus ce n'est pas moi qui ai cité ce lien et dans un débat, on peut n'être pas d'accord surtout si le socle est un poil bancal.
Voici ce que j'ai "entendu" = compris de cette émission.
On commence par une vision externe : "
Vu de l'étranger...", outre-Manche via l'Annual Register et un rappel du score de Madelin (Alain) en 2002, je crois.
Il semblerait que les Lumières aient théorisé la doctrine libérale. L'exemple unique un journal anglais comme base avec cette problématique : qu'est-ce qui intéresse nos voisins insulaire chez les Français ?
Le libéralisme !
Vient ensuite l'incontournable notion de "liberté" et ses chaînes pour l'individuel face à la majorité, on réussit à trouver au XVIIIè une monarchie absolue "
fantasmée" et l'éternel exemple de la monarchie constitutionnelle à l'anglaise.
Rappel de définitions de la liberté et du libéralisme : "
doctrine philosophique qui place la liberté comme principe primordial" selon "inaudible" puis Foucault "
soucieux des individus et de leur liberté d'initiative".
Pas besoin de deviner que ça va pas le faire.
On saute dans nos dix dernières années avec l'anarcho-capitalisme, les libertariens, les ultra-libéraux et une vague conclusion de l'état de notre société (4'3''). Nous sommes le miroir du système soviétique car pas aboutis, le peuple ne comprenant rien au libéralisme, ne peut avoir d'avis objectif. Retour donc aux Lumières qui ont tout pigé.
"
Le contrôle économique est le contrôle de toute la vie" au XVIIIè ?
Passe St Thomas entre foi et raison : "
Il n'y a de réel rien au-delà du singulier". Comment peut-il y avoir une société avec tant d'individus ? On se regroupe. Locke présente un contrat social de pur intérêt, on shunte les exemples médiévaux trop ancrés dans le réel. Apparition de Montchrestien.
On cite Smith qui résonne bien et on passe au système de Law, personnage "
détestable", il choisit la France pour s'installer et faire prospérer ses affaires. Les régences sont "
des périodes troublées", les caisses sont vides à cause des conflits du "Vieux" (comme le nommait le Régent). Le peuple a confiance et se jette sur la bonne affaire.
On en arrive à la rupture de confiance et au moment où chacun réclame le capital investi mais la machine s'est emballée : "
3 milliards de billets pour une encaisse (cave)
de 500 millions du 1 pour 6"... (12'55'')
Puis Law et les colonies : Les colons de Louisiane peuplé par qui on le sait est vu comme un "
pays de cocagne" :
"certaines femmes ont envoyé leur mari en Louisiane pour être plus tranquilles avec leur amants ….".
Law interdit la possession de + de 500 l de métaux précieux (faut déjà les avoir...) "
ce qui fait penser aux lois d'aujourd'hui du paiement en liquide". Le prince de Conti ou le duc de Bourbon sont vus retirer leur or, c'est la fin.
La "
fureur populaire", "
la fin du système" et la démonstration : un homme dit, une femme dit, les Suisses sont là, Mr le Régent a peur... visiblement le quidam a un don d'ubiquité incroyable, il est dans la rue, chez Villeroy, chez le Régent, avec les Suisses, à l'opéra etc."
petit témoignage significatif de ce que la fièvre spéculative peut produire chez les hommes" lesquels ? Le peuple ? Manifestement pas le manant ni l'aristocrate.
Law part à Venise : ouf ! (22'27'') et une grande nouvelle : le peuple s'est méfié depuis du"papier monnaie" avec anecdote à l'appui.
Un retour maintenant pour savoir comment le libéralisme a vécu en France avant les encyclopédistes. Théories physiocratiques. On cite Vauban "
La dîme royale", de Gournay et l'analyse des intérêts, "
pierre angulaire de toute activité économique" : ces idées sont révolutionnaires car les céréales ne sont pas des denrées comme les autres. "
Le pain appartient à la police et pas au commerce, à la politique et pas à la raison d'Etat".
Voltaire écrit que la nation se met à réfléchir sur le blé (le grain ou l'autre ?) : aucune ouvrage cité.
On évoque les mauvaises années mais pas en dominos, non ! Il y aura des années ordinaires mais le grain sera libre de prix, pas à l'achat au paysan bien sûr pas trop capable d'embrasser ces théories et sur lesquels on va bien s'enrichir.
Pas de jours chômés. Les Français se gaspillent en alcool et dans les bordels donc au boulot !
Je doute fort que les paysans semant le blé puissent se rendre dans les maisons de jeu et de plaisir mais bon...
Se greffent là-dessus le problème des mendiants et des vagabonds comme inhérents au prémisse qui en fait des alcooliques, fainéants et libidineux. "
ces populations sont incriminées avant d'avoir commis un crime".
Quesnay reconnaît tout de même que cet état de délabrement moral se situe dans les villes et gros villages. Une des taxes de la ville serait l'assainissement, on n'y croit pas (cf. : les embarras de Paris). Vient l'évocation du détournement spéculatif du grain. (35'34) et une anecdote lue avec difficulté.
"
précisons que lorsque tu dis"objekt"
tu veux dire tout simplement objet, tu l'as dit en vieux français" ; il faut
"veiller au grain" comme le disaient nos grands-parents.
Plutôt que d'avoir le CV de Law, perso, j'aurais préféré mieux remettre certaines personnes, sources de pensées incontournables.
Puis procès des marchands de grains et hop on passe à une pensée de Daudet. Le tout dixit l'Annual Register ou comment on commerce le grain en UK. On revient à la France : 67 et 68 mauvaises années de récoltes, le vin glaçait sur la table royale... Retour à la paresse vue par Quesnay. Affaire des placards et définition d'un "placard". Un quidam compare la vie sous Louis XV (marchand de blé) et Henri IV "le bon roi Henri" ou le roi-papa. Le pacte de famine. L'Annuel Register relate du "tumulte à Troyes" vu la cherté du grain. Divergence d'analyse chez les Français. (50'32'').
Il est mieux qu'à l'arrivée du printemps, il y ait suffisamment de grain pour l'année à venir. Et le roi s'intéresse moins à ceux qui mange, il n'est plus le "
roi nourricier" d'où un désamour du peuple.
Le grain qui pousse à un endroit appartient plus à ceux qui habitent autour... "
La puissance économique est un marqueur important de la société de l'AR à la société contemporaine et on peut le résumer ainsi".
Pour la RF, des émissions sont à venir...
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Puisque Smith est évoqué maintes fois, une fois de plus mais pas de l'émission, de moi qui n'ait aucun argument à avancer.
Je me limite à Smith et à sa pensée.
Personne ne l'a jamais vue -et pour cause- mais beaucoup sont convaincus qu'elle manipule nos vie. Qui donc ? "La main invisible" évoquée par Smith. Cette métaphore désigne les mécanismes d'autorégulation du marché grâce auquel les intérêts privés, en oeuvrant à se satisfaire, servent du même coup l'intérêt public (
Enquête sur la nature et la richesse des nations –
1776) sans le vouloir et même sans le savoir.
Une thèse devenue si célèbre que l'
Enquête est communément tenue à la fois pour l'acte de naissance de la science économique et pour le livre fondateur du libéralisme économique. Smith s'est enrichi auprès des physiocrates du XVIIIè et le succès du livre -dès le commencement du XIXè- sera porté par trois révolutions.
La révolution industrielle d'abord car le capitalisme qu'elle suscite va chercher chez Smith une compréhension et une justification de lui-même mais je laisse ceci à d'autres car la RI n'est pas un sujet que je maîtrise.
La révolution française, ou plus exactement les débats politiques qu'elle suscite dans toute l'Europe pendant plus d'un siècle.
Paradoxalement les camps opposés trouvent chacun une façon de s'approprier "
L'Enquête". Les progressistes apprécient en elle l'audacieux plaidoyer pour les libertés, tandis que les conservateurs interprètent la thèse de "la main invisible" comme une dénonciation des révolutionnaires qui prétendent dresser le plan idéal de la société nouvelle, alors que la plupart des interactions sociales ont des effets involontaires et imprévisibles. Enfin il faut évoquer la révolution scientifique qui a donné naissance à l'économie comme science autonome. Ricardo et Say prendront comme point de départ l'analyse smithienne du marché.
Mais je suis déjà HS, cependant vu l'étrillage de Grelo, je continue pour ne pas avoir l'air d'un gros troll malsain et sans cervelle.
"
L'enquête" suit sa carrière au siècle suivant servant de référence sur l'opposition entre communisme et capitalisme etc. Les néo-classiques (Walras) voient dans "la main invisible" une formulation imparfaite mais déjà bien définie du problème de l'équilibre général du marché. L'
école de Chicago y trouve les prémisses d'une théorie permettant d'expliquer le comportement humain à partir du calcul d'intérêt contrairement à l'
école de Vienne ( Menger, Hayek) félicitant Smith d'avoir expliqué que les agents économiques ont la vue trop courte pour comprendre tenants et aboutissants de leurs actes, Sen lui voit en Smith un garde fou des dérives ultralibéralistes.
Si d'aucuns veulent des extraits de Smith pour étayer certaines phrases, demandez, il vous sera donné.