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Message Publié : 03 Juin 2005 12:33 
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Plutarque
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Né à Paris le 28 janvier 1701, mort à Paris le 4 février 1774, Charles Marie de La Condamine est le fils d’un Fermier général.

Il poursuit ses études au lycée Louis le Grand à Paris. A dix-sept ans, il choisit la carrière militaire, sert dans la cavalerie française et se distingue tout particulièrement au siège des Roses en 1719.

La guerre terminée, dans l’incapacité de supporter la vie monotone des casernes, il quitte l’armée. Décidant de commencer une nouvelle carrière dans les sciences positives, il reprend ses études.

Très rapidement il assimile les mathématiques, l’astronomie, la physique, l’histoire naturelle et la médecine. Alors âgé de trente ans, il devient membre de l’Académie des sciences de Paris.

Aventurier et curieux de nature, La Condamine obtient un poste dans la flotte de Duguay-Trouin et part en 1731 pour le Proche et Moyen Orient. Ce voyage sera le sujet d’un livre resté inédit : Voyage en Orient.

Son retour en France coïncide avec les grandes discussions des savants sur la forme de la terre. Deux groupes s’opposent alors : les partisans de l’abbé Picard [1] et ceux de Jacques Cassini [2]. Le ministre Maurepas désirant mettre fin à cette polémique et établir la vérité scientifique, décide d’organiser des expéditions en Equateur, en Laponie et en Afrique.

En compagnie de Louis Godin et de Pierre Bouguer, La Condamine part de La Rochelle le 18 mai 1735 à destination de l’Equateur. Cette première expédition a pour mission de mesurer la longitude d’un arc d’un degré du méridien. La Condamine devint tacitement le chef de cette expédition et c’est à lui que revint la charge de relater les travaux et l’histoire de ce voyage.

La mission astronomique achevée et en raison des mauvais rapports qu’ils ont eux pendant le voyage, La Condamine et ses compagnons décident de regagner l’Europe séparément par des itinéraires différents.

La Condamine voulant dresser une carte du cours de l’Amazone descend donc ce fleuve. Tout au long de ce voyage il fait de multiples expériences sur le thermomètre, le baromètre, la déclinaison et l’inclinaison de l’aiguille aimantée, la vitesse du son, la dilatation et la condensation des métaux.

Pour achever ses travaux, la vérification du pendule à Quito au bord de la mer et plus tard à Parà au Brésil à 2800 mètres d’altitude lui permit de prouver l’inégalité du poids selon les parallèles.

Il arrive à Cayenne le 26 février 1744 et bien que très intéressé par la géographie, la flore, la faune et les habitants de cette région, il étudie tout particulièrement les plantes médicinales. Il acclimate tout d’abord à Cayenne puis ensuite en France une variété de quina (chinchona officinalis condaminea) qui fait de lui le véritable introducteur du caoutchouc en Europe. C’est aussi à La Condamine que l’on doit ce nom de caoutchouc qui selon lui est le plus proche phonétiquement du mot « caucho » en langage quechua [3].

Il est aussi le premier à expliquer scientifiquement le phénomène de la « pororoca », flux marin à l’embouchure de l’Amazone qui se produit pendant les trois jours les plus proches de la pleine lune et de la nouvelle lune à l’occasion de la marée haute. La mer monte en une ou deux minutes au lieu des six heures habituelles.

La Condamine rentre à Paris en janvier 1745 et communique ses travaux à l’Académie des sciences. En 1747, il se rend en Italie où il a de très bons rapports avec le pape Benoît XIV qui lui accorde une dispense pour pouvoir épouser sa nièce.

Il publie une relation de son voyage sur l’Amazone, des écrits sur la vaccination contre la variole en 1754, 1758 et 1765 qu’il défend avec passion. Il insiste sur l’apprentissage des langues étrangères et sur celui des sciences. La Condamine est reçu à l’Académie française par Buffon le 12 janvier. Il meurt à Paris le 4 février 1774 des suites d’une opération audacieuse qu’il avait voulu faire tenter sur lui-même.



Bref, le symbole du bon gout et de la culture francaise du XVIIIeme siecle...


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Message Publié : 03 Juin 2005 18:05 
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Effectivement c'est un véritable personnage de roman. L'expédition destinée à mesurer la longueur d'un degré de méridien à l'équateur est narrée dans un excellent petit ouvrage (format poche), Le procès des étoiles, de Florence TRYSTRAM. A propos de La Condamine on y apprend un fait assez curieux : alors que toute la mission scientifique est rapidement à court d'argent en raison des gaspillages de son chef mais aussi parce que les fonds initiaux versés par le roi de France ne sont pas suffisants, La Condamine lui ne manquera jamais d'argent et fera même à l'occasion office de banquier pour ses collègues. L'origine de cette fortune personnelle acquise sur place semble être une participation à l'écoulement clandestin d'un trésor inca à la barbe des fonctionnaires espagnols. Un personnage de roman vous dis-je...

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Message Publié : 04 Juin 2005 12:33 
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Plutarque
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Clio, vous pourrez trouver son discours de reception a l'Academie francaise sur ce site:
http://www.academie-francaise.fr/immort ... amine.html

Bien a vous


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Message Publié : 04 Juin 2005 12:54 
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Plutarque
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Apparemment, ce La Condamine n'etait pas non plus un ange...

Orphelin très jeune, il est élevé par une sœur affectueuse. Il reçoit un enseignement classique et une formation en mathématiques de haut niveau au Lycée Louis Le Grand. En 1719, il s’engage dans la cavalerie et participe à la guerre contre Philippe V d’Espagne qui tentait de récupérer la Sardaigne et la Sicile. Pendant cette campagne, La Condamine attrape la petite vérole, ce qui va marquer profondément sa personnalité. D’après Condorcet, « Les changements qu’elle avait fait à sa figure le frappèrent tellement qu’il n’osait pas se flatter de plaire. » C’est peut-être pour cela qu’il va se marier très tard, avec sa nièce, après avoir obtenu l’indispensable autorisation papale.

Doué pour les affaires, La Condamine saisit une occasion extraordinaire pour s’enrichir en 1729 : avec Voltaire, ils exploitent une faille dans la conception d’une loterie. En 1730, il entre à l'Académie des sciences en qualité d'adjoint chimiste. Mais, attiré par les voyages, il participe l'année suivante au périple de Duguay-Trouin, notamment en Méditerranée, et rapporte pour l'Académie des sciences une extraordinaire moisson d'observations qui vont des sciences naturelles jusqu’à l’archéologie, en passant par les coutumes des pays visités.

C’est alors qu’il s’engage résolument aux côtés de Maupertuis et de Voltaire dans la querelle qui oppose cartésiens et newtoniens sur la figure de la Terre. Il offre immédiatement sa candidature pour l’une des expéditions scientifiques les plus périlleuse du XVIIIème siècle : il part en 1735 pour mesurer l’arc du méridien à Quito, à l’époque dans la vice-Royauté du Pérou.

L’équipe comprend également les Académiciens Louis Godin (1704-1760) et Pierre Bouguer (1698-1758), le futur Académicien, Joseph Jussieu (1704-1779) et plusieurs autres techniciens. Cette mission qui mesure avec une grande précision le méridien, se solde malheureusement en 1743 par un terrible bilan humain : trois morts parmi les techniciens, dont l’un assassiné par…. un amant jaloux

Pendant cette campagne, Godin, La Condamine et Bouguer vont se quereller pour des raisons qui tiennent davantage à leurs incompatibilités d’humeur qu’à la science. Une fois rentrés en France, les deux derniers vont continuer à s’affronter de manière pathétique jusqu’à la mort de Bouguer.

La Condamine quitte le Pérou en mai 1743, après 8 ans de travaux. Mais au lieu de revenir directement en France, il choisit de musarder en Amazonie : il descend le fleuve partiellement sur un radeau, et rapporte une remarquable description ethnographique des Indiens, de leurs flèches empoisonnées et de leurs coutumes. Il dresse une carte du fleuve et observe des plantes comme le quinquina et caoutchouc, espèce inconnue jusqu’alors en Europe. Il n’oublie pas non plus d’étudier l’inoculation de la petite vérole, méthode utilisée par les Indiens du Para (Brésil) pour prévenir cette maladie et de mesurer à Cayenne la longueur du pendule qui bat la seconde.

Il revient en France très diminué par les nombreuses maladies attrapées au cours de l’expédition dont la malaria. En 1757, il profite d’un voyage en Italie pour obtenir l’autorisation de se marier. En 1760, il devient immortel en entrant à l’Académie Française.

Il meurt en 1774.


http://www.futura-sciences.com/comprend ... e_2581.php

Ce site donne les references de deux livres: La Science au péril de sa vie et Les aventuriers de la mesure du monde d'Arkan Simaan, aux editions Vuibert-Adapt.
Les avez-vous lu, Clio? Si oui, sont-ils interessants?
Bien a vous


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Message Publié : 05 Juin 2005 18:24 
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Inscription : 09 Avr 2003 12:43
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Non je ne connais que celui que j'ai mentionné. Je précise au passage que c'est un ouvrage consacré à cette mission mesure du méridien (il y a des passages sur la triangulation qui sont parfois un peu barbant ) :wink:

Trystram mentionne effectivement que La Condamine ayant conservé de terribles séquelles de la petite vérole avait lui-même renoncé au beau sexe ...pour la plus garnde gloire de la science ! :wink:

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