A travers cette étude, je me propose d'évoquer la vie de trois soeurs méconnues de la reine de France Marie-Antoinette, les archiduchesses Marie-Anne, Marie-Elisabeth et Marie-Amélie. Leur mère commune, fut la célèbre impératrice d'Autriche Marie-Thérèse qui eut de son mariage avec le duc François de Lorraine, 16 enfants. Quelques uns de ces rejetons moururent lors de leur enfance, mais la plupart survécurent jusqu'à l'âge adulte, un fait assez rare à l'époque.
Les archiduchesses présentées ici étaient toutes des soeurs aînées de Marie-Antoinette, cette dernière étant la dernière des filles du couple impérial et leur quinzième enfant.
Marie-Anne et Marie-Elisabeth étaient beaucoup plus âgées que leur benjamine Marie-Antoinette. Elles étaient de la même génération que celle des dernières filles de Louis XV, comme Madame Louise de France par exemple.
Ces princesses étaient trés aimées de leurs parents, mais elles furent éduquées avec plus de sévérité que leurs soeurs cadettes Marie-Caroline et Marie-Antoinette. Assez douées pour les arts et cultivées, elles échappèrent pourtant à la vaste politique matrimoniale de leur mère. L'impératrice en effet souhaitait des alliances politiques en mariant ses enfants sur les principaux trônes d'Europe. Trois de ses filles furent mariées à des princes de Bourbon, dont Marie-Amélie avec le duc de Parme. Nous reviendrons sur ce cas précis.
Une autre, Marie-Christine, avec le duc de Saxe-Teshen, un frère de la feue dauphine de France, Marie-Josèphe de Saxe.
Les archiduchesses Marie-Anne et Marie-Elisabeth restèrent donc célibataires, bien que Marie-Thérèse ait peut-être projeté un mariage de l'une d'elles, mais ce souhait ne se réalisa pas. Affaire à suivre... Promues abbesses auprès d'abbayes de premier plan, elle vécurent auprès de leur mère jusqu'à sa mort en 1781. Leur frère Joseph II ne souhaita pas, par la suite, le maintien de ses soeurs aînées à la Cour, elles durent rejoindre leurs abbayes de Prague et d'Innsbruck.
Le cas de l'archiduchesse Marie-Amélie est sensiblement différent. Elle fut mariée au duc souverain de Parme. Cette union représentait la première alliance de la Maison de Habsbourg avec un menbre de la Maison de Bourbon. Deux autres se concrétisèrent avec les Maisons de Bourbon-Siciles puis de Bourbon de France.
Au début de son mariage, Marie-Amélie fit beaucoup parler d'elle au point de se brouiller durablement avec sa mère et avec le roi de France, Louis XV. En effet son ingérence dans les affaires de l'Etat de Parme aboutit au renvoi désastreux du Premier Ministre, Du Tillot, un homme remarquable qui avait beaucoup entrepris et réformé en faveur de ce petit Etat italien. Ce renvoi provoqua la colère de l'impératrice Marie-Thérèse et à partir de cette période les ponts furent coupés entre la mère et la fille. Par ailleurs, contrairement à ce que l'on pense généralement, ce n'est pas à sa fille cadette Marie-Antoinette à laquelle songeait l'impératrice sur son lit de mort, mais bien à la capricieuse Marie-Amélie qui faisait la pluie et le beau temps à Parme tant au niveau des affaires que de son mari Ferdinand, un homme non dénué d'esprit mais de caractère faible.
Voilà pour aujourd'hui. Je me propose de revenir avec des dates, des faits, des sources contemporaines sur la base d'archives que je possède. Malgré tout, des pans entiers de la vie de ces trois archiduchesses manquent au dossier et c'est pourquoi le présent sujet ne se présentera pas sous une forme purement chronologique, mais bien sur la base de débats, de questions et de découvertes qui permettront de nous éclairer. Enfin, si certains d'entre vous peuvent mettre la main sur quelques uns de leurs portraits et les rapatrier sur le forum, ce sera avec un grand merci. De mémoire, je sais que le peintre Liotard a travaillé sur le portrait de Marie-Amélie et qu'il existe une esquisse de ce portrait.
A plus tard !
_________________ Dominique Poulin
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