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Message Publié : 16 Fév 2008 9:55 
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Karolvs a écrit :

Mais si vous prenez tout ce qu'il a écrit durant sa vie, il se trouvera une contradiction ici où là : sa pensée a bien dû évoluer sur un point ou un autre pendant les 84 ans où il a vécu (et il a écrit son premier pamphlet à 20 ans).


Personnellement j'aime bien voltaire, avec ses qualités et ses défauts, ses aspects positifs et négatifs. Mais d'ici à le prendre pour maitre à penser ... ! :lol: Mais même si sa célèbre citation "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire " est devenue la devise d'Amnesty International, force est de constater que sur nombre de sujets il n'a pas toujours été cohérent et qu'il a varié de convictions. Force est de constater aussi qu'il s'est souvent trompé, sur les "arpents de neige", sur frédéric , sur catherine et surtout sur son oeuvre littéraire (il pensait qu'il passerait à la postérité grâce à ses tragédies :lol: ).
Certes ce n'était qu'un homme, et comme homme du XVIIIème siècle il était cynique et libertin. Mais il n'était pas le seul ! cSn contemporain Rousseau, celui qui a écrit l'EMILE (manuel d'éducation), n'a t'il pas mis ses enfants aux "Enfants Trouvés" ?


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Message Publié : 16 Fév 2008 16:32 
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Philippe de Commines
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Veuillez m'excuser, mais avant de poursuivre la discussion avec Duduche19, je voudrais m'assurer que j'ai bien compris ce qu'il veut dire.

Duduche19 a écrit :
Pour Condorcet, il fallait d'abord abolir la traite. Puis des années après, chaque esclave pouvait espérer être affranchi.


Duduche19 a écrit :
Pour la Société des Amis des Noirs et Condorcet, l'abolition de l'esclavage devait se faire en plusieurs étapes. Il fallait d'abord abolir la traite. Puis deux voire trois générations plus tard, l'esclavage pouvait être aboli.


Duduche19 auriez vous l'amabilité de me préciser votre avis au sujet de Condorcet svp ? Pensez vous qu'il est de ceux dont vous disiez plus haut que s'ils émettaient des critiques, ils ne remettaient pas en cause l'esclavage en tant qu'institution mais cherchaient seulement à adoucir les conditions de vie des esclaves dans le but de rendre l'esclavage acceptable ? Ou admettez vous que Condorcet était un abolitionniste à 100% ?

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Message Publié : 17 Fév 2008 10:11 
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Grégoire de Tours
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Condorcet voyait dans l'eclavage une profonde injustice. Mais sa vision de l'abolition de l'esclavage me laisse perplexe. L'abolition ne devait en aucun cas être immédiate, ni avoir lieu de son vivant.

J'ai relu le chapitre 9 "Des moyens de détruire l'esclavage des Nègres par degrés", de "Réflexions sur l'esclavage des Nègres" (souce : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k823018.

Il prone dans un premier temps l'abolition de la traite. Cette mesure aurait pour conséquence d'adoucir les conditions des êtres humains déjà esclaves.

Puis il propose que les enfants à naitre soient esclaves au moment de leur naissance. A l'âge de 35 ans, le maître serait obligé de les affranchir.

Pour les esclaves de moins de 15 ans au moment de la publication de la loi, ils seraient déclaré libres à l'âge de 40 ans. Pour les autres, ils devraient attendre l'age de 50 ans et on leur demanderait si ils veulent être libre ou non.

Enfin, il a quelques mots pour la classe des esclaves dits perpétuels qui seraient en fait des domestiques engagés.

Avec ces dispositions, Condorcet estimait qu'il ne resterait plus aucun esclave au bout de 70 ans (à l'exception de classe des esclaves dits perpétuels).

A la vue de ces différentes mesures, peut-on qualifier Condorcet d'abolitionniste à 100 % ? Sachant que l'espérance de vie a cette époque devait approcher 40 ans, l'abolition ne concernerait pas ceux qui la subissaient ni la majorité de ceux à naitre. Condorcet était donc un abolitionniste, mais pour son futur et non de son vivant.

J'ajouterais que ce cadre abolitionniste n'était pas une spécificité française : quand les Anglais ont aboli l'esclavage dans leurs colonies au siècle suivant, ils avaient prévu une phase transitoire de 5 ans (de mémoire) entre le statut d'esclave et la liberté.

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Message Publié : 17 Fév 2008 10:47 
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Duduche19 a écrit :
A la vue de ces différentes mesures, peut-on qualifier Condorcet d'abolitionniste à 100 % ? Sachant que l'espérance de vie a cette époque devait approcher 40 ans, l'abolition ne concernerait pas ceux qui la subissaient ni la majorité de ceux à naitre. Condorcet était donc un abolitionniste, mais pour son futur et non de son vivant.



Condorcet propose tout simplement une abolition réalisable dans les conditions de l'époque. Il s'agit de ne pas nuire aux planteurs outre-mesure afin de limiter les contestations liées à la fin de la traite. Les planteurs, les marchands auraient le temps de changer leurs habitudes de production et la question financière serait ainsi mise au second plan du débat. La condition humaine primant alors sur toutes les autres considérations.

Abolition ne veut pas dire forcément rupture brutale. Dans le contexte de l'époque la solution de Condorcet avait plus de chance d'aboutir. Il connaissait parfaitement les idées des négociants bordelais et sa solution pragmatique découle de cette connaissance.


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Message Publié : 17 Fév 2008 11:01 
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Dans l'abolition, il faut comprendre qu'il y a deux volets. Il y a d'abord l'abolition de la traite, qui vise en premier lieu les armateurs de Nantes et de Bordeaux, et il y a l'abolition de l'esclavage qui vise les plantations.

Condorcet pronait une abolition immédiate de la traite. Il voulait que cette pratique soit juridiquement considérée comme un crime.

Par contre, pour l'esclavage, l'abolition ne prendrait fin que 70 ans après la pubication de la dite loi.

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Message Publié : 17 Fév 2008 11:23 
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Merci de ces précisions.

Toutefois la traite engendre une profit rapide. Il s'agit de "vendre sa marchandise" le plus rapidement possible.

L'achat d'un esclave est un investissement sur le long terme. Comment faire accepter aux planteurs la disparition de "leur investissement" immédiatement ?
La solution de Condorcet est donc, dans l'optique de l'époque, la plus réaliste, bien plus réaliste qu'une abolition brutale qui sera remis en cause très vite en suite.


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Message Publié : 17 Fév 2008 11:42 
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C'était beaucoup plus complexe.

Les préjugés sur la traite comme sur l'esclavage étaient très nombreux et de différentes natures :
- on croyait et on faisait croire qu'une vie en tant qu'esclave était meilleure que celle d'un habitant libre en Afrique ;
- les conditions de vie durant la traversée et aux Amériques étaient soigneusement dissimulées ;
- on croyait et on faisait croire que si la traite était abolie, cela engendrerait une crise économique sans précédent, tant en Europe qu'aux Amériques ;
- le même raisonnement pouvait s'appliquer à l'abolition de l'esclavage ;
- il ne faut pas non plus négliger le facteur religieux.

Quant aux profits de la traite, ils ont été fortement revus à la baisse ces dernières années (trop au goût de certains).

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Message Publié : 17 Fév 2008 11:50 
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Conclusion :

-pour vous, Condorcet est totalement abusé par les idées et les images que véhiculent les négociants bordelais et nantais.

- le système commercial colonial avait une influence mineure sur l'économie française.

- Finalement la solution Condorcet serait empreinte de préjugés raciaux plus que de raisons économiques.

Ai-je bien compris ?


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Message Publié : 17 Fév 2008 13:12 
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Grégoire de Tours
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Blitzkrieg a écrit :
Conclusion :

-pour vous, Condorcet est totalement abusé par les idées et les images que véhiculent les négociants bordelais et nantais.
Abusé n'est pas le mot que j'emploirais. Les gens de l'époque avaient de nombreux préjugés. Peu d'entre eux étaient allés aux Amériques et ils étaient encore moins nombreux à avoir séjourné en Afrique. Il était donc très difficile de se faire une idée précise et juste de la traite et de l'esclavage. Par exemple, on croyait que le cannibalisme était une pratique courante en Afrique, qu'il existait des marché de viandes humaines.

Blitzkrieg a écrit :
- le système commercial colonial avait une influence mineure sur l'économie française.
C'était effectivement le cas. Par contre les armateurs faisaient tout leur possible pour faire croire que le travail de millions de travailleurs dépendait de la traite. Cette idée sera reprise plus tard par Eric Williams.


Blitzkrieg a écrit :
- Finalement la solution Condorcet serait empreinte de préjugés raciaux plus que de raisons économiques.
Non, on ne peut pas parler de préjugés raciaux à l'époque. Le concept de "supériorité de la race blanche" date du XIX siècle.

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Message Publié : 17 Fév 2008 13:48 
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Dans ce cas je vois poindre une contradiction dans vos différents propos. Dans un premier temps vous semblez étayer la thèse que Condorcet refuse l'abolition immédiate en raison de préjugés et ensuite vous contestez l'expression préjugés raciaux.

Dois-je en conclure que la thèse de Condorcet est construite sur des préjugés de supériorité culturelle ?

Pour les hommes d'aujourd'hui il est facile de connaître les autres peuples pour s'éloigner des présupposés culturels. Condorcet n'a pas entrepris de grands voyages en Afrique et dans les colonies mais n'était-il pas pour autant un esprit éclairé proposant une solution idoine ?


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Message Publié : 17 Fév 2008 18:41 
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Blitzkrieg a écrit :
Dans ce cas je vois poindre une contradiction dans vos différents propos. Dans un premier temps vous semblez étayer la thèse que Condorcet refuse l'abolition immédiate en raison de préjugés et ensuite vous contestez l'expression préjugés raciaux.
Non, je me suis mal exprimé. Tous ces préjugés ou clichés sont présents dans la société française de l'époque. Condorcet ne parle pas de l'Afrique mais de l'esclavage dans les colonies françaises. Cette tendance se retrouve dans toute l'histoire de l'abolition de l'esclavage par l'occident : l'Afrique sub-saharienne a été systématiquement occultée.

Blitzkrieg a écrit :
Dois-je en conclure que la thèse de Condorcet est construite sur des préjugés de supériorité culturelle ?
Non, la thèse de Condorcet est construite sur l'injustice qu'engendre l'esclavage.

Blitzkrieg a écrit :
Condorcet n'a pas entrepris de grands voyages en Afrique et dans les colonies mais n'était-il pas pour autant un esprit éclairé proposant une solution idoine ?
Si, sans aucun doute. Mais dans les faits, au moment de la publication des réflexions (1781), la traite française atteignait son apogée (je crois même qu'elle dépassait dans les années 1780 la traite anglaise et la traite portugaise) et elle continuait à être subventionnée. Ce n'est qu'avec la première abolition (1794) puis avec la guerre contre l'Angleterre que la traite française s'éclipsera jusqu'en 1815.

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Message Publié : 24 Fév 2008 22:48 
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Philippe de Commines
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Citer :
Karolvs a écrit :
Duduche19 auriez vous l'amabilité de me préciser votre avis au sujet de Condorcet svp ? Pensez vous qu'il est de ceux qui […] ne remettaient pas en cause l'esclavage en tant qu'institution mais cherchaient seulement à adoucir les conditions de vie des esclaves dans le but de rendre l'esclavage acceptable ? Ou admettez vous que Condorcet était un abolitionniste à 100% ?


Duduche19 a écrit :
Condorcet voyait dans l'eclavage une profonde injustice. Mais sa vision de l'abolition de l'esclavage me laisse perplexe. L'abolition ne devait en aucun cas être immédiate, ni avoir lieu de son vivant.
J'ai relu le chapitre 9 "Des moyens de détruire l'esclavage des Nègres par degrés", de "Réflexions sur l'esclavage des Nègres" (source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k823018.

Vous vous trompez lorsque vous dites que pour Condorcet, l'abolition ne devait en aucun cas être immédiate.
L'abolition immédiate était au contraire souhaitable aux yeux de Condorcet, et rien ne s'y opposait réellement (il le démontre dans le chapitre 8) si ce n'est le veto massif des puissances d'argent et du pouvoir politique.

Par ailleurs, d'où tirez vous que Condorcet ne voulait pas que l'abolition ait lieu de son vivant ?

On dirait que la première phrase du chapitre 9 vous a échappé. Le "style argumentatif" du XVIIIème siècle ne nous est pas familier, mais si on comprend de travers cette mise au point de l'auteur, on s'expose au contresens. Condorcet écrit ceci :
"Si les raisons que nous venons d’exposer paroissent suffisantes pour ne point employer le seul moyen de détruire l’esclavage, qui soit rigoureusement conforme à la justice ; il y en a d’autres qui peuvent, du moins à la fois, adoucir l’état des Negres dès les premiers instans, & procurer la destruction entiere de l’esclavage à une époque fixe & peu éloignée. Mais si nous les proposons, c’est en gémissant sur cette espece de consentement forcé que nous donnons pour un tems à l’injustice, & en protestant que c’est la crainte seule de voir traiter l’affranchissement général comme un projet chimérique, par la plupart des politiques, qui nous fait consentir à proposer ces moyens."

Condorcet dit clairement que le seul moyen qui soit rigoureusement conforme à la justice est de détruire l'esclavage. Il examine les raisons qui empêcheraient l'abolition immédiate pure et simple (les raisons exposées au chap. 8). Ces raisons, il les réfute toutes, systématiquement, une après l'autre, mais il sait que le pouvoir politique n'est pas prêt, et que les esprits éclairés (il les appelle les "amis de la raison, de la justice et de l’humanité") ne peuvent rien tout seuls, car ils "éprouveroient le sort que le genre humain, toujours ignorant & barbare, a fait éprouver à quiconque a osé défendre le foible contre le fort, & opposer la justice à l’esprit d’avidité & d’intérêt ". C'est pourquoi Condorcet doit accepter "en gémissant" ce qu'il appelle "cette espèce de consentement forcé donné pour un temps à l’injustice".

Duduche19 a écrit :
Il prone dans un premier temps l'abolition de la traite. Cette mesure aurait pour conséquence d'adoucir les conditions des êtres humains déjà esclaves.

Puis il propose que les enfants à naitre soient esclaves au moment de leur naissance. A l'âge de 35 ans, le maître serait obligé de les affranchir.

Pour les esclaves de moins de 15 ans au moment de la publication de la loi, ils seraient déclaré libres à l'âge de 40 ans. Pour les autres, ils devraient attendre l'age de 50 ans et on leur demanderait si ils veulent être libre ou non.

Enfin, il a quelques mots pour la classe des esclaves dits perpétuels qui seraient en fait des domestiques engagés.

Avec ces dispositions, Condorcet estimait qu'il ne resterait plus aucun esclave au bout de 70 ans (à l'exception de classe des esclaves dits perpétuels).

C'est cela, mais très approximativement : il y a quelques erreurs dans ce que vous dites. Par exemple pour les enfants à naître : Condorcet ne propose pas qu'il soient esclaves jusqu'à 35 ans ; il propose que la loi oblige les maîtres à les affranchir à l'âge de 35 ans au plus tard.
Ou en ce qui concerne la classe des esclaves dits perpétuels (c'est-à-dire ceux qui auront plus de 15 ans quand sortira la loi) : elle aura disparu dans 50 ans au plus tard.

Et quand on lit cela, il ne faut jamais perdre de vue que c'est toujours contraint et forcé, en gémissant, que Condorcet consent ainsi, pour un temps, à l'injustice qu'est l'esclavage…

Duduche19 a écrit :
A la vue de ces différentes mesures, peut-on qualifier Condorcet d'abolitionniste à 100 % ? Sachant que l'espérance de vie a cette époque devait approcher 40 ans, l'abolition ne concernerait pas ceux qui la subissaient ni la majorité de ceux à naitre. Condorcet était donc un abolitionniste, mais pour son futur et non de son vivant.

Je ne pense pas que cela en fasse un abolitionniste moins sincère.
Et vous vous trompez encore : dans la "proposition de loi" de Condorcet, l'abolition concernait tous les esclaves de moins de 15 ans et tous les enfants d'esclaves à naître. Par ailleurs, c'est une hypothèse de durée de vie longue (voire très longue) pour l'époque et pour les conditions de vie des intéressés : 65 ans, qui laisse prévoir la disparition totale de l'esclavage dans 70 ans. Il est bien évident que la disparition de l'esclavage est d'autant plus rapide que l'espérance de vie est plus courte. Mais est-il nécessaire de pousser plus avant cette sinistre comptabilité ? Je ne le pense pas.

De plus, nous sommes d'accord sur l'essentiel, puisque vous semblez admettre maintenant que les esprits éclairés du XVIIIème siècle remettaient en cause l'esclavage en tant qu'institution, alors qu'au départ, vous pensiez qu'ils cherchaient seulement à adoucir les conditions de vie des esclaves pour rendre acceptable l'esclavage.

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Message Publié : 24 Fév 2008 23:53 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 26 Oct 2005 18:58
Message(s) : 544
Karolvs a écrit :
De plus, nous sommes d'accord sur l'essentiel, puisque vous semblez admettre maintenant que les esprits éclairés du XVIIIème siècle remettaient en cause l'esclavage en tant qu'institution, alors qu'au départ, vous pensiez qu'ils cherchaient seulement à adoucir les conditions de vie des esclaves pour rendre acceptable l'esclavage.

Non, vous vous méprenez.
Condorcet n'a écrit qu'un livre, comme d'autres d'ailleurs. C'est tout ce qu'ils ont fait. C'est vraiment mais vraiment le strict minimum. Si vous voulez un véritable abolitionniste du XVIII, un homme qui y a consacré sa vie, c'est du côté de l'Angleterre que vous le trouverez. Son nom Thomas Clarkson.

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Message Publié : 25 Fév 2008 1:11 
Est-il vrai que Voltaire était contre l'esclavage (cela j'en suis sûr) mais que d'un autre côté il en tirait bénéfice?


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Message Publié : 25 Fév 2008 1:25 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
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Massinissa a écrit :
Est-il vrai que Voltaire était contre l'esclavage (cela j'en suis sûr) mais que d'un autre côté il en tirait bénéfice?


On prétend souvent qu'une bonne part de la fortune de Voltaire provenait du commerce de bois d'ébène.
Wikipedia indique que c'est faux, et que cette accusation repose sur une lettre apocryphe, je n'en sais pas plus...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire


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