Bonjour,
Je suis bien heureux que ce thème sur la comtesse de Provence soit aujourd'hui à l'honneur, car il est resté aux "abonnés absents" pendant des semaines !
Une remarque : ce thème est bien precis, d'accord on peut parler des autres menbres de la famille royale sous Louis XVI, mais parler içi de royalisme ou l'orléanisme me semble hors de propos ! Il y a des thèmes qui sont consacrés à ce sujet sur ce forum.
Revenons à la comtesse de Provence, femme du futur louis XVIII.
Vous avez raison Louis-Auguste lorsque les historiens parlent de cette princesse dans leurs livres (et encore en ne faisant la plupart du temps que la citer), ce n'est que pour en parler en thèmes négatifs. Et pourtant, il y a une évolution : dans le livre de Simone Bertière consacré à Marie-Antoinette, cet auteur parle de la maturité et de l'esprit de Marie-Joséphine, comtesse de Provence qui contraste beaucoup avec la légéreté et les enfantillages de Marie-Antoinette, jeune femme...
On dispose de peu d'informations sur Marie-Joséphine de Savoie tout simplement parce que trés peu de livres la concernent directement et qu'en l'occurence trés peu de gens se sont penchés sur le destin de la princesse. Je fais pourtant partie des gens qui s'interessent à ELLE !
Quels biographies concernent Marie-Joséphine de Savoie ? A ma connaissance il n'y en a que 2 en tout en pour tout. La premiere a été publié en 1913 par le vicomte de Reiset. La seconde s'intitule "La reine velue, Marie-Joséphine de Savoie 1753-1810, reine en exil" de Jacques Dupechez aux éditions Grasset publié en 1993. C'est tout, scrictement tout, c'est maigre ! Pourtant la comtesse de Provence n'est pas un pesonnage ininteressant. Pourquoi ? c'est vrai, le fait qu'elle soit la femme du futur Louis XVIII ne lui consacre pas forcément la palme de l'universalité si elle n'a pas marquée son temps ni retenu l'attention de ses contemporains. D'accord, mais moi je vois la princesse autrement car justement ses contemporains ne l'ont vue la plupart du temps que sous un jour défavorable et qu'en opposition à ce jugement, des traits marquants de la personnalité de Marie-joséphine et sa correspondance privée permettent de réhabiliter sa vie dans son contexte.
Le drame de sa vie est lié au fait qu'elle ne partageait pas la frivolité ambiante de la cour et en général des hautes classes de la cociété de l'Ancien Régime. Marie-Antoinette, le comte d'Artois, le duc d'Orléans futur Philippe-Egalité illustrent parfaitement cette société de la fin de l'ancien régime de la "douceur de vivre". On ne s'interesse à aucun sujet sérieux, on ne lit pas, non, au contraire, tout est légéreté, on parle à peidre haleine en récitant les derniers cancans et potins de la Ville et de la Cour, le libertinage est assez répandu, c'est l'époque.
La comtesse de Provence ne cadre pas avec cette manière de vivre : elle est d'un tempérament reservé, elle ne se livre pas facilement, ce qui n'exlu pas comme on va le voir plus tard qu'elle manque de caractère. Reprenons une trame chronologique pour y voir plus clair...
Princesse de la Maison de Savoie, elle est née en 1753, elle est la fille du prince héritier de Savoie qui montera sur le trone une vingtaine d'années plus tard. Sa mère est une infante d'Espagne. La cour de Savoie n'est pas réputée pour etre une cour ou l'on s'amuse beaucoup. La religion et la pieté y sont de mise, les moeurs sont sévèrement réglés. Bref, la cour de Savoie ne cadre vraiment pas avec le modèle de la cour de France. Marie-Joséphine nait et vit dans ce climat d'austérité. Bien sur elle reçoit une éducation semblable à celle de toutes les princesses européennes, mais l'entourage du duc de Savoie-roi de sardaigne est étouffant. La cour de savoie n'est pas sans similitude avec celle d'Espagne ou les princes s'étiolent d'ennui.
En 1771 la princesse est mariée au comte de Provence, petit-fils cadet du roi de France Louis XV. Louis XV est attaché à la Maison de Savoie, il est lui-meme le fils d'une princesse de savoie. Et ce royaume représente l'étoile montante de l'Italie du nord, depuis le début du XVIIIe siècle ce pays n'est plus un simple duché souverain mais un royaume reconnu par les grandes puissances depuis 1713.
Les fetes du mariage du comte et de la comtesse de Provence sont presque aussi fastueuses que celles données lors du mariage du dauphin avec l'archiduchesse marie-antoinette données un an plus tot. Cependant il y a un détail auquel tout le monde prete attention : la laideur de Marie-joséphine... A la cour de France, la laideur, la timidité, le manque de répartie sont considérés comme des "crimes" : on se gausse trés facilement et avec cruauté des moindres impairs, de nombreux courtisans ou des genthiommes de province en feront l'expérience...
La nouvelle comtesse de provence est petite, son visage est disgracié , presque chevalin. Ses cheveux lui mangent le front, ses sourcils sont ceux d'in gendarme, sa peau n'est pas trés blanche comme l'exige les canons de l'époque et bientot l'on saura qu'elle est poilue. Jusqu'a quel point ? je n'en sais rien. Le fait de rapporter qu'elle avait du duvet jusque sur les épaules et la poitrine (c'est le chroniqueur Bachaumont qui le rapporte dans ses mémoires) représente-il le sommet de la médisance ? Donc à la cour du roi de France, dit laideur dit insignifiance d'esprit, c'est tout simple. La dauphine Marie-Antoinette, qui pourtant a redouté l'arrivée de cette nouvelle princesse, ne la juge pas autement. Elle est laide, elle ne parle quasiment pas, elle est gauche, elle ne connait pas les usages de versailles, donc elle ne fera pas d'ombre à Marie-Antoinette.
On ne lui accorde que de rares compliments : elle a de beaux yeux (et c'est vrai), et elle danse parfaitement en mesure (ce qui est vrai également).
Et l'époux de Marie-Joséphine ? Certes, Louis-Stanislas est intelligent et ne manque pas d'esprit, c'est un feru de latinisme et particulierement d'Horace. Il est pontifiant et suffisant, mais Louis XV l'aime beaucoup en tout cas autant que le Dauphin. Il n'est pas trés beau lui aussi, il a une nette tendance à prendre de l'embonpoint, il a une démarche d'oiseau de basse-cour car il a un défaut de conformation à la hanche et poutant on ne tire pas sur lui à boulets rouges au contraire de sa femme...
Le couple princier ne sera pas heureux : comme le couple deplphinal puis royal de trop grandes dissemblances de carcactère les opposeront et une polémique sur la consommation de leur mariage fera également rage à la cour. Le comte de Provence peut honorer sa femme oui ou non ? c'est encore une question que se posent les historiens, je n'ai pas non plus la réponse. D'une part, Louis-Stanislas a des troubles de santé parce qu'il mange trop (il fait de fréqentes indigestions), mais est-il impuissant ? c'est la question. Cette question, à l'époque n'est pas inopportune, au contraire, elle est trés importante , il s'agit d'in prince proche du trone et il en va de la dynastie !
Dans un ouvrage consacré aux frères de Louis XVI de Pierre et Pierrette Girault de Coursac, il est dit que Marie-JOséphine a eu des espérances de maternité mais qu'elle perdit à chaque fois ses enfants lors de fausses couches liés à des accidents, le dernier incident était relatif à une chute dans un escalier.
Pendant la majeure partie de la vie de Marie-Joséphine en France de 1771 à 1791, la vie de la princesse apparait assez terne, en tout cas elle diffère beaucoup de celle de sa belle-soeur Marie-Antoinette. Pourtant, Marie-Joséphine, lors de ette période est une princesse trés favorisée sur le plan matériel et des plaisirs. En tant que femme du frère de Louis XVI, elle a une énorme Maison de plusieurs centaines de personnes, elle dispose d'appartements magnifiques à Versailles, elle fait des commandes de meubles aux plus célèbres ébénistes de son temps comme Riesner, elle a une maison des champs à Montreuil (c'est une sorte de réplique du domaine de la reine à trianon), son époux fait construire pour elle le chateau de Rocquancourt. C'est magnifique oui, mais ce n'est pas l'essentiel car la comtesse de provence n'est pas heureuse, elle boit (et oui) car elle s'ennuie, elle est délaissée par son mari (ils n'ont pas grand chose à se dire et finiront par se détester), elle a peu d'influence à la cour, la reine ne l'aime pas et la redoute un peu. C'est l'envers du tableau : un coté face qui regorge de luxe, un coté pile ou toutes portes fermées Marie-Joséphine rumine son frein et se désole.
La correspondance de la comtesse de Provence se trouve au ministère des Affaires Etrangères. Elle écrivait trés souvent à ses parents, elle leur fait souvent part de ses déboires avec ses parents notamment en ce qui concerne ses problèmes conjugaux, mais elle raconte aussi d'une manière toute naturelle al vie au sein de la famille royale et à la cour. Contrairement à ce que l'on peut croire, la vie de cour n'est pas compassée, on s'y amuse beaucoup. La princesse qui n'aime pas beaucoup la vie de représentation s'étonne de recevoir des visites au moindre pretexte...En cela elle ne varie pas beaucoup des autres menbres de la famille royale, Louis XVI et Marie-Antoinette préfèrent vivre chez eux.
Si vous avez des questions, des suggessions, je suis à votre disposition.
_________________ Dominique Poulin
|