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Message Publié : 16 Fév 2004 18:32 
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Eginhard
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Merci Keikoz. Mais JP Chaline a-t-il écrit quelque chose sur Charles X puisque Philchow reproduit des textes du professeur ? Ah ! décidément j'ai besoin de Philchow... Il est pas là.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 16 Fév 2004 20:07 
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Grégoire de Tours
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Il a écrit avec Dominique Barjot, un auter prof de Paris IV La France au XIXe siècle... peut-être et même probablement est-ce dans ce cadre qu'il en parle.

Keikoz

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Dubitando ad veritatem pervenimus
Cicéron, De officiis


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Message Publié : 17 Fév 2004 18:09 
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Eginhard
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Je prépare actuellement la suite du sujet "Le Comte d'Artois, frère de Louis XVI, futur Louis XVIII".
Ce sera le dernier acte de la vie du Comte d'Artois de 1786 à 1789, c'est à dire jusqu'a son départ en exil en 1789. Et avec 1789, c'est l'Ancien Régime qui s'achève.

J'écrirai sans doute une conclusion dans un autre message, cela afin de faire le lien avec tous les commentaires précédents (l'enfance du prince et son environnement, sa jeunesse mouvementée, enfin l'entrée du prince dans les affaires politiques).

Si quelqu'un veut raconter la suite de la vie de Charles de France, comte d'Artois de 1789 jusqu'a son retour en France en 1814, libre à lui. Mais comme je l'ai dit précédemment, je suis surtout attaché à l'étude de la fin de la monarchie absolue.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 19 Fév 2004 17:37 
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Eginhard
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Je suis en train d'écrire la suite de mon sujet. J'y travaille un peu, mais surement... Je pense que je présenterai mon nouveau message fin février ou début mars, pas avant. Pourquoi autant de temps ? j'ai bien d'autres choses à faire et de plus la vie du Comte d'Artois change d'axe à partir de 1786. Ce n'est plus le prince à l'image futile que l'on a connu jusque-là et le climat politique de ces années qui précèdent la Révolution appellent quelques commentaires supplémentaires pour apprécier ou juger l'attitude du frère du roi de 1787 à 1789.

D'aprés ce que j'ai su, si je reçois peu de réponses, je sais que pas mal de menbres du forum lisent mes messages. On m'a meme demandé de continuer mes réflexions sur le thème de "Madame, Comtesse de Provence", thème que j'ai laissé un peu tomber ces derniers temps.

A bientot donc pour l'autre sujet auquel je me suis attelé : "Le Comte d'Artois, frère de Louis XVI, futur Charles X".

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Dominique Poulin


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Message Publié : 03 Mars 2004 23:26 
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Eginhard
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Voici le dernier chapitre de mon récit, les trois dernières années du Comte d'Artois en France de 1786 à 1789.

Cette période est importante dans la vie du frère cadet de Louis XVI : à l'aube de la trentaine, Charles de range, il met fin à une série de scandales et de dissipations qui ont fortement terni son image dans l'opinion publique et à la cour. Quelles sont les raisons de ce revirement de conduite ? d'une part, il tombe amoureux, peut-etre pour la première fois de sa vie et d'autre part le climat politique et social de la fin de ces années 1780 va lui permette de jouer un role plus sérieux aux pieds du trone.

Dés 1785, il tombe sous le charme de Louise de Polastron. C'est la belle-soeur de la duchesse de Polignac qui est trés liée à la société de la reine. La vicomtesse de Polastron n'est pas ce que l'on appelle une maitresse-femme, elle est douce, effacée. Pourtant Charles s'éprend de la jeune femme. Cette liaison est la cause principale de la métamorphose du prince : la famille royale et la cour ne le reconnaissent plus, le comte d'Artois ne fréquente plus les maisons closes de Paris. Assagi, le comte d'Artois tempère ses comportements intenpestifs d'autrefois. Pourtant, il est trop tard, la réputation du prince est detestable dans l'opinion qui le juge perverti et corrompu. Charles n'en a cure. IL a l'habitude de dire : "Que peut-t-on contre moi ? Ne suis-je pas le frère du roi ?". Cette phrase résume le prince imbu de sa naissance...

L'année 1787 est un tournant. Le Controleur Général des Finances, Calonne, a remis à Louis XVI un plan de réformes des finances du royaume. Ce plan propose une refonte des impots dont l'institution d'un impot proportionnel au revenu foncier, la Subvention Territoriale, imposable à tous, y compris le clergé et la noblesse. Pour contourner l'opposition problable du Parlement, le roi décide de réunir une Assemblée des Notables jugée plus docile. Le 22 février 1787, cette assemblée se réunit à Versailles divisée en sept bureaux sous la présidence des princes du sang. Le comte d'Artois préside le second bureau. A partir de ce jour, Charles entre dans la vie politique , il est appelé pour la première fois à jouer un role dans les rouages de la vie du royaume. C'est aussi le cas du comte de Provence.

Appelés à sieger plusieurs semaines en raison de la complexité des projets à présenter, Calonne laisse entendre que des privilèges doivent etre sacrifiés. C'est à ce moment, que les notables au nombre de 147 montent au creneau : ils exigent des explications. On le leur donne : la France a emprunté 1 milliard 250 millions de 1776 à 1786 , la dette de l'Etat se monte à 2 milliards et on rembourse 300 millions tous les ans. La balance budgétaire de la France est en désiquilibre : pour 500 millions de recettes, les dépenses sont de 700 millions dont 300 pour payer la dette publique. Dans ce contexte, l'Etat est etranglé et est menacé de banqueroute.

Les notables, pourtant soigneusement triés sur le volet par Louis XVI, se soulèvent contre Calonne et le rendent responsables du déficit. Il est vrai que ces priviligiés d'entre les privilégiés (ce sont pour la plupart les plus grosses fortunes du royaume) sont les premiers à se sentir visés : ils font donc bloc contre les projets de Calonne.
Au cours de ces semaines qui annoncent le prélude de la Révolution , Louis XVI s'affaise devant l'impasse d'une situation qu'il n'a pas prévue. C'est alors que la reine, le comte de Provence et deux orateurs de l'Assemblée des notables ou figure Loménie de Brienne font le siège du roi et exigent le renvoi de Calonne.

Mais quelle est la position du comte d'Artois ? il soutient Calonne et est en minorité au sein des notables. Pourquoi se montrer solidaire des projets du controleur général des finances et pourquoi notre prince ne s'est pas montré solidaire des menbres de sa famille ? car il faut bien le dire, le changement de politique préconisé par Calonne et soutenu un temps par Louis XVI ne va pas dans un renforcement des privilèges fiscaux dont jouit le comte d'Artois.
On peut premierement avancer que le comte d'Artois a été un des principaux bénéficiaires de la générosité du Controleur général pour trouver des solutions à son endettement croissant, le comte de Provence est dans la meme situation, il doit beaucoup à Calonne. Mais la reine et Provence n'ont jamis aimé Calonne, on ne sait trop pourquoi : il y a sans doute eu des froissements d'amour-propre, cela compte. De son coté Artois apprécie le ministre et en fera son conseiller politique et financier pendant la période de l'Emigration.


Alors que penser ? les princes à cette époque font rarement état de leurs sentiments, lorsque leurs interets sont en jeu, ils n'hésitent pas à sacrifier un homme. Toutefois, il faut éviter d'etre trop monolithique car Marie-Antoinette, novice en politique, ne fait que suivre le mouvement et Provence rejoint le camp hostile car il sait que Calonne est condamné par le manque de fermeté du roi dans cette crise. Le comte d'Artois, en désaccord avec son frère et la reine, soutient les projets du ministre. A t-il compris que l'instauration d'assemblées provinciales, l'égalité devant l'impot, l'allègement de la taille et de la gabelle étaient les premiers signes de la fin d'une société d'Ordres et la création d'une société de Classes ? Je pose la question, je n'ai pas la réponse. En tout cas dans cette affaire, on ne peut taxé le comte d'Artois d'ingratitude et de lacheté.

Malgré le soutien du prince, Calonne est renvoyé par Louis XVI le 8 avril 1787. Loménie de Brienne, archeveque de Toulouse et celui qui a poussé le plus à la roue dans la cabale contre Calonne, lui succède. Les notables continuent de siéger mais ils se perdent en débats stériles. Le marquis de La Fayette, qui fait partie du bureau du comte d'Artois en appelle à la convocation des Etats Généraux et suggère meme l'introduction d'une Constitution. Du coup, Charles se fache pour de bon. Pour lui, se serait attenter aux bases qui régissent la monarchie de droit divin auquel il est passionnément attaché. Dores et déja, c'est un conservateur, mais il semble plus attacjé au maintien des formes auliques de la royauté, car il a montré un début d'ouverture en soutenant les projets de Calonne.

Le climat politique devient de plus en plus confus : c'est un bras de fer qui s'instaure entre le pouvoir royal et les parlements. Ces derniers refusent d'enregistrer les édits, entrainant une paralysie judiciare et une baisse de la bourse. Impuissants, le comte d'Artois, comme Louis XVI et le comte de Provence subissent plus qu'ils n'agissent. Le mot d'ordre de la France de 1788 se résume à celui-ci : la convocation des Etats-Généraux, la seule solution aux yeux de l'opinion pour régler la crise financière, sociale et politique qui balaie la France.
Certes, Charles est partisan des mesures radicales, mais que peut-il ? il ne dispose pas de moyens politiques, il n'a pas encore accès au Conseil, ni aux comités inter-ministériels , Louis XVI ne l'écoute pas, la reine d'accord sur le fond avec son beau-frère le redoute car elle pense que les opinions trop tranchantes de Charles risquent de détériorer encore la situation.

Pourtant Charles est inquiet. Il pressent sans doute de manière diffuse que le monde dans laquelle il a vécu est en train de sombrer et que l'institution monarchique est en péril. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le conservatisme du comte d'Artois n'est pas partagé par toute la cour et toute la noblesse, il s'en faut de beaucoup ! Un certain nombre de titulaires de charges à la cour comme les Noailles et le duc de La Rechefoucaud-Liancourt ne sont pas hostiles aux idées nouvelles, ils sont sensibles aux Lumières et l'idée d'une Constitutution ne les effraie pas outre mesure. Un bon nombre d'entre eux sont anglophiles et reconnaissent que la monarchie britanique n'a rien perdu de sa popularité en abandonnant une partie de ses pouvoirs. Alors pourquoi pas la France ? De tout cela, Artois y est hermétquement hostile, il le dit et le clame franchement, ce n'est pas un prince aux manières cauteleuses.

A bout de patience, fin 1788, lorsque Louis XVI se résigne à convoquer les Etats-Généraux, Charles se rend l'auteur d'une lettre officielle adressée au roi et co-signée avec les autres princes du sang, à l'exeption du comte de Provence et du duc d'Orléans.
En voici quelques extraits :

" Sire,

L'Etat est en péril... Une révolution se prépare dans les principes du gouvernement : elle est amenée par la fermentation des esprits. Des institututions réputées sacrées et par lesquelles cette monarchie a prospéré pendant tant de siècles sont converties en questions problématiques ou meme décriées comme des injustices.

Les droits du Trone ont été mis en question. Les droits des deux premiers ordres de l'Etat divisent les opinions. Bientot les droits de la propriété seront attaqués, l'inégalité des fortunes seront présentées comme des objets de réforme .

Les princes ne peuvent dissimuler l'effroi que leur inspireraient pour l'Etat le succès des prétentions du Tiers Etat et les funestes conséquences de la révolution proposée."

Dans cette lettre le comte d'Artois fait l'argumentation de son opposition à la décision qu'a prise Louis XVI pour la tenue des Etats Généraux : la double représentation des députés du Tiers Etat, les deux autres ordres, le clergé et la noblesse se retrouvant ainsi en position minoritaire. Si Louis XVI a pris cette décision, c'est pour aller au devant des voeux de l'opinion d'une grande majorité de français. Le frère du roi et l'ensemble des princes du sang y voient une attaque aux principes fondamentaux de la monarchie, ils ne veulent pas que le Tiers Etat entre par ce biais dans les affaires publiques. Mais comme l'écrira Sieyes "Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? Tout". IL est vrai qu'en 1789, il représente plus de 90 % de la population française. Les princes de sang royal n'en ont pas vraiment conscience...

Les débuts de la révolution se déroulent avec les événements que l'o sait... C'est un nouveau bras de fer entre Louis XVI et les députés du Tiers. Le 17 juin 1789, les députés du Tiers se réunissent et se proclament Assemblée Nationale. Louis XVI ne peut y consentir : pour lui c'est nier la plénitude de la fonction royale que ses pères ont exercée, s'est s'attaquer à ses pouvoirs. L'intervention solennelle du roi le 23 juin dans un silence glacial ou il déclare comme nulle la proclamation de l'Assemblée nationale n'y changera rien, la révolution est en marche.

L'etau se resserre. Louis XVI fait venir des régiments pour quadriller la capitale ; Paris est en ébullition. Inquiet sous la pression de son entourage dont le comte d'Artois, on pense à renvoyer Necker. Ce dernier est jugé responsable de la situation, de plus il ne cautionne pas le retour à la fermeté. C'est chose faite le 10 juillet : Necker est renvoyé. Le baron de Breteuil, un homme à poigne prend la tete du ministère. Le comte d'Artois et Marie-Antoinette exhultent : ils pensent la situation retournée, désormais place à la politique de réaction et surtout se donner les moyens de casser cette Assemblée nationale et de dissoudre les Etats Généraux ! Ils n'en auront pas le temps et à la reflexion il n'est pas du tout certain qu'ils en avaient les moyens. Paris se soulève, le 14 juillet les émeutiers prennent la bastille. Cette fois, le parti de la Cour capitule, la monarchie de roit divin a vécu.

A partir de ce jour, si Louis XVI est menacé dans ses pouvoirs, personne ne veut encore attenter à sa vie. Une liste de proscription circule à Paris : des tetes sont mises à prix. Sur cette liste, figurent en première ligne la reine et le comte d'Artois. Lors d'un dramatique conseil de famille ou il est question du frère du roi, Louis XVI donne l'ordre à son frère de quitter la France dans les plus brefs délais. Avec la reine, le comte d'Artois est perçu dans l'opinion comme le sujet le plus réactionnaire et le plus opposé aux idées nouvelles. Il risque désormais de géner Louis XVI dans le gouvernement. Conscient de son impopularité et du risque trés réel qu'il coure à rester en France, le plus jeune frère du roi prend le chemin de l'exil à 32 ans à peine. Un exil qu'il pense des plus brefs, pas plus de quelques mois pense-t-il. IL devra attendre 25 ans avant de fouler sa terre natale en 1814 !

Il me parait certain que le comte d'Artois courait un risque mortel à rester en France, et cela dès 1789. Pris à partie par une foule en délire, la population n'en aurait fait qu'une bouchée pour le lyncher. Pourquoi une telle impopularité ? Sur bien des points, les causes sont similaires avec la haine qu'inspirait Marie-Antoinette. Trop de légeretés, trop de foucades scandaleuses pendant la jeunesse du prince. De plus, les positions politiques absolutistes de Charles pendant les 3 années qui précèdent la révolution achèvent de le discréditer complétement dans l'opinion.

Mon analyse sur le comte d'Artois s'achève. Comme je l'avais dit, mon axe était concentré sur l'étude du prince de sa naissance en 1757 jusqu'a son départ en exil en 1789. Quelques pistes sont cependant à envisager : Charles, si impopulaire pendant sa jeunesse ne sera pourtant pas l'objet d'un tel ostracisme lors de son age mur, et cela lors de la Restauration en tant que frère de Louis XVIII puis comme roi sous le nom de Charles X. Mal éduqué et guidé dans on age le plus tendre, il se laissa aller trés vite à des débordements infantiles qui lui alienerent ses contemprains car il ne correspondait pas à l'image d'un prince que l'on se faisait à la fin de l'Ancien Régime. Quelques décennies auparavant, des princes comme le comte de Charolais de la maison de Bourbon-Condé s'était également aliéné l'animosité de ses contemporains par ses scandales. Mais à la veille de la Révolution, les Français ne voulaient plus entendre parler de princes oublieux de leurs devoirs car l'esprit d'égalité était en marche.

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Dominique Poulin


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Message Publié : 14 Avr 2004 0:26 
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Plutarque
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Personnellement, je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce prince, pas même qu'à son aîné Provence. Je me penche d'avantage vers les figures oubliées de l'histoire, et principalement les femmes ou enfants morts jeunes.
Pour ce qui est d'Artois, je n'ai lu que la première page du sujet, et je commenterai dès que j'aurai fini le lecture complète.
@+


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Message Publié : 14 Avr 2004 9:10 
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Plutarque
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Inscription : 31 Août 2003 18:34
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D'autre part, j'avoue ne pas trop m'interesser au Comte d'Artois pour les mêmes raisons que Kitten: beaucoup le font déjà. Mais j'adore qu'on me raconte :D et j'ai lu vos travaux avec grand plaisir. Ils me semblent refleter avec une grande précision la personnalité complexe du jeune comte sans aucune peur mais avec bien des reproches!

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"Le signe le plus flagrant qu'une vie intelligente existe quelque part dans l'univers, c'est que personne n'a essayé de nous contacter" Bill Watterson, Calvin & Hobbes


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Message Publié : 11 Mai 2004 23:05 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 12 Juil 2003 17:54
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Et bien moi, ne vous en déplaise, j'aime le côté fantasque du jeune comte d'Artois. :lol:
Louis XVI l'appréciait d'ailleurs beaucoup plus qu'il n'appréciait Louis-Stanislas, lui pardonnait ses incartades et payait ses dettes.
Et il faut bien reconnaître que Charles-Philippe éprouvait une véritable affection pour le Roi et se montra frère beaucoup plus loyal et dévoué que le fourbe Provence, au moment de la montée des périls.
C'est Louis XVI qui pria le comte d'Artois de s'éloigner en juillet 1789 car il connaissait l'impopularité de son frère, favorable à la manière forte.

Mais à lire en totalité l'Adresse au Roi du 12 décembre 1788 et co-signée par Artois, Condé, Conti et Enghien, on s'aperçoit que le programme n'est pas aussi réactionnaire qu'il y paraît et qu'il faut aller au-delà des extraits éternellement cités.

Certes, Artois veut conserver une société d'ordres, c'est indéniable mais il est plutôt favorable à l'égalité fiscale que le Roi tentait d'imposer et qui était, alors, le noeud du problème et la raison principale de la convocation des Etats Généraux : résoudre la crise financière en imposant l'égalité fiscale. Louis XVI, dans son programme du 23 juin 1789 ne dira pas autre chose. La réforme devait se borner là : faire contribuer les 2 premiers ordres à l'impôt afin de soulager le 3ème et augmenter les recettes.

A part cela, peu de choses à dire sur ton récit, Dominique. C'est toujours bien écrit et exact. :wink:


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Message Publié : 11 Mai 2004 23:36 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 03 Oct 2003 9:22
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Localisation : Toulouse
J'avais omis également de mettre un "commentaire" sur votre récit. Mon sentiment est le même qu'après la lecture de vos textes sur "Madame, Comtesse de Provence" : un style clair avec des informations détaillées et un jugement pertinent.
J'ai d'autant plus apprécié que la personnalité de ce prince à cheval entre deux mondes m'a toujours interessé: l'anachronisme de son règne prenant sa source dans son éducation (son absence dirions nous plutôt après vous avoir lu...) et ses traits de caractère.

Amicalement


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Message Publié : 12 Mai 2004 23:06 
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Eginhard
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Inscription : 22 Mai 2003 16:34
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Il est important de donner les informations qui vont suivre pour bien comprendre les rapports de Louis XVI avec ses frères cadets.

- Le comte de Provence appelait son frère ainé "Le Roi".

- Le comte d'Artois appelait Louis XVI "Mon frère".

C'est dire le clivage des tempéraments de ces deux princes, la différence de leur perception du roi et leur conceptualisation de l'Etat.

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Dominique Poulin


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 Sujet du message : LE COMTE D'ARTOIS
Message Publié : 22 Mai 2004 18:16 
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Thucydide
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ne voulant pas restée "idiote" sur le sujet j'ai trouvé un petit livre de Joseph Turquan et Jules d'Auriac intitulé Monsieur Le Comte d'Artois paru en 1929 chez le célèbre éditeur Emile Paul/Paris et faisant partie d'une série Les frères de Louis XVI; il me manque le livre sur Provence.
Livre intéressant montrant Artois sous son vrai jour !!!! si vous le trouvez il faut l'acquérir ; j'avais déjà du même auteur un Duchesse d'Angoulême de même veine.

_________________
Bienvenue à tous les curieux, chercheurs s'intéressant à MARIE ANTOINETTE,.... tous propos politiques, religieux ou portant atteinte à plus élémentaire courtoisie seront refusés


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 Sujet du message :
Message Publié : 24 Mai 2004 19:32 
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Eginhard
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Je possède la biographie de Joseph Turquan et Jules d'Auriac concernant le comte de Provence mais pas celle du comte d'Artois. En ce qui concerne la biographie de Monsieur on apprend pas grand chose...enfin c'est mon sentiment. Editée au début du XXe siècle, l'étude consacrée au frère puiné de Louis XVI fait trop état des rumeurs et anecdotes qui couraient sur l'entourage du roi. Toujours est-il que si je tombais sur la biographie de Charles-Philippe des memes auteurs, je m'enpresserais de l'acheter.

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Dominique Poulin


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 Sujet du message : la maison du comte d'artois
Message Publié : 02 Juin 2004 17:25 
Saviez-vous qu'Antoine Le Bel, le 2e exploitant industriel des mines de pétrole de Pechelbronn en Basse-Alsace, était employé comme 1er commis des finances dans la surintendance-chancellerie du comte d'Artois, et cela dès sa création en 1773 ? Puisqu'il était un protégé du chancelier François Bastard.
Mais Antoine Le Bel s'était définitivement fâché avec Bastard à partir de 1776. Pour se venger, Bastard l'utilise comme bouc émissaire pour calmer les contestations qui s'étaient élevées contre sa lamentable gestion. Le Bel est donc embastillé en décembre 1778 sur lettres de cachet pendant quelques mois. Il réussit cependant à se faire juger par la justice ordinaire (la Grand'Chambre du Parlement de Paris) et est donc transféré de la Bastille à la Conciergerie. Son procès trainera pendant plus de trois ans, car pour s'exempter il avait dévoilé toutes les turpitudes de sa hierarchie (malversations, dessous de table, combines diverses...). A la fin, Antoine Le Bel fut seulement condamné à une amende de 10 livres (ridicule) et à payer de sa poche six factures d'un montant total de 3000 livres, qu'il aurait fait viré sur son propre compte. Sandrine Bula (Ecole des Chartes) en parle un peu dans sa thèse sur "l'Apanage du comte d'Artois". Moi-même je développe toutes ces mésaventures dans ma biographie d'Antoine Le Bel, dans le cadre de ma série sur les pionniers de l'or noir de Pechelbronn. Je suis donc devenu à force un intime de tous les dirigeants de la maison du comte d'Artois. Si ça vous intéresse je pourrais vous adresser une copie électronique de mon travail.
jcs

vous trouverez à cette URL une version ancienne de mon travail. La nouvelle sera très différente :

http://membres.lycos.fr/daney/LebelBastille.htm


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Message Publié : 29 Juin 2004 13:27 
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Plutarque
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Dans ses mémoires sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789, Madame la baronne d'Oberkirch, conte une aventure galante qui tourna au scandale. Le duc de Bourbon avait pour maîtresse une certaine madame de Canilhac, qui était dame pour accompagner de Louise Bathilde de Bourbon Orléans, duchesse de Bourbon.

La duchesse se sentant doublement trahie à l'intérieur de sa maison, renvoya Madame de Canilhac avec grand bruit, aprés quoi cette dame ne songea plus qu'à se venger.
Devenue maîtresse du comte d'Artois, Madame de Canilhac engagea le comte à tenir des propos peu aimables à sa cousine Madame de Bourbon, lors d'un bal à l'opéra.
Les masques furent ôtés, et un duel s'ensuivit entre le duc de Bourbon et le comte d'Artois.
Il en advint une forte impopularité pour le comte d'Artois.
Avez-vous plus de détails sur cette Madame de Canilhac qui apparemment était une aventurière de haut vol ?


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Message Publié : 30 Juin 2004 14:14 
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Plutarque
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Localisation : Barcelone
Le comte d'Artois a eu pour célèbre maîtresse, Madame de Polastron, qui fut le grand amour de sa vie..
Mais le comte d'Artois a-t-il eu d'autres maîtresses parmi les femmes de la cour ?


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