Excusez moi de troubler ce concert de bonnes grâces aux monarques de 1789, il apparait si j ai bien compris les proses exposées que le despotisme éclairé tel qu'on a coutume de présenter les rois d'Autriche, de Russie, du Portugal et autres, soit en votre faveur.
N'est il pas au contraire la démonstration des difficultés rencontrées par un Etat ? Une réforme imposée par le haut alors même que la base sociale de la monarchie la conteste (noblesse entre autre), n'est-elle pas l'aveu de problèmes graves ?
Finalement, avec l'avénement de la Révolution française, tous arrêtent cette politique percevant justement ce qu'elle doit engendrer : soit le succès de la réforme et la précipitation d'un courant libéral; soit l'échec et le renforcement de privilèges source des difficultés des royaumes.
Un cas peut être a part, la Russie.
Deux ou trois exemples à l'appui de ce propos :
1) la Pologne, réforme de 1791 par Stanislas, renforçant le roi, révolte une partie de la noblesse qui finit par appeler Catherine.
2) Russie, politique d'ouverture jusqu'en 1773; puis réaction brutale à la révolte de Pougatchev, création d'une noblesse (c'est ce qui différencie la Russie des autres royaumes)
3) Politique de Joseph II dans les Pays Bas autrichiens, révoltes contre les réformes, qui favorisent la genèse du groupe vonckiste, base des patriotes de 1793.
Sur les jugements portés sur Georges III et Frédéric-Guillaume III, il faut reconnaitre pour le premier l'aide indispensable de son premier ministre (Pitt pour une part importante de son règne) ce qui lui a permis de tenir son pays. Pour la Prusse, le succès des réformes est effectivement grandiose, écrasement par Bonaparte, invasion complète du pays, maintenu selon les bonnes volontés de l'empereur...
Le problème majeur des monarchies à la veille des bouleversements de 1789 semble bien d'être arrivées au terme de leurs principes : renforcement des Etats, mainmise par l'un sur ces constructions qui ne lui sont plus personnels. A force de vouloir créer des Etats, ils finissent par perdre l'élément moteur d'une monarchie, le caractère personnel du pouvoir.