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Message Publié : 11 Juin 2006 19:05 
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Salluste
Salluste
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Inscription : 16 Mai 2006 13:04
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Peut-être que ces extraits vous apporteront aussi des éléments de réponse,

Mémoires de la marquise de la Tour du Pin. Journal d'une femme de cinquante ans.
Elle précise, après une description du cérémonial de présentation à la Cour :

(...)
Bien que la reine eût décidé que j'exercerais au bout de deux ans seulement ma place de dame du palais, j'étais dès lors considérée comme tel.
J'entrais donc désormais dans sa chambre avec le service, le dimanche.

(...)
Les femmes se rendaient, quelques minutes avant midi, dans le salon qui précédait la chambre de la reine.
On ne s'asseyait pas, à l'exception des dames âgées, fort respectées alors, et des jeunes femmes soupçonnées d'être grosses. Il y avait toujours au moins quarante personnes, et souvent beaucoup plus.

(...)
Ordinairement, Mme la princesse de Lamballe, surintendante de la maison, arrivait et entrait immédiatement dans la chambre à coucher où la reine faisait sa toilette. Le plus souvent elle était arrivée avant que Sa Majesté la commençât. Mme la princesse de Chimay, belle-sœur de ma tante d'Hénin, et Mme la comtesse d'Ossun, l'une dame d'honneur et l'autre dame d'atours, étaient aussi entrées dans la chambre. Au bout de quelques minutes, un huissier s'avançait à la porte de la chambre et appelait à haute voix : "Le service!".
Alors les dames du palais de la semaine, au nombre de quatre; celles venues pour faire leur cour dans l'intervalle de leurs semaines, ce qui était de coutume constante; et les jeunes dames appelées à faire plus tard partie du service du palais, comme la comtesse de Maillé, née Fitz-James, la comtesse Mathieu de Montmorency et moi, entraient également.

(...)
La porte s'ouvrait alors et l'huissier annonçait : "Le roi!".(...)
Le roi faisait des signes de tête à droite et à gauche, parlait à quelques femmes qu'il connaissait, mais jamais aux jeunes. Il avait la vue si basse qu'il ne reconnaissait personne à trois pas.
(...)
Il fallait être arrivé avant que 7 heures n'eussent sonné, car la reine entrait avant que le timbre de la pendule ne frappât. Elle trouvait près de sa porte un des deux curés de Versailles qui lui remettait une bourse, et elle faisait la quête à chacun, hommes et femmes en disant : Pour les pauvres s'il vous plait." Les femmes avaient chacune leur écu de six francs dans la main et les hommes leur louis.
J'ai entendu souvent des jeunes gens, parmi les plus dépensiers, se plaindre indécemment d'être forcés à cette charité, tandis qu'ils ne regardaient pas à risquer au jeu une somme cent fois plus forte(...).
Mais il était de bon ton de se plaindre de tout. On était ennuyé, fatigué d'aller faire sa cour.(...)
Les dames du palais de semaine ne pouvaient se passer de venir souper à Paris deux ou trois fois dans les huit jours de leur service à Versailles. Il était du meilleur air de se plaindre des devoirs qu'on avait à remplir envers la Cour, tout en profitant et en abusant même souvent des avantages que procuraient les places.


Je suis un peu hors-sujet :oops: , mais permettez-moi encore de citer cet autre passage anecdotique:

(....)
Ce fut ainsi qu'un jour la reine, s'étant retournée à l'improviste pour dire un mot à quelqu'un, me vit, dans le coin de la porte, donnant un shake hands au duc de Dorset, ambassadeur d'Angleterre.
Elle ne connaissait pas ce signe de bienveillance anglais, qui la fit beaucoup rire; et comme les plaisanteries ne meurent pas à la cour, elle n'a jamais cessé de répéter au duc, quand nous étions là tous les deux : "Avez-vous bien shake hands avec Mme de Gouvernet"


Ces Mémoires, en plus d'être instructives, sont un vrai plaisir de lecture.
Mais, sans doute, les connaissez-vous déjà tous et toutes. :wink:

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Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux...Avec délices!


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Message Publié : 11 Juin 2006 19:21 
Non je n'ai pas lu ces mémoires la nuit, la neige merci!

Je ne connaissais pas non plus l'anecdote du "shake hands", mais elle me paraît probable car c'est bien le genre d'humour de Marie-Antoinette :D


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Message Publié : 11 Juin 2006 19:44 
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Salluste
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Inscription : 16 Mai 2006 13:04
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Chou d'amour a écrit :
Non je n'ai pas lu ces mémoires la nuit, la neige merci! Je ne connaissais pas non plus l'anecdote du "shake hands", mais elle me paraît probable car c'est bien le genre d'humour de Marie-Antoinette :D


Je vous les conseille vivement.
Je n'ai pas osé tout reproduire de peur d'être : :violent: (hors sujet).
Voici tout de même une note sur ce livre.

Image

Quatrième de couverture:

Née en 1770, appartenant à la noblesse la plus ancienne, Henriette-Lucy Dillon épouse en 1787 le comte de Gouvernet qui deviendra marquis de La Tour du Pin en 1825. Grâce au dévouement de la future Madame Tallien, la comtesse de Gouverner échappe à la Terreur, s'embarque à Bordeaux pour l'Amérique avec sa famille. Son Journal apporte quantité d'informations, de scènes et de portraits sur la fin de l'ancien régime, la Révolution, la vie sous le Consulat et l'Empire. Des pages très singulières et amusantes relatent l'exil en Amérique, où Henriette-Lucy, s'écartant de la vie mondaine des autres émigrés, se fait fermière, marque à ses armes ses mottes de beurre, se lie d'amitié avec les Indiens. Les Mémoires de la marquise de La Tour du Pin s'arrêtent en 1815. Afin de couvrir la période comprise entre 1815 et la mort de l'auteur (1853), Christian de Liedekerke Beaufort publie ici des pages de la Correspondance de la marquise avec ses amis, comme par exemple la comtesse de La Rochejacquelein et Madame de Staël.

SDM
Ce journal propose une succession de scènes et de portraits sur la période pré-révolutionnaire en France, sur la Révolution et la vie sous le Consulat et l'Empire. Ayant échappé de peu à la guillotine, la marquise connut même un exil en Amérique (région d'Albany) qu'elle décrit allégrement p. 213-286. Le journal s'achève en 1815; pour la période qui va jusqu'à la mort de la marquise, l'édition propose un choix de pages de sa correspondance (cf. p. 453-550).

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