C'est exact, Serendipity avez vous des exemples?

Effectivement, la référence est parfaite mais le contexte est peut-être différent quand même ... Je ne sais si le portrait de la famille royale d'Espagne était une commande ou une vengeance picturale...En tous cas "les Vieilles" du musée des beaux arts de Lille en était une car elles représenteraient la reine et sa suivante...
En même temps , un conflit avait nui à la bonne entente du roi d'Espagne et de Goya , mais Marie-Thérèse aurait-elle pris le risque de laisser portraiturer ses filles par quelqu'un qu'elle savait contre elle? Je ne sais...
Comme si de nos jours on avait demandé à Botero des portraits officiels de personnalités politiques...

Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Là à travers la motivation du choix de vie de ces 2 Archiduchesses, on soulève un autre débat, celui de la religion...Car on peut aussi concevoir que s'engager comme cela dans la foi est une fuite de la société, c'est soit cela, soit alors une réelle foi en la religion qui les a poussé.

D'ailleurs comment a réagi la fière et ambitieuse Marie-Thérèse lors du choix de vie de ses 2 filles? A t'elle fait passer l'importance de la religion avant l'importance de la politique?

Je voudrais revenir sur le sujet de la loi salique, quand a t'elle été instituée et s'applique t'elle au Saint Empire germanique car si mes souvenirs sont exacts il s'agit bien d'une loi germanique?

Philippe, nous sommes encore sur la même longueur...d'étagère de bibliothèque.
Je cite la baronne d'Oberkirch dans ses Mémoires, et à propos de la princesse Christine de Saxe (tante de Louis XVI, soeur de Marie-Josèphe) et abbesse de Remiremont :

Le chapitre de Remiremont est fort intéressant; il offre beaucoup de particularités remarquables.(...)
On s'amusait à l'abbaye; on y recevait beaucoup de monde dans les appartements particuliers de la princesse et aux bâtiments des étrangers.
Le chapitre est composé d'une abbesse et de deux dignitaires : la doyenne et la secrète.
Il y a de plus l'aumônière et la tourière. Les dames chanoinesses ne sont pas de voeux; elles peuvent rentrer dans le monde et même se marier.
Elles ont chacune le droit de choisir une "nièce", c'est à dire une coadjutrice qui doit leur succéder.
Il faut prouver neuf générations ou deux cent vingt-cinq ans de noblesse chevaleresque, tant du côté de la mère que du côté du père. Les dames nièces payent soixante livres de pension aux dames tantes pour leur entretien. Les chanoinesses sont séculières, et soumises immédiatement au Saint-Siège. L'abbesse est princesse de l'Empire et jouit des droits régaliens. Le chapitre a le droit de fixer lui-même sa part dans les contributions de l'Etat. Il jouit des hautes, basses et moyennes justices dans la sénéchaussée de Remiremont.
(...)
Les ducs de Lorraine venaient en personne à Remiremont jurer de conserver les droits de l'abbaye, et de na pas souffrir qu'on y portât atteinte.
(...)
Parmi les prérogatives de l'abbesse, une des plus précieuses est celle de délivrer, à certains jours, tous les prisonniers détenus à la Conciergerie.
(...)
Il y a, du reste, une excessive liberté dans cet établissement qui n'est que mondain. Les prébendistes, et à plus forte raison les nièces, n'ont aucune règle, s'habillent comme tout le monde, portant seulement la croix et le cordon qui caractérisent le chapitre et la dignité.
La princesse Christine était bonne jusqu'à la faiblesse (et malheureusement laide à faire peur)".

Oups...moi qui voulait calmer les esprits.

"Les plus grandes dames françaises et étrangères tiennent à l'honneur d'être admises dans cette maison. Elles ont tous les agréments possibles, la liberté des femmes mariées, et pas de mari qui les contrecarre."
On dirait les Liaisons dangereuses (Un mari est toujours bien moins embarrassant qu'une mère... ).

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Loi Salique

Les Francs saliens comme les Francs ripuaires disposaient d'un code qui régissait la vie de tous les jours. La loi salique était le code des Francs Saliens. Ce code fut rédigé par 4 grands de la nation: Wisogast, Bodogast, Salogast et Windogast. Mais après l'installation des Francs en Gaule et surtout leur christianisation il fallut la revoir en profondeur, cela se fit pendant les règnes de Clovis, Childebert et Clotaire.
Lorsqu'on parle de loi salique on pense tout de suite à l'impossibilité pour les femmes d'hériter du trône de France, la loi salique ne pouvait y faire allusion puisque le pouvoir n'était pas héréditaire. Cependant cette loi parlait de l'héritage en général et prévoyait " dans la terre salique aucune partie de l'héritage ne peut revenir aux femmes". La terre salique ( voir la société franque) est une terre conquise à la guerre les Francs ne voulaient pas que les femmes qui ne s'exposaient pas au combat et ne pouvait pas protéger ces terres conquises par leurs époux ou leurs pères puissent se l'approprier. On déclarera quelques siècles plus tard que la France entière était une terre salique d'où cet ostracisme à l'égard des femmes.
La loi salique était donc un ensemble de règles de la vie de tous les jours et surtout un recueil de peines à infliger en cas de délit ou de crime. Il en ressort un code règlant surtout la vie rurale et on verra avec interet la différence de traitement entre les Francs et les Gaulois. Exemple les règles ci dessous:


Titre 43
-1 Le meurtrier d'un Franc libre ou de tout autre étranger vivant sous la lois salique sera condamné à payer 200 sous
-2 Le meurtrier d'un Franc antrustion (faisant partie de la garde d'un roi mérovingien) sera condamné à payer 600 sous
-3 Le meurtrier d'un gaulois convive du roi sera condamné à payer 300 sous
-4 Le meurtrier d'un gaulois propriétaire sera condamné à payer 100 sous
-5 Le meurtrier d'un gaulois tributaire sera condamné à payer 45 sous

Titre 15
Le Gaulois qui aura dépouillé un Franc sera condamné à payer 62 sous , le Franc coupable du même crime envers un Gaulois sera condamné à payer 30 sous

Titre 34
Le Gaulois coupable d'avoir exercé des violences arbitraires sur la personne d'un Franc sera condamné à payer 30 sous , le Franc coupable du même crime envers un Gaulois sera condamné à payer 15 sous

etc.

Source : Google.

Pour essayer de répondre à votre question, Trinity.

J'ai également lu qu'il y eut huit rédactions de la loi salique...

D'abord mémorisée et transmise oralement, la première rédaction datedes des années 490, sous Clovis, dans le "pactus legis salicae.

Voici un des articles de ce "pacte de la loi salique, portant sur la succession par la femme et utilisé comme argument, par les partisans de Philippe de Valois, face aux prétentions d'Edouard III d'Angleterre, au trône de France en 1328. Article 62, intitulé De allodis :

"DE TERRA SALICA NULLA PORTIO HEREDITATIS MULIERI VENIAT, SED AD VIRILEM SEXUM TOTA TERRAE HEREDITAS PERVENIAT.

"QUANT A LA TERRE SALIQUE, QU'AUCUNE PARTIE DE L'HERITAGE NE REVIENNE A UNE FEMME, MAIS QUE QUE TOUT L'HERITAGE DE LA TERRE PASSE AU SEXE MASCULIN".........

J'ai le sentiment que l'on projette nos conceptions post Vatican II sur le choix des filles de l'Impératrice, voire que l'on mesure leur vocation religieuse à l'aune de celle de Madame Louise.

Or, au XVIIIème siècle, il me semble que sauf exception (et la fille de Louis XV en est une), la vocation est pour peu de choses dans le choix d'embrasser l'Eglise chez les cadets et cadettes de famille bien nées, ou régnantes.

Que Marie-Thérèse, en peine de trouver d'éventuels maris pour certaines de ses filles, ou désireuse de voir celles-ci faire peser l'influence des Habsbourgs, catholiques irréprochables au demeurant, au sein de congrégations riches et puissantes, ait choisi de placer deux de ses filles à la tête de riches abbayes, leur assurant ainsi rang et fortune par la même occasion, me paraîtrait plus logique que d'évoquer une vocation religieuse soudaine de celles-ci.

En effet, à la différence de Madame Louise, elles n'ont pas quitté la Cour pour se couvrir de cendres dans le carmel le plus pauvre de leur pays, et je doute fort que l'une d'elle ait jamais eu à s'occuper d'un potager ou à lessiver un sol.

Je pense que le raisonnement ayant contribué à la nomination de son fils comme prince-archevêque de Cologne est le même.

Conserver chez soi pléthore de princesses sans fonction ni revenus propres, me paraît être une spécificité française du XVIIIème.

Merci infiniment Dollia pour vos explications précises
Donc si j'ai bien compris cette loi ne s'appliquait qu'à la France uniquement?

A propos de la loi salique, vous trouverez aussi dans ce lien que nous avions placé dans le sujet "Citoyennes sans citoyenneté", une courte bibliographie :

http://realink.org/c-arbre/mwiki/index. ... 44a6f77ca1

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Trinity a écrit :



Elle ne s'appliquait pas en Autriche, sûrement pas en Russie (avec Catherine II), mais en Prusse je ne sais pas...

La Loi Salique est le code des Francs Saliens, une exception en Europe.
Ne pas confondre "Loi Salique" et "droit d'aînesse" des monarchies héréditaires européennes.
Mais, d'après mes humbles et lointains souvenirs, il me semble, qu'en 1713, une loi ou un système semi-salique ait été installé...( en Espagne...?)

Catherine II est un assez mauvais exemple, dans la mesure où elle n'était aucunement apparentée aux Romanov et qu'elle a pris le pouvoir dans le cadre d'un coup d'état. Elisabeth 1ère serait mieux choisie, ou Anna Ivanovna. Mais là encore, il s'agit de successions violentes, même si elles se passent cette fois en famille.

De toute façon, comme le disait l'Impératrice Elisabeth justement : "le trône de Russie n'est ni héréditaire ni électif, il est occupatif" !

C'est notamment pour empêcher cet état de fait (mais aussi pour se venger de sa mère, avouons-le ) que Paul 1er interdira aux femmes l'accès au trône, décision d'ailleurs à l'origine de querelles sans fin (et sans fond au demeurant) chez les divers prétendants Romanov actuels.

Effectivement, le cas de l'Espagne était déjà particulier, les femmes ne pouvant si j'ai bien compris monter sur le trône, mais étant tout de même considérées comme des vecteurs légaux de transmission des droits à la couronne. D'où la reconnaissance de Philippe d'Anjou par Charles II comme héritier.

On peut citer d'autres exemples de transmission des droits par les femmes au XVIIIème siècle : Elisabeth Farnèse transmit les droits sur Parme ainsi que sur Florence à Don Carlos.

Ni en Angleterre. Et en fait cette loi n'était apparemment qu'un prétexte contre les anglais.
Donc si on suit ce raisonnement, une archiduchesse aurait pu être élue, si elle n'était pas mariée et que ses frères étaient tous morts!

Mais était-ce possible qu'une Archiduchesse soit mariée chez elle en Autriche? Car faute d'avoir des frères successeurs du trône, pouvait-elle devenir Impératrice tout en se mariant?