Jean-Marc Labat a écrit :
La victoire appartient souvent aux gros bataillons. Les réserves instruites de l'armée françaises étaient quasiment inexistantes, le système de mobilisation archaïque, et la conscription obsolète. Du côté allemand, le service militaire est obligatoire, ce qui donne des réserves instruites, et le système de mobilisation est quasiment identique à celui que connaitront les deux armées en 1914.
Ceci est parfaitement exact. Toutefois, je nuancerai un peu: les réserves instruites n'existent que pour la Prusse et le système n'a été mis en place qu'à compter de 1864: il n'a donc pas encore donné sa pleine mesure.
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D'où un problème d'infériorité numérique qui se posera rapidement. Nous avons 300000 hommes à opposer à 550000 Allemands.
En effet. Toutefois, nous aurions pu rapidement étoffer ces effectifs de 100 000 hommes par la méthode traditionnelle de l'amalgame, méthode dont les Allemands se défiaient.
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De plus, comme je l'expliquais dans une autre réponse, les généraux français n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, ils n'accourent pas au son du canon comme peuvent le faire les généraux allemands. Le moule d'une Kriegsakademie (fondée en 1813) permet de former une doctrine cohérente pour la conduite de la guerre. La France répondra par la création de l'école de Guerre et en 1919 exigera la dissolution de la Kriegsakademie, signe qui ne trompe pas quant à son importance.
Certainement. Cela provient aussi des hésitations de Napoléon III, qui tarde à constituer deux armées.
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Il est évident que l'armée française n'a pas de tête, entre un Napoléon III malade, un Mac-Mahon blessé (et les heures perdues à ce moment pèsent lourd dans l'issue de la bataille de Sedan) et un Bazaine qui démontre qu'il sait peut-être conduire un guerre coloniale, mais pas un conflit européen.
Napoléon III se sait incapable de commander. Toutefois, il espère s'en sortir en imposant Leboeuf. Mais les ratés de la mobilisation et de la concentration disqualifient rapidement ce dernier. D'autres chefs étaient disponibles, mais Napoléon III (un peu comme son oncle) est prisonnier des ses nominations de maréchaux. Il est impossible de subordonner un maréchal de France à un général...
Ainsi, Palikao aurait fait un bon généralissime. Mais l'Empereur n'a pas élevé le chef de l'expédition en Chine au rang de maréchal... Idem pour Trochu, certes un peu jeune.