jovien a écrit :
Pour ce qui est de Napoléon III, je crois que son objectif minimum était la rive gauche du Rhin (à l'époque, composée de trois parties : la province prussienne de Rhénanie, le Palatinat (qui faisait partie de la Bavière), et un assez petit territoire qui faisait partie du grand-duché d'Oldenbourg ; à l'heure actuelle, c'est Rhénanie-Palatinat + Sarre + la partie de la Rhénanie du Nord-Westphalie qui se trouve sur la rive gauche du Rhin) . Son objectif maximal ? En plus, le Luxembourg ? Ou des territoires en Hesse ? Ou des territoires en Westphalie ? Ou des territoires dans le Bade ? Une occupation militaire permanente de l'Allemagne du Sud ? Une union douanière et une alliance militaire avec l'Allemagne du Sud ? Un certain démembrement de la Prusse, par reconstitution du Hanovre, du Schleswig-Holstein, par transfert de la province prussienne de Saxe au royaume de Saxe, transfert de la Silésie à l'Autriche, intégration de la province prussienne de Poméranie au Mecklembourg, le royaume de Prusse étant réduit à un ensemble composé des deux provinces de Prusse, du Brandebourg et de la province de Posen ?
Ce que vous tentez de résumer par toutes ces questions, ce sont les différentes lignes de la diplomatie napoléonienne : il y a une ligne modérée (avec l'annexion de la rive ouest du Rhin et la possible annexion du Luxembourg) et une ligne radicale (avec l'annexion des deux rives du Rhin, c'est-à-dire la pénétration des territoires germanophones, et les cantons belges perdus après Waterloo). Ce qu'il faut comprendre, c'est que outre ces deux tendances au sein de la diplomatie française, il y a une réalité à accepter face aux enjeux des buts de guerre, il y a d'autres Etats voisins (et en premier lieu, l'Angleterre) soucieux de préserver un certain équilibre politique de l'Europe.
Je pense que vos derniers arguments vont bien au-delà des thèses de la diplomatie française de l'époque, mais le détachement des territoires de l'Allemagne du Sud de l'influence prussienne a certainement compté parmi les buts de guerre des modérés et des radicaux de la diplomatie napoléonienne.
Cette question se rattachant à un autre fil (
http://www.passion-histoire.net/n/www/v ... &sk=t&sd=a), je les fusionnerai très prochainement.
jovien a écrit :
Dans les territores annexés, peut-on penser que la France aurait rapidement imposé le français dès l'enseignement primaire, ou bien peut-on penser qu'elle aurait laissé l'enseignement primaire en allemand (comme l'Empire allemand a laissé l'enseignement primaire en français dans la partie francophone du district de Lorraine du Reichsland) ?
Cela me semble difficile à dire, mais c'est un bon point
pour relancer le débat !