Incidemment, j'évoque le sort tragique de Maximilien et de Charlotte et on en impute la responsabilité à Napoléon III...

Il a sa part, c'est bien certain. Cependant, quand l'armée Française évacue le Mexique, il faut aussitôt rappeler que ni François-Joseph, ni Léopold II n'ont accepté l'envoi de troupes pour secourir qui: son frère, qui: sa soeur!

maximilien reprochera surtout à Napoléon III de ne pas lui laisser la Légion étrangère comme il le lui aurait promis...

En fait, l'Empereur des Français était disposé à laisser 20 000 hommes au Mexique, à la condition que l'Empereur d'Autriche consente un pareil effort et que le roi des Belges envoie 9 000 hommes.

Il est certain qu'avec près de 50 000 hommes, Maximilien aurait pu tenir le Mexique et venir à bout des républicains...

L'Angleterre semble avoir insisté auprès de Léopold II pour le mettre en garde contre un "interventionnisme" belge. Dans cette affaire, il apparaît qu'elle jouait finalement le jeu des USA qui ne voulaient à aucun prix d'un "empire Latin" à leurs portes!

La position autrichienne est plus trouble: en fait, François-Joseph était hostile -dès le départ- à cette équipée Mexicaine et ne voulait en aucun cas y engager les finances de la double-monarchie... Surtout, il se refusait à tomber dans le jeu de Napoléon III qui ne proposait pas moins qu'une sorte de condominium "franco-autrichien" sur le Mexique...

Napoléon III était accablé: on lui refusait un nouveau crédit et il devait encore payer l'armée française, vu que Maximilien était dans l'impossibilité de le faire. A cela s'ajoute le fait que les Américains menaçaient d'entrer en guerre contre l'Empire du Mexique et que l'armée française n'avait pas assez de forces pour repousser les attaques des "rebelles" mexicains. Comment sauver un tel projet destiné à devenir une défaite?
Charlotte traitait l'Empereur en assassin, mais d'un côté l'Empereur ne pouvait plus rien faire et de l'autre elle refusait la fuite que Napoléon lui proposait d'organiser pour son mari.
Ainsi, peut on donner toute la responsabilité de la mort tragique de Maximilien à Napoléon?

Fialin

Je ne connais pas bien cette période de l'histoire,mais si j'en juge par ce qu'a écrit Roy-Henry et Fialin,je dirais non,qu'on ne peut imputer toute la responsabilité de la mort de Maximilien à Napoléon III.

Je ne comprends pas très bien le déroulement de cette campagne du Mexique, car dès le début elle se montrait désastreuse. A mon avis, Napoléon III aurait du abondonner tout de suite, même si la campagne avait une grande valeur politique et scientifique.
Il aurait pu empêcher la catastrophe. Cependant, n'est pas encore Maximilien qui ne veut, à tout prix, pas abandonner?

Fialin

Que voulez vous dire par cela? Que notre conversation ne vous plaît pas?
Je ne vous comprends pas très bien...

Fialin

Cela était tout à fait illusoire.

En effet, les membres du corps expéditionnaire belge étaient supposés uniquement servir de garde à l'impératrice. D'ailleurs, ils avaient tous dû DEMISSIONNER de l'armée belge pour pouvoir y participer !

En arrivant au Mexique, ils eurent eu la désagréable surprise de se retrouver sous les ordres de Bazaine, qui, en dépit des accords, ne se gêna pas pour les envoyer au casse-pipe (Cf. Tacambaro).

Petite "anecdote" royale en passant...Charlotte avait la faveur de sa belle-mère soit l'archiduchesse Sophie. Cette dernière se plaisait a dire que sa belle-fille était infiniment plus intéressante que l'impératrice (sissi)

Chère Lisa, votre savoir m'interesse. Etait-ce flatteur d'avoir les faveurs de l'austère Sophie ? Autre anecdote, Sissi ne fut-elle pas quelque peu amie avec l'impératrice Eugénie ? Il me semble qu'elles se voyaient sur le tard ? La même peine d'avoir perdu un fils les unissait, non ? marie-rose

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marie-rose

Je vais essayer de vous répondre le plus justement possible

L'archiduchesse Sophie avait la main mise sur la cour de Vienne et on disait d'elle qu'elle était la "vraie" impératrice, son pouvoir était aussi très important au niveau politique.

Une certaine "rivalité" existait lors de la première rencontre entre Sissi et Eugénie l'enjeux étant de savoir laquelle des 2 souveraines était la plus belle d'Europe (selon moi Sissi remporte la palme hihi). Lors d'autres rencontres, les deux femmes ayant vécu de grands drames se sont liés d'amitié par contre on ne peut pas parler ici de grande amitié.

POur en revenir a Charlotte, j'ai lu dans une biographie de Sissi que cette dernière (elle détestait son rôle) ne comprenait pas l'envie de Charlotte de devenir souveraine.

"Pourquoi renoncer aux orchidées de Miramar?" lui a demandé Sissi. Plus tard, dans son palais de Mexico, Charlotte écrira à Sissi "Jamais je n'oublierai la bonté dont tu as fait preuve à mon égard durant mes derniers jours en Autriche". Pourtant, jusque là, une franche inimitié régnait entre les deux belle-soeurs. Cela datait des premiers jours du mariage de Maximilien et de Charlotte, époque où Charlotte fut élue "Beauté de la Cour". Il faut dire que la Cour d'Autriche, la plus réactionnaire des cours européennes, ne se faisait pas du tout à sa turbulente impératrice! L'archiduchesse Sophie ne cachait pas, à l'époque, sa prédilection pour Charlotte, prédilection qui se refroidit lorsqu'elle constata l'ambition dévorante de celle-ci. Charlotte qui allait pousser son "Maxl chéri" vers une terre lointaine. Départ qui, contrairement à ce qui a été dit un peu plus haut dans ce sujet, était assez bien vu de l'empereur François-Joseph. Ce dernier vivait une période d'impopularité assez pénible, et avait entendu maintes fois des "Abdiquez" et des "Vive Maximilien!" sur son chemin, suffisamment pour avoir envie de voir son cadet "insatisfait de ne pas être un aîné" déguerpir de l'autre côté de l'Océan! Une scène pénible eut lieu d'ailleurs peu avant le départ de Maximilien, François-Joseph obligeant ce dernier à renoncer à son titre et à ses privilèges d'archiduc d'Autriche avant de partir. La crise fut assez pénible pour que l'archiduchesse Sophie quitte la Cour pour un temps.

A l'époque, on blàma grandement Napoléon III du désastre; l'impératrice Eugénie se serait évanouie à l'annonce de la mort de Maximilien. Le fait est que Napoléon et Eugénie eux-mêmes ressentirent une certaine culpabilité, suffisante pour qu'ils se sentent obligés de faire une "visite de réparation" à Salzbourg. Ce fut la première rencontre des deux plus belles "Têtes couronnées" d'Europe. Un petit garçon les aurait aperçus, enfermées toutes les deux dans une pièces, en train de mesurer avec un ruban "les plus belles jambes d'Europe"... devenu vieux, il disait en conserver un souvenir impérissable! On le comprend!

Petite anectote personelle : l'été dernier, a l'occasion d'un WE de formation en sciences politiques au chateau de Ligneres (dans le Berry) chez le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme (personnage tres simple et sympa soit dit en passant), j'ai eu l'occasion, (quasi unique dans une!) vie de dormir (dans un sac de couchage) par terre dans une gallerie du chateau, au pied d'un grand portrait de Sissi ! Autant dire que j'ai couché une nuit avec Sissi !!!

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"Le droit du Prince nait du besoin du peuple." (Pierre BOUTANG)

Pour Lizza: L'annecdote des jambes et du ruban ne se retrouve pas dans toutes les biographies. Corti, si je me souviens bien, n'en fait pas état. J'ai lu entre autres Corti, Johan Haslip, Jean Des Cars (n'est pas fils d'écrivain pour rien! une très belle plume), Maurice Paléologue, Catherine Clément et Brigitte Hamann en plus de l'excellente biographie romancée écrite par Nicole Avril... Je crois avoir lu davantage de livres sur Sissi que sur Napoléon!

J’ai moi aussi beaucoup apprécié la biographie écrite par Brigitte Hamann. C’est une biographie vraiment différente, car en général, les biographes de Sissi lui vouent un amour qui confine parfois à l’adoration (Christomanos, son lecteur grec, en est un exemple parfois irritant). Je classe ces biographes en catégories :

Les amoureux : Comte Egon C. Corti, Constantin Christomanos, Jean Des Cars, Nicole Avril;

Les objectifs : Johan Haslip, Maurice Paléologue, Célia Bertin, Catherine Clément;

Et Brigitte Hamann, qui est dans une classe « à part » mais qui démarre, je crois, une nouvelle façon d’aborder Sissi, sans indulgence et même un peu sévèrement. Les futures biographies de Sissi iront probablement dans ce sens. Brigitte Hamann a eu l’avantage d’avoir accès à des documents inédits au temps de Corti et peut nous apporter des informations nouvelles. Elle a également publié un petit fascicule « Sissi » aux éditions «Taschen, écrit en allemand, en anglais et en français. Beaucoup d’illustrations, un document succint mais très intéressant.

« L’impératrice des adieux » est une biographie de Charlotte et non de Sissi. Je l’ai feuilletée un peu, le temps d’apprendre que Maximilien était follement amoureux d’une jeune baronne qu’il ne pouvait épouser, et qu’il ne s’est fiancé que par raison avec Charlotte (même s’il écrivait à sa mère que c’était « bien la plus jolie fille du monde »). Il aurait également eu une liaison avec une belle Mexicaine, ce qui selon moi écarterait les rumeurs d’homosexualité. (Dont je n’ai jamais entendu parler ailleurs que sur ce forum, soit dit en passant!)


Florian: il faudrait peut-être changer le titre de ce forum pour l'intituler "Le monde au temps de Napoléon III (ou du Second Empire). L'intituler seulement "Le Second Empire" nous confine à la France seulement alors que, comme vous le constatez, les sujets de Charlotte Impératrice du Mexique, de la guere de Sécession ou de l'Autriche-Hongrie débordent largement ce cadre géographique. Suggestion...