Suite aux massacres de chrétiens perpétrés par les Druzes dans le Mont Liban (mars à juillet 1860) et à Damas par des musulmans (9 au 18 juillet), les puissances européennes décidèrent l'envoi d'une expédition chargée officiellement d'apporter une aide aux troupes du Sultan pour rétablir l'ordre dans cette contrée de l'Empire ottoman.

L'expédition dura du mois d'août 1860 au mois de juin 1861.

Dans les faits, et selon le mot de Napoléon III lui-même, l'expédition fut une "opération à but humanitaire".

Conséquence pérenne de cette intervention : l'autonomie du Liban vis-a-vis de la Syrie consacrée le 9 juin 1861 par la nomination par le Sultan d'un gouverneur propre à la nouvelle entité, l'Arménien Daoud Pacha.


Je me permets de renvoyer ceux qui qui veulent mieux appréhender cette question à l'article de Daniel Rivet paru dans le numéro 191 de la revue L’Histoire "Le rêve oriental de Napoléon III" et mis en ligne sur :
http://napoleontrois.free.fr/site/index ... poleon-iii


République du Liban (Jumhouriya al-Lubnaniya)
Ma patrie a toujours raison (devise du chef de l'Etat)
le président doit être maronite et le Premier ministre musulman sunnite

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« UT DILIGARIS A TUIS, TUOS AMA »
« Aime les tiens, tu seras aimé d'eux »
Gui du Faure de PYBRAC 100ème quatr .

correspondance

à Ernest Feydeau.
Croisset dimanche, 5 août 1860.


(...) Que dit-on, où tu es, des massacres de la Syrie ? ça va bien dans le Liban ! La chose, du reste, était facile à prévoir. On se conduit si intelligemment avec ces gens-là ! (...)

Gustave Flaubert

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L'équivalent sous le Second Empire de notre hymne national actuel était "Partant pour la Syrie" (attribué à la reine Hortense) .

A : Partant pour la Syrie...

Exact ! Mais la référence était la campagne de Syrie de... l'oncle !
Pas celle du neveu !

Partant pour la Syrie, traditionnellement daté de 1807, est un exemple classique des chansons ou romances évoquant l'esprit du Moyen Age et de ses troubadours, genre qui fleurit sous le Premier Empire. La mélodie fut initialement attribuée à Hortense de Beauharnais, belle-fille de Napoléon. Puis le musicologue Arthur Pougin désigna, comme étant l'auteur véritable de la mélodie, un certain Louis-François-Philippe Drouet (1792-1855), flûtiste à la cour de Louis roi de Hollande. Les paroles furent écrites par le Comte Alexandre de Laborde (1774-1842), archéologue. De récentes découvertes expliquent la dés-attribution par Pougin, par son opposition au Second Empire, et confirment Hortense comme étant l'auteur de la musique de Partant pour la Syrie composée à Malmaison " pendant que [sa] mère jouait au tric-trac'

in http://www.napoleon.org/fr/friandises/musique/index.asp

B :
Lu : "L'opinion publique, le gouvernement et le commandement face aux pertes humaines de guerre" sur " http://www.checkpoint-online.ch/CheckPo ... aines.html "

"... Le commandant Ardant du Picq a ce commentaire quant à l'efficacité de l'intervention : " nous avons empêché de nouveaux massacres, car les Musulmans avaient pris goût à la chose. Mais voilà tout. [...] On parle encore de maisons relevées par nous, d'indemnités données, etc.; plaisanterie encore de la stupide réclame qui accompagne partout les armées françaises " (*).
A l'époque, la " réclame " ne s'appelait pas encore " publicité " ; nous sommes en 1860, époque où Napoléon III protégeait les Chrétiens du "pays du Cèdre" ; les comportements et le monde ont-ils réellement changé ?


(*) in " Lettre du maréchal Randon au général de Beaufort " du 19 janvier 1861 [Mémoires du maréchal Randon. - Paris: Lahure, 1877.] citée in FORCADE (Olivier), GULETON (Frédéric). - " L'expédition française en Syrie en août 1860-juin 1861 ". - Rev Int His Mil, (75), 1995, p. 49-62.

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J'ai connu la Syrie et le Liban avant de connaître la France... Nous résidions en Egypte. Mes premières vacances au Liban se passèrent en 1946 (j'avais quatre ans...) ; nous nous y sommes rendus en train du Caire jusqu'à Haïfa (alors en "Palestine"), puis en voiture jusqu'à Hammana (où habita Lamartine). Puis, de nouveau en 1948, puis tous les ans de 1952 à 1956. En 1965-1966, j'ai encore passé un an au Liban comme "Détaché Culturel", dépendant du Ministère des Affaires Etrangères. J'y suis retourné en 1973, 1974 et 1975...
Depuis, qu'est mon beau Liban devenu?

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

" Le débarquement des troupes françaises à Beyrouth, le 18 août 1860 "
signé Jean Adolphe BEAUCE

le tableau, conservé à Versailles, évoque le débarquement du corps français en 1860 sur le port de Beyrouth commandé par De Beaufort d'Hautpoul venu protéger les Chrétiens.

Cette intervention devait conduire en 1861 à l'établissement d'un gouvernement autonome, dirigé par un gouverneur chrétien que nommait le Sultan de Constantinople, et relevant directement de lui.
L'événement fut commémoré par une commande de Napoléon III

( credit : base joconde - M de la Culture )

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"Tout ce que je puis vous dire, c'est que l'air du Liban est le plus suave, le plus pur, le plus vivifiant du monde, que ce pays inspire la santé, le repos, la tranquillité d'esprit, une activité bienfaisante et tempérée, que les populations en somme sont bonnes et douces, que la sécurité est plus grande qu'en aucun pays d'Europe et que je traverserais le pays seul à pied sans une ombre d'appréhension."
Ernest Renan (1860)



En 1860, il effectue à l'occasion de l'expédition française une mission archéologique au Liban et en Syrie.
Sa sœur qui l’accompagne est alors emportée par les fièvres. Il lui dédie un ouvrage, Ma sœur Henriette, en 1862
Professeur d'hébreu au Collège de France en 1862, il est rapidement suspendu pour des propos jugés sacrilège sur Jésus Christ.

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Je me suis recueilli sur la tombe d'Henriette Renan près de Byblos où mes amis, Maurice DUNAND, archéologue qui a attaché son nom pendant près d'un demi-siècle au chantier de fouilles de Byblos, et sa femme Mireille, m'ont si souvent accueilli en 1965-1966.
Ah! Les couchers de soleil observés du petit théâtre antique, tandis que Maurice DUNAND nous lisait le Cimetière marin de Valéry!
Ah! Les sources d'Adonis, non loin!...

l’activité photographique française en Egypte et en Syrie est à son apogée sous le Second Empire. Des sommes importantes sont allouées aux missions scientifiques à destination de l’étranger. Seuls les Anglais rivalisent avec les Français dans ce domaine.

Parmi les photographes français ayant travaillé en Syrie dans les années 1850, citons Maxime du Camp (1822-1894), Auguste Salzmann (1824-1872) et Louis de Clercq (1836-1901) qui cherchèrent surtout à transmettre au public occidental des images des monuments, des temples, des ruines antiques ainsi que des vestiges croisés.

Pendant les troubles confessionnels qui secouent le Liban et opposent druzes et chrétiens à partir du mois de mai 1860 dans le Metn, avant de s’étendre aux villes et localités de Sidon, Hasbayya, Zahlé et Dayr al-Qamar, plusieurs photographes rejoignent le corps expéditionnaire français, comme Gustave Le Gray (1820-1884), Jean-Georges Hachette et Edouard Lockroy.


Beyrouth [vue du port depuis l'hôtel Bellevue]
Gustave Le Gray, automne 1860

Tirage sur papier albuminé d'après un négatif sur verre au collodion
310 x 402 mm

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