Bonjour à tous !
Nous étudions en 1ere année de master l'Amérique espagnole en général, à travers des textes allant du XVIème au XVIIIème siècle. Notre travail consiste à faire dire aux textes étudiés tout ce que nous pouvons leur faire dire, trouver tout ce qu'on peut en tirer, en lisant entre les lignes, en ayant une réfléxion sur ce qui est dit et aussi sur ce qui n'est pas dit. Chaque phrase doit être décortiquée afin d'en tirer le maximum d'informations possible.
J'ai fait ce travail sur un texte d'Amédée Frézier, un Français qui se rend dans l'empire espagnol d'Amérique dans les années 1710 pour étudier le système de fortification des villes, et il nous a laissé un récit de voyage qui peut etre fort intéressant pour en apprendre davantage sur l'Amérique espagnole. Le texte en question est une description de la ville de Lima. Voici le passage, de 25 lignes environ, que j'ai étudié :

"[...]Le nombre de familles espagnoles de Lima peut monter à huit ou neuf milles blancs, le reste n'est que de métis, mulâtres, noirs et quelques Indiens, quoiqu'en tout il y ait près de vingt-cinq à vingt-huit milles âmes, compris les moines et les religieuses, qui occupent au moins un quart de la ville.
Comme on compte les carosses dans les villes d'Europe pour en indiquer la magnificence, on compte de même à Lima quatre milles calèches, voiture ordinaire du pays, tirée par des mules. Mais pour donner une idée de l'opulence de cette ville, il suffit de rapporter ce que les marchants y étalèrent de richesses vers l'an 1682, à l'entrée du duc de la Palata, lorsqu'il vint prendre possession de la ville. Ils firent paver dans l'étendue de deux quartiers les rues de la Merced et de los Mercaderes, par où il devait entrer à la Place royale où est le palais, de lingots d'argents quintés, qui pèsent ordinairement environ deux cents marcs, longs de douze à quinze pouces, larges de quatre à cinq et épais de deux à trois, ce qui pouvait faire la somme de quatre-vingt millions d'écus et d'environ trois cent vingt millions de livres de notre monnaie sur le pied qu'elle est à présent. Il est vrai que Lima est en quelque façon le dépôt des trésors du Pérou, dont elle est la capitale. On a supputé il y a quelques années qu'il s'y faisait pour plus de six millions d'écus de dépense. Il en faut beaucoup rabattre aujourd'hui, depuis que le commerce des Français y a apporté les marchandises d'Europe à bon compte et que celui qu'ils font à Arica, Ilo et Pisco détourne l'argent qui venait autrefois à Lima, d'où vient qu'à présent la ville est pauvre en comparaison de ce qu'elle a été autrefois.
Les hommes et les femmes sont également portés à être magnifiques en habits. Les femmes, non contentes de la richesse des plus belles étoffes, les ornent à leur manière d'une quantité prodigieuse de dentelles, et sont insatiables pour les perles et les pierreries, pour les bracelets, pendants d'oreille et autres attirails, dont la façon qui en absorbe beaucoup ruine les maris et les galants. Nous avons vu des dames qui avaient pour soixante mille piastres de bijoux sur le corps, c'est-à-dire pour plus de deux cent quarante mille livres. Généralement parlant, elles sont assez belles, d'un air vif et engageant plus qu'ailleurs. Peut-être doivent-elles une partie de leur beauté à l'opposition des mulâtresses, noires, Indiennes et autres visages hideux qui sont le plus grand nombre dans tout le pays."

A titre d'exemple, bien qu'il soit simple, des hypothèses ou informations que nous devons trouver : "Ils firent paver dans l'étendue de deux quartiers" = supposition que les rues n'étaient pas pavées en dehors de cette occasion. Voilà l'idée du travail que j'ai fait. N'étant pas parfait, et étant donné que chaque personne voit les choses différemment, est-ce que vous pourriez svp me faire part des idées ou remarques que ce passage vous inspire, histoire que je ne passe par à côté d'éléments importants. Merci d'avance