Citer :
onsidéré comme une abomination et au contraire une société basée sur la loi du plus fort leur semble juste ??? si c'est ça la liberté c'est pas franchement une valeur humaniste !
Je plussoie Narduccio.
C'est la façon française et socialiste de poser le problème
: On peut aussi considérer, dans l'optique anglo-saxonne, qu'une société égalitaire n'est pas efficace parce qu'elle décourage le travail et l'esprit d'entreprise et encourage les individus à se faire prendre en charge par ceux qui sont productifs et qui réussissent, c'est à dire en principe les plus intelligents , entreprenants et travailleurs.
Et qu'elle n'est pas juste parce que les intelligents/entreprenants/travailleurs ne recueillent aucun bénéfice de leur efforts: non seulement ne sont pas mieux traités que les nuls et/ou fainéants mais doivent en plus travailler pour les entretenir. C'est schématique mais c'est cependant , grosso modo, le discours que tient l'Américain moyen.
Ce qui est vu comme juste dans l'éthique anglo/protestante, ce n'est pas l'égalité des conditions mais l'égalité des chances: si la société accorde à tous les individus des chances égales au départ, théoriquement (et c'est là le hic) , tout le monde peut réussir par son travail, si il en possède les capacités, et s'il exerce une activité utile contribuant au bien de tous.
Une méritocratie n'a rien à voir, du point de vue des principes qui la fondent, avec ceux qui fondaient un système socio-politique basé explicitement sur le culte de la force pure comme le nazisme. Le culte de la force et de la violence ne coincide pas avec le culte du travail, de l'intelligence et de la créativité.
Cela dit, il y a eu des époques où les tranches supérieures de revenus étaient taxées de l'ordre de 90% aux US, donc il faut relativiser la validité de ces principes dans la pratique. Et sous certains gouvernements travaillistes en GB, ce taux était de plus de 70%.D'où le nombre important des exilés fiscaux , rock stars et autres ploutocrates brits s'installant en France (sisi), en Suisse ou aux US.
A la base de la philosophie socio-économique anglo saxonne, il y a la notion de self reliance: que tout individu adulte, sauf s'il est malade ou handicapé d'une façon ou d'une autre, doit être responsable de lui même et assumer sa survie économique; le parasitisme social, et ce qui est vu comme son corollaire, l'assistanat, sont jugés moralement inacceptables, contraires à une éthique axée sur le respect des droits d'autrui. La solidarité, souvent assurée par des structures religieuses, ne doit intervenir que si l'individu traverse des difficultés, et seulement temporairement.
De plus, dans la religion protestante, il y a la notion que celui qui connait la réussite matérielle en bénéficie parce qu'il conduit sa vie sur la base de principes qui sont en accord avec les lois de Dieu, et que cette réussite est une sorte de grâce divine qui sanctionne cette attitude "religieusement correcte" du croyant.