JCBS a écrit :
Si « Le projet [n'était que] de s'enrichir en faisant travailler les indigènes », point n’eût été besoin des atrocités racontées par tant d’observateurs, dont Las Casas par exemple. Elles se comprennent peut-être mieux si l’on introduit la distinction entre « ceux qui ont une âme » et « ceux qui n’en ont pas ».
Non pour votre seconde phrase : si certains colons déniaient une âme aux Amérindiens, c'était précisément pour le réduire en esclavage. Les colons qui cherchaient des esclaves ou des sujets amérindiens les préféraient vivants.
Dans les atrocités dénoncées, il y a des massacres volontaires, délibérés et assumés (extermination de tribus concurrentes pour les territoires et le pouvoir, brutalités et compétition inter-culturelles...) et d'autres collatéraux (guerres, captures, acheminements, mauvais traitements).
JCBS a écrit :
Vous devriez surtout rappeler que ces violences étaient (purement ? essentiellement ?) rituelles, une donnée anthropologique qui ne relève pas d’une « cruauté volontaire », mais d’une pratique religieuse, et que les cumuls (putatifs bien sûr) de ces victimes sont d’un ordre incommensurablement inférieur aux ordres de grandeur évoqués ci-dessus pour les victimes des conquistadors très chrétiens.
1. Les peuples opprimés par les Aztèques ont dénoncé aux Espagnols des faits qui ne peuvent être universellement condamnés que comme ignominieux, mêlant bêtise, lâcheté, sadisme, provocation et cruauté (par exemple, leur immonde déclaration de guerre aux Culheucan rapportées dans
Perspectives économiques & stratégiques - La réalité du monde 1992 (de Beaufort & de Zélicourt, Editions Loysel, 468). C'est l'infamie des dirigeants aztèques qui ligua contre eux la haine de tous les peuples du Mexique aux côtés des Espagnols.
2. Quant aux ordres de grandeur, des pratiques génocidaires entre tribus, peuples et nations amérindiennes sont attestées par les colons européens (par exemple l'expansion des tribus iroquoises au XVIIe siècle), et leur quantité comme leur bilans humains resteront à jamais inconnus.