Merci pour vos contributions, mais je n'ai toujours pas la réponse au revirement de position de X. Walter, qui, entre 2007 et 2009, change radicalement de position (j’ai évidemment ma petite idée
).
Par ailleurs ci-après quelques auteurs soutenant la position de l’introduction du bouddhisme en Chine au 1er siècle de notre ère :
1- Sylvie Hureau (2008)Pour commencer, nous avons approché la question de façon diachronique, cherchant par ordre d’ancienneté les textes historiques qui attestent la connaissance de ce rite. La première mention du motzhai figure dans un édit impérial daté de l’an 76 après J.-C., cité dans la biographie du prince Ying de Chu dans le Hou Han shu. Cette mention nous intéresse à plusieurs titres, non seulement parce qu’il s’agit de la plus ancienne indication historiographique chinoise sur le bouddhisme mais aussi parce qu’elle précède d’environ un siècle l’apparition des premières traductions.
2- Clio – Vincent Goossaert – Le bouddhisme en ChineL’histoire du bouddhisme en Chine commence au 1er siècle de notre ère. La légende dorée veut que l’empereur Ming de la dynastie Han ait rêvé, en l’année 64, de l’arrivée d’un personnage en or ; ayant appris qu’il s’agissait du Bouddha, il envoya une mission qui ramena en Chine des textes bouddhiques. En réalité, l’introduction du bouddhisme fut le fait de missionnaires et marchands d’Asie centrale arrivant progressivement en Chine à partir de cette même époque.
3- Daisaku Ikeda – Une histoire du bouddhisme Mayana – De l’Inde à la Chine (2011) Pages 132 à 135, et notamment :
« Ce bref épisode (relatif au prince Ying), rapporté dans la biographie du prince et consigné dans l’histoire officielle de la dynastie (« Histoire des hans postérieurs »), fait également état de moines bouddhistes et de croyants laïques résidant sur son territoire, et cela avant 67 av. J.-C., date à laquelle on situe la légende de l’empereur Ming et de l’homme doré, et la première introduction du bouddhisme en Chine. »
4- Marcel Granet – la religion des chinois (p.99)L'histoire de l'introduction du Bouddhisme en Chine est sans doute destinée à rester mystérieuse. Les chroniqueurs officiels se sont avisés de parler de lui seulement à l'époque où il prit une importance politique. D'autre part, dans les écrits bouddhistes, comme dans toute littérature religieuse, fourmillent les supercheries pieuses ; pour certains, et des plus importants, les érudits hésitent, après les plus minutieuses recherches, à les dater à trois siècles près. Ce sont des productions de sectes rivales qui, souvent, ont cherché un supplément de prestige par de véritables faux. Il est établi, par exemple, qu'une communauté bouddhique inventa de toutes pièces une histoire destinée à accréditer l'idée que l'introduction de sa foi était due tout ensemble à un miracle et à une décision gouvernementale. En 65 ap. J.-C., l'image d'une divinité nimbée du disque solaire serait apparue en songe à l'empereur Ming de la seconde dynastie Han ; le souverain, tout aussitôt, aurait su envoyer au bon endroit une ambassade, avec l'ordre de lui ramener des religieux capables de l'instruire. Cette invention a eu pour résultat de faire maudire jusqu'à nos jours la mémoire de l'empereur Ming par les Chinois orthodoxes. En fait, on a la preuve que, dès avant le songe supposé, des communautés bouddhiques existaient en Chine dans le bassin inférieur du Fleuve Bleu, et il y a les plus fortes raisons de croire qu'il en existait aussi dans d'autres régions.
5- Xavier Walter – Petite histoire de la Chine (2007)Page 59 :
Les lettrés s’installent au pouvoir pour 2000 ans, même si au fil des dynasties, leur autorité connaît des périodes de recul face au taoïsme et/ ou au bouddhisme. Ce dernier aborde l’Empire au 1er siècle avant notre ère ; il connaîtra un essor remarquable sous les Tang.
6- Jacques Brosse – Histoire de l’introduction du bouddhisme dans les pays du sud-est asiatiqueLe canon chinois a été progressivement élaboré à partir de traductions entre le Ier et le XIIè siècle. Imprimé pour la première fois au Xè siècle, sa dernière édition est japonaise (Taisho Issaikyo, 1924-1929). De nombreux textes des écoles indiennes anciennes dont les originaux sanskrits ont disparu n’ont été préservés que dans le canon chinois, alors qu’ils ne figurent pas dans le canon pali.