C'est mon film préféré et au cours des ans j'ai dû le voir une bonne dizaine de fois.
Le titre m'avait toujours intrigué et je ne le comprenais pas bien.J'ai cherché,j'ai lu plusieurs explications,peu convaincantes.Jusqu'au jour où j'ai trouvé celle-ci : dans le scénario original les deuxévadés étaient abattus par la patrouille allemande avant de passer en Suisse.Donc "la grande illusion" ça aurait été cette liberté qu'ils n'ont jamais connue.Cette fin était trop triste et Jean Renoir a tourné celle que nous connaissons,tout en gardant le titre.

Si des cinéphiles ont d'autres versions........

Et si l'illusion, c'était la nation ?

Non. Gould n'était pas d'origine juive.

Cela fait partie des explications peu convaincantes

A mon avis, un film à montre, il en effent un de ces rares filmes dit de "guerre" à ne pas tomber dans la démagogie entre enemis.

Exact, j'ai confondu avec Winaretta Singer, princesse Edmond de Polignac.

L'illusion. c'est que ceux qui se sont battus en 14 l'ont fait dans l'espoir que ce serait la derniere.

''la grande illusion, c'est la guerre; la grande desillusion, c'est la paix''

M. Achard

Mouais, sans doute, ça fait 10 ans que j'ai pas vu ce film...

Me rappelle juste qu'un officier aristocrate se sacrifie "pour la France" et que ce sacrifice est tout autant un suicide de classe.
Et que le populo français fait ami-amie avec la paysanne allemande.

J'ai une plume suffisament acérée pour ,moi aussi ,descendre en flammes n'importe quelle création artistique? C'est même facile !...

Loin de moi l'idée de descendre en flamme un film qui m'avait fort bien plu. Il y a malentendu.

Au fait, il paraîtrait que la minerve de Von Stroheim est une idée de l'acteur ? On confirme ?

C'est l'explication que j'ai le plus souvent entendue, c'est sans doute la GRANDE illusion mais il y a d'autres illusions dans le film; voici quelques trouvailles sur le net sur cette question

''. Douze ans après, Truffaut prend acte de la complexité de l’oeuvre « ...La Grande Illusion est celle qui consistait à croire que cette guerre serait la dernière (...).Il se dégage de toute l’oeuvre de Renoir un art de vivre qui est un art du regard».

. ''Quelle est la grande illusion? C’est la futilité de la guerre. La Première Guerre Mondiale n'a rien accompli, parce que les Allemands actuellement construisent une nouvelle machine militaire et ils se préparent à refaire la guerre.''

''Bien des gens se sont interrogés sur la signification du titre : la Grande Illusion que Renoir n'a donné à son film qu'après l'avoir tourné et pourtant il suffit de bien écouter les dernières phrases du dialogue, lorsque Maréchal (Jean Gabin) et Rosenthal (Marcel Dalio) vont se séparer dans la neige à la frontière suisse :
Maréchal : Il faut bien qu'on la finisse cette putain de guerre... en espérant que c'est la dernière.
Rosenthal : Ah, tu te fais des illusions !''

''En démontrant que rien ne différencie un mécano allemand d’un mécano français, Renoir nous fait aisément adhérer à son point de vue : le patriotisme n’est qu’une illusion politique, une guerre ne s’explique pas par l’opposition des peuples, mais par les désaccords de leurs dirigeants.''

''le malheur du temps présent, selon Renoir, vient précisément de l’oubli - ou de la tentative d’oubli – des rapports de classes qui organisent notre quotidien et engagent notre avenir plus radicalement que nous ne feignons de le croire. S’imaginer que la société à laquelle nous appartenons n’est pas profondément divisée en elle-même, telle est l’autre « grande illusion » que Renoir nous donne à voir dans son œuvre. ''

Il semble que Tonnerre fournisse la réponse à vos questions.

Par ailleurs, le terme "tu te fais des illusions" est utilisé à deus reprises dans le film : à la fin comme le rappelle Tonnerre lorsque Maréchal et Rosenthal se quittent, réfutant ainsi que cette guerre soit la dernière et au milieu du film, lorsqu'ils jettent la terre récupérée de leur tunnel dans le potager du camp.
Maréchal demande alors à l'ingénieur qui partage sa barraque ce qu'il plante par ici, celui-ci lui répondant des pissenlits, ce à quoi Maréchal rétorque "la guerre sera finie avant qu'ils poussent" et l'ingénieur de lui dire "tu te fais des illusions..."
Peut-être faut-il voir ici la fin de la certitude d'une guerre courte comme le "bourrage de crâne" de l'année 1914 le laissait croire aux soldats.


Oui, tout comme les gants blancs, le monocle et le jeu des claques-talons.
Renoir avait laissé le libre choix à von Stroheim de construire son personnage comme il l'entendait.

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Que représentent les crochets dans cette citation ?

Non, Rauffenstein dit que la fin des Boëldieu correspondra à la fin des Rauffenstein, soulignant la communauté de destins des aristocraties européennes.

D'autre part, si ce film a parfois été vu comme pré-vichyste, en tout cas comme dénotant un tantinet par rapport aux sympathies communistes de Renoir, ce n'est pas pour la collaboration franco-allemande qui y serait montrée (reproche qui serait aussi anachronique, en effet, que ridicule), c'est plutôt parce que, après les scènes de connivence de classe entre les aristocrates (scènes pouvant appeler à un internationalisme parallèle chez les prolétaires, contre les dominants qui eux, sont copains comme cochons au-delà des frontières - pour schématiser), c'est la solidarité entre Français qui prévaut finalement. Cette conclusion était trop peu marxiste pour être honnête...

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Ad augusta per angusta
"Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être..." Goethe

Ils le concèdent eux-mêmes lorsqu'ils discutent de leurs "maladies de classe" dans la forteresse du Haut-Königsbourg.
Le souci de sauver le pays, plus fort que la "lutte des classes"...

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Disons que cette "lutte des classes" est mise entre parenthèses, et le film nous le laisse bien comprendre.

Vu le contenu de ce qui figure entre crochets, qui est la partie explicitement antisémite du texte, il se pourrait que ce soit une partie censurée dans certaines éditions