OK, il y a quelques éléments agaçants.
Par exemple, Daniel Mesguich a
une voix bien trop grave pour faire penser à Blum. Mais qu'il joue bien le grand bourgeois ! Le contraste avec Salengro en est d'autant plus fort.
Quant à l'accent de Daladier,
il n'était pas si fort que cela.
Bon, l'ensemble manque d'argent : on dirait que c'est le même bâtiment qui sert pour Matignon et la place Beauveau ; et ce qu'ils sont vides ! L'entourage des ministres est inexistant ; Marx Dormoy, alors sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil, semble plus être un conseiller particulier du ministre de l'Intérieur, pourtant installé sur l'autre rive de la Seine... On pourrait regretter que Philippe Laudenbach ne joue pas Maurras tel qu'il était, c'est-à-dire sourd comme un pot. On pourrait regretter aussi que Bernard Bloch ne ressemble pas vraiment à Édouard Herriot. Enfin l'ensemble manque aussi parfois de nuances, c'est vrai (ce que dit Joël sur Maurras et Béraud est tout à fait juste).
Mais c'est la loi du genre audiovisuel, et, beaucoup plus largement, de tout travail de vulgarisation intelligent. Et, pour cela, le film est vraiment bien fait – c'est mon point de vue, et je le partage
. Les scènes du début sont en particulier très fortes. Surtout, on retient l'essentiel : les mots peuvent tuer, la presse peut tuer, la presse a tué.