Invité par l'intermédiaire de Passion-Histoire, j'ai donc assisté à l'avant-première de ce documentaire chez France 2.
Nous avons vu le premier épisode de 52 minutes (sur 6), et un "making off". Dans le public, il y avait essentiellement les gens qui y avaient travaillé. Première impression à chaud : ça semble très bien fait. Nous attendrons que tout le monde ait pu le voir à la télé (le 8 septembre et mardis suivants, trois soirées en tout) pour en parler. Techniquement : Ils ont récupéré quelques 2000 heures d'images d'époque, en ont vu 650 pour retenir 6 heures. Toutes les images ont été colorées, et du son a été ajouté. Le résultat est surprenant. Lors de la présentation, la réalisatrice nous a dit que le plus dur a été le choix des images : essayer d'éviter les images de propagande (sauf pour montrer justement cette propagande), éviter les images réellement insoutenables ... (et pourtant, c'est limite, parfois, pour moi). J'aimerais savoir qui a filmé ces images : des amateurs, des soldats, des journalistes des actualités cinéma ? Et une réflexion : quand on a un peu de culture historique, un peu de réflexion sur ce qu'est la guerre, il me semble (je dis bien : il me semble) que ces images de sang et de tripes sont moins inattendues, peut-être, que des images "virtuelles" de violence délibérée au cinéma de fiction, au théâtre, dans les jeux vidéo, etc. Elles ramènent la guerre à ce qu'elle est, loin de toute analyse stratégique ou politique, vue "à hauteur d'homme", "une saloperie". (mots entre guillemets de la réalisatrice) J'ai parlé, ensuite, avec des jeunes techniciens (mixeurs, monteurs) qui ont travaillé plus de deux ans là-dessus. Pour eux, ça a été très éprouvant, ils en rêvaient la nuit. Ils sont fiers du résultat, mais contents de passer à autre chose. (l'un deux m'a dit qu'il allait s'inscrire ici, qu'il réponde si j'ai trahi sa pensée)
_________________ "La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)
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