Je viens de me repasser le DVD. Ça c'est autre chose que secret d'histoire. Le portrait d'un homme qui a le pouvoir et qui n'aime pas ça. La noblesse à la fois conservatrice et débauchée. Les départs forcés pour la Louisiane. Et Noiret bien sûr....

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Très beau film qui a d'ailleurs fait l'objet de la parution d'un livre récent sur le cardinal Dubois, d'un ancien professeur de français (Pierre-André Jamin).

Ma professeur de médiévale nous avait chaudement recommandé du même cinéaste La Passion Béatrice, selon elle un film parfaitement crédible pour tout l'aspect historique. C'est aussi un documentariste de talent qui a fait un excellent film sur le blues et un autre sur la guerre d'Algérie.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

C'est vrai qu'il a aussi fait des documentaires, mais c'est surtout un de nos plus grands cinéastes vivants, pour moi le plus grand. Et il met en scène l'histoire de façon magistrale. Par exemple dans la "Vie et rien d'autre", il montre non pas une fois de plus la "grande guerre", mais juste après. Philippe Noiret, toujours lui, y incarne un officier chargé de retrouver d'identifier, de compter et de classer les morts. Il doit même trouver un soldat inconnu plausible, c'est bien joli qu'il soit inconnu, mais il faudrait pas que de soit un ennemi, ou un tirailleur sénégalais. Inconnu mais bien de chez nous. Cette mission ne le passionne pas, il préfère se concentrer sur le fait d'aider les familles à faire leur deuil en laissant le moins possibles de soldats inconnus. Ce décompte sinistre dépouille la guerre de tout romantisme héroïque. Heureusement une jeune veuve courageuse et déterminée incarnée par Sabine Azema apporte un peu d'espoir.
Son "Dimanche à la campagne", relève aussi de l'histoire, mais celle de la sphère intime. La lumière, les meubles, la façon de parler de la bourgeoisie du début du XXe siècle. Il fait aussi de l'histoire contemporaine. Sa "semaine de vacances" est le seul film que j'ai vu qui parlait juste du métier de prof.

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Et il dresse une galerie inoubliable de petits blancs coloniaux sans aucun manichéisme dans "Coup de Torchon". L'ambiance déliquescente de la France coloniale à la veille de la 2e Guerre mondiale transpire dans ce film poisseux. Il faut noter qu'il a en fait adapté un polar de Thompson (1247 âmes si j'ai le bon compte) qui se passe dans le Deep South mais que l'on retrouve l'atmosphère de Voyage au bout de la Nuit.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

J'avoue que ce n'est pas mon préféré.

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

bonjour ,

mais la charge est tout de même un peu grosse.

J'ai bien aimé ce film, mais le personnage de Pontkallek est un peu trop caricatural.

Il n'y a aucune charge contre Pontkallek, bien au contraire. Marielle en fait un personnage chaleureux et généreux. L'affaire montre la cruauté de la politique.

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Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

bonjour,

Toutefois il correspond très peu au Pontkallek réel...disons que le but de Tavernier n'était pas de faire un film historique, mais plutôt un réquisitoire contre le giscardisme..mais il est vrai que Pontkallek apparait comme l'un des personnages les moins corrompus du film, et sûrement le plus sympathique.

Si certaines saillies demeurent drolatiques et si le trio Noiret-Rochefort-Marielle reste sacrément jubilatoire, je trouve quand même que le film a pris un sacré coup de vieux, si on le juge à l'aune d'aujourd'hui : on dirait plus un téléfilm du samedi soir de France 3 qu'un film de cinéma. Pis, on dirait parfois du théâtre filmé.

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

Je ne vois pas bien en quoi le jeunisme se justifie en matière de films. Si vous pouvez m'indiquer un téléfilm de ce niveau sur le programme de Samedi, je suis preneuse. Etes vous certain qu'Avatar (que je suis loin de détester) soit mieux que le Guépard parce-que plus récent?

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Je ne vois pas bien en quoi on peut traduire « quelque chose a pris un sacré coup de vieux » par « jeunisme ».........

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

QLFC est un de mes films préférés. Il a certes vieilli, notamment dans la mise en scène et les scènes d'extérieur, un rien "cheap".
Il ne faut pas y voir une description historique des années de la Régence mais une réflexion sur le pouvoir en général (sur la raison d'Etat notamment) et une vision assez moraliste de l'Ancien Régime.

Ce n'est en rien une charge. Aucun des acteurs principaux n'est vu de façon univoque. Ils ont tous leurs failles et leur humanité. Noiret généreux mais finalement incapable de résister à la raison d'Etat; Rochefort dont les ambitions mesquines rejoignent finalement le désir du bien du pays, Marielle flamboyant et pathétique.

Comme souvent chez Tavernier, ce sont les femmes qui détiennent la vérité et qui sont les moteurs de l'histoire, la petite comme la grande.

Moi non plus d'ailleurs. Et la comparaison avec Avatar me semble hors de propos. Dire qu'un film donné a pris un coup de vieux ne signifie pas qu'un film récent sera supérieur à un film ancien ; curieuse logique.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Alors ça veut dire quoi, "coup de vieux", je voudrais qu'on m'explique. Moi aussi la comparaison avec Avatar ma semblerait hors de propos si justement on ne parlait pas de coup de vieux, ce qui implique qu'un film récent est meilleur qu'un film ancien. Et justement les films récents qui plaisent le plus sont ceux qui sont bourrés d'effets spéciaux.
Ou alors ce sont les valeurs qui ont vieilli, mais si l'humanité avec laquelle Tavernier présente le régent est dépassée c'est bien triste. Une de mes scènes préférées est celle où une voyante croit lui faire plaisir en lui annonçant qu'il sera roi, ce qui implique la mort de Louis XV. Et il pique une sainte colère en disant en substance: je suis un vieux bonhomme de soixante ans, le roi est un petit garçon en pleine santé et vous pensez que je ne rêve que d'être roi? Peut-être qu'en effet ça a pris un coup de vieux et qu'à notre époque seul le rêve du pouvoir à tout prix est crédible.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII