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Le problème de ce genre de série est qu'il véhicule et propage bien plus efficacement des clichés, voire des contresens absolus, que ne le font les livres d'histoire... Même si le réalisateur ou les producteurs se cachent derrière la "fiction" (on peut très bien faire une fiction sans pour autant altérer le sens de l'histoire), ils savent très bien que les gens retiendront davantage leurs inepties plutôt que d'aller chercher à se renseigner eux-mêmes sur la réalité des choses qu'on leur a présentées. [...] On confond trop souvent réalisme et réalité. [Arcadius]
Cette confusion à mon sens entre réalisme et réalité tient au fait que les codes de la discipline historique insuffisamment mis en lumière comme "méthode d'approche" (à tous les niveaux d'étude, au moins jusqu'en master), la façon d'expliquer (au moins en collège et lycée) sous une forme (chronologique ou thématique) très épurée pour les besoins de l'enseignement perdent les jeunes et moins jeunes esprits dont la volonté de réfléchir par eux-mêmes est déjà là... Moi-même, je n'avais qu'une compréhension limitée de l'histoire, en particulier de l'histoire contemporaine.
Quelle meilleure façon de s'approprier une histoire revêche sinon en se la recréant pour soi? J'ai fait partie de ces adolescents créant des fanfictions à partir de mangas et romans à grand succès (pour n'en citer qu'un : Harry Potter, qui continue de passionner les foules encore maintenant sur ce genre de sites). En un sens, j'aurais voulu pouvoir écrire une jolie histoire à partir de l'Histoire : c'est la tâche titanesque de rassemblement des informations historiques, l'impression de n'avoir aucun espace de liberté, aucun espace de création propre qui m'ont fait renoncer, comme un grand nombre je pense. S'attaquer à la recréation de l'histoire, quelle tâche plus noble, plus "utile" que la recréation à partir d'une fiction! Désappointement total. Mais la parade consiste je pense à incarner des personnages fictifs en parallèle de personnages historiques qu'on respecterait...
Je cherche à dire que le "succès" de cette série parmi les
amateurs d'histoire s'explique aisément par cette barrière qui perdure entre la culture universitaire et la culture commune (même parmi les "cadres") ne serait-ce que dans la discipline historique.
Par ailleurs, même si mon coeur se soulève à la vue de la lourdeur scénaristique (comme chez
Pédro) ou à la vue d'une schématisation certaine de l'histoire (j'ai arrêté de regarder au bout de 10 minutes), voire des inepties (cf
tofraziel), j'ai pris connaissance avec la série sur le ton de l'humour via un lien partagé sur facebook par un ami de confession catholique qui prenait lui-même la chose avec dérision sans se sentir attaqué dans sa foi (cf
Idume) :
http://www.youtube.com/v/ncc-b2cq ... re=related (appelée
Inquisitio la vraie bande-annonce, déjà citée avec humour par
Clio). Je pense que cette vidéo déridera le débat
.
Les auteurs ne semblent pas se prendre au sérieux dans cette bande-annonce en rappelant qu'ils accumulent les clichés sur l'histoire médiévale et religieuse, en réutilisant des bottes éculées des scénaristes (notamment, ne serait-ce que pour la bande-annonce, un certain nombre de musiques couramment utilisées pour le format telle
Here comes the King de X RAy Dog à l'origine utilisée pour la Bière Budweiser) ou encore en insérant des extraits burlesques d'autres séries et films (
How I met your mother,
Harry Potter ou
The Muppets).
Inquisitio, une parodie du genre mal reconnue, incomprise parce que mal étiquetée?