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 Sujet du message : Michael Kolhaas
Message Publié : 21 Août 2013 14:05 
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Grégoire de Tours
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J'ai trouvé le film superbe.
Je n'y ai pas trouvé d'erreur quant aux costumes, aux coupes de cheveux, aux équipements militaires, aux moeurs (une fois qu'on ne cherche pas à vérifier s'il y avait des protestants à cet endroit, s'il y avait telle comtesse et telle suzeraine, etc.). Tout au plus, peut-être (et encore...) : un noble ne pouvait pas être marchand de chevaux, un roturier n'était jamais décapité, donc un marchand de chevaux ne pouvait pas être condamné à la décapitation ? Mais je doute que cet usage ait été absolument universel...


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 22 Août 2013 9:24 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Merci

je vais essayer d'alller le voir.

Je ne vous cache pas que je suis étonné du choix de transposer en France et dans les Cévennes un roman de Kleist qui décrivait la Saxe du XVIè siècle avec le regard d'un témoin des guerres napoléoniennes.

Je croyais en particulier que les Cévennes étaient fort pauvres et isolées à la Renaissance - ce qui n'était pas vraiment le cas de la Saxe ni même du Brandebourg (pour l'isolement du moins).

Je me souviens en outre que le roman de Kleist m'avait paru insister beaucoup sur le délitement de l'autorité impériale et de l'esprit d'indépendance des signeurs féodaux allemands qui sont déjà de quasi-chefs d'Etat - peut-être de façon exagérée s'agissant du XVIè siècle. Bref une situation sans rapport avec la France de Louis XII ou de François Ier ...

Je crois aussi que la justice en France depuis le XIIIè siècle était confié à des juridictions royales (parlements, présidiaux) composé par la noblesse de robe et pas forcément complaisantes à l'égard des féodaux alors que Kleist avait traité de juridictions féodales étroitements soumlises aux seigneurs. Il y avait me semble-t-il aussi dans le roman une intervention inutile du tribunal impérial dont la lenteur et la faiblesse aboutissaient au désastre.

Mais mon souvenir de la lecture de Kleist est trop ancienne pour que je garantisse l'exactitude de mes souvenirs.

Y a-t-il un effort du scenariste pour "franciser" l'action ?

Un savant lecteur de Kleist pourrait il préciser mes (trop vagues) souvenirs ?


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 22 Août 2013 14:46 
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Mon commentaire sera peu constructif mais le film m'a beaucoup plu et Mads Mikkelsen a prouvé, une fois encore, ses dons d'acteur.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 25 Août 2013 15:13 
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Jean Mabillon
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Ca y est je l'ai vu - et ce fut une grande déception.

Certes le film a des qualités : superbes paysages, bons acteurs, beaux costumes.

Mais il a des faiblesses difficiles à supporter : dialogues insupportables écrit dans un français contemporain de très bas niveau (série TV de TF1), accent allemand de la plupart des acteurs, scénario obscur et surtout flou sociologique, économique, institutionnel pénible que je présente ci-dessous.

Où sommes nous ? En Navarre ? dans les Cévennes ? dans une province française imaginaire ?
Quelle est la religion d'Etat : le catholicisme ou le protestantisme ?
Quelles sont les institutions présentes : quel est ce "gouverneur" aux manières de marchand ? que vient faire la soeur du Roi ? quel est ce "tribunal" qui n'etends pas le plaignant ni les témoins ?
Comment Kolhaas peut il être un marchand prospère (c'est dit plusieurs fois) alors qu'il vit au bout du monde avec un seul valet dans un chateau du XIIè siècle et élève lui-même une demi douzaine de chevaux ...
Quelle est cette ville que Kolhaas veut attaquer : Nîmes ? Alès ? Pau ?Pourquoi tous ces gens (princesse, nobles, marchands, valets et paysans) parlent ils français avec l'accent de Paris - sauf le manchot qui parle espagnol (ou catalan ?) et les acteurs allemands ...
Le pasteur est il calviniste ou luthérien ?
L'allusion explicite à la guerre des paysans tombe évidemment à plat mais un spectateur français n'y verra qu'une jacquerie...

En conclusion, l'histoire originale est fortement imprégnée des réalités féodales du St Empire post médiéval telles que Kleist pouvait les percevoir en 1808 - la transposition dans le Languedoc du XVIè siècle aurait du être accompagné d'un effort de francisation plus soutenu. Ou alors il aurait fallu tourner en Allemagne !


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 31 Août 2013 7:20 
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Grégoire de Tours
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J'ai bien aimé le film qui est porté par le jeu et la beauté rude de Mads Mikkelsen qui incarne parfaitement l'intransigeance de Kolhaas.

Mais je suis d'accord avec vos critiques, Aigle. Le contexte historique n'est pas très clair. Mais ce qui m'a le plus gêné, ce sont la venue de la reine en pleine cambrousse et surtout la présence invraisemblable de la petite fille qui ajoute une note un peu mièvre à cet univers sans concessions.

Citer :
Il y avait me semble-t-il aussi dans le roman une intervention inutile du tribunal impérial dont la lenteur et la faiblesse aboutissaient au désastre.

Mais mon souvenir de la lecture de Kleist est trop ancienne pour que je garantisse l'exactitude de mes souvenirs.


Oui c’est bien ça.

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"Passa corselet d'or Et luisant haubert, Mit heaume sur sa tête En main prit une épée. Se jeta sur l'épée, Et s'écroula, blessée."
« Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval. »


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 06 Sep 2013 21:14 
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Grégoire de Tours
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Je viens de revoir le film. Il me fait penser à "Aguirre" de Herzog : un film d'épée qui est écrit de façon puissamment originale.
En effet, Aigle, il se situe dans une province imaginaire. Mais, après tout, au théâtre, on admet très bien de voir "Macbeth" en costumes imaginaires XIXème siècle, pourquoi pas un peu de stylisation au cinéma ? L'écart avec la réalité historique n'est pas une extrêmisation, ni une recherche du pittoresque, ni l'effet de la désinvolture, mais une abstraction ou une épuration.
Je ne vois pas du tout le "très bas niveau" des dialogues - on parle d'ailleurs très peu dans le film.
Pratiquement pas de musique - on entend surtout les mouches. Deux moments avec de la musique du XVIème siècle : à la mort de la femme de K., puis à sa mort à lui. Une écriture elliptique, mais l'histoire est quand même facilement compréhensible. Trois femmes dont aucune n'est belle, mais, justement, elles n'en ont que plus de poids. Un film qui prend le temps qu'il faut pour chaque scène.
Il fait constamment penser à la peinture, pour la splendeur visuelle. Par exemple, le pasteur qui tente de convaincre K. de renoncer : un clair-obscur à la Rembrandt, encore que la référence principale m'ait paru être le maniérisme. La chemise gris clair de K., on la regarde comme on regarde un tissu gris dans un tableau de Murillo ou de Cézanne. La princesse, admirable, son visage me rappelle celui de Jeanne d'Arc dans je ne sais plus quel tableau, certainement parce que je l'ai regardé comme on regarde les figures d'un tableau.
Le sujet du film ? Peut-être :
K. aime goûte la vie, et ne l'aime pas : contrairement à sa femme, à sa fille, il choisit la colère pour choisir la mort. C'est l'homme de l'irrémédiable, du non-contingent, de l'absolu. C'est à la condition humaine qu'au fond il en a.
Sa révolte est, en même temps, puérile. Le choc de la Réforme a brisé ses cadres, sans qu'il ait su trouver un emploi à ses forces. Il tue au hasard, même s'il se rêve Justicier, puis Libérateur. Finalement, il rencontre le destin de tout homme : la mort. Mais la sienne est précoce, largement volontaire, et lucide. K. sur l'échafaud, ce sont tous les hommes, promis à la mort. Mais pour des hommes comme lui, la vie est un divertissement, et il ne s'est pas laissé divertir.


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 07 Sep 2013 8:58 
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Jean Mabillon
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Je vous félicite, Jovien, pour la précision de votre analyse qui me semble parfaitement exacte sur le plan cinématographique. Vous comprendrez cependant que sur un plan strictement historique, j'ai pu être déçu.


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 08 Sep 2013 11:00 
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Grégoire de Tours
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La seule chose qui me soit apparue vraiment irréaliste dans le film la deuxième fois que je l'ai vu - tous les autres éléments peu réalistes que j'ai pu remarquer je les ai pris comme une stylisation - c'est la confession de K. au pasteur protestant. Cela dit, je découvre que la confession est un sacrement chez les luthériens, qu'ils ont assez tardivement remplacé la confession individuelle par une confession collective, et qu'une confession individuelle est toujours actuellement possible. Même chez les calvinistes, je découvre (wiki allemand) qu'un croyant en détresse quant à la foi ou au salut pouvait recevoir une "assistance" du pasteur. Bref, je me suis trompé.
Cela dit, je comprends que la stylisation que j'observe dans ce film, elle passe plus ou moins bien selon la familiarité du spectateur avec l'époque concernée. La comparaison que je faisais avec le théâtre n'est quand même pas très fondée : la part de convention au théâtre est immense, alors pourquoi ne pas ajouter telle stylisation des costumes ? Tandis qu'il y a au cinéma de très puissants effets de réalisme.
Et par exemple je n'ai absolument pas été choqué qu'aucun ecclésiastique ne soit présent à l'exécution et n'assiste K. (le pasteur protestant s'en va un peu avant), alors qu'à la réflexion je trouve ça complètement invraisemblable. Mais c'est que ma familiarité avec l'époque est, en fait, très faible (même si elle est plus grande que celle du spectateur moyen).
Pour le dire autrement : si on assistait à une stylisation pareille dans un film se déroulant dans la France contemporaine, ça ne passerait absolument pas pour la quasi totalité des spectateurs - mais ça passerait peut-être pour un spectateur tibétain : et la stylisation de ce film s'appuie sur l'ignorance du spectateur cible - dont je suis. Par contre, un spectateur vraiment versé dans l'époque a à faire un effort et à se dire : "voyons le film comme si j'étais ignorant", de même que moi, quand je vois certains films pour non-adultes, il faut un peu que je me dise "voyons le film comme si j'avais douze ans".


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 08 Sep 2013 13:17 
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Thucydide
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C'est vrai qu'il est étonnant que l'ecclésiastique parte avant l'exécution. Je me demande si c'est effectivement invraisemblable. Quelqu'un aurait des lumières là-dessus ?


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 08 Sep 2013 21:03 
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Grégoire de Tours
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Un autre point que ce film permet d'aborder :
Je n'ai pas du tout été convaincu par les théories de Norbert Elias prétendant qu'au XVIème siècle, les moeurs ou manières étaient d'une crudité et d'une grossièreté invraisemblables, et que c'est la diffusion de nouvelles manières issues de la cour qui était à l'origine des manières modernes.
Une des raisons qui m'a fait douter : j'ai cotoyé il y a quelques décennies des Nord-Africains pauvres et des Indiens pauvres, j'ai vu que leurs moeurs étaient un peu différentes des nôtres, je n'ai pas du tout vu la grossièreté ou l'impudeur évoquées par Elias.

Dans ce film, ce qu'on voit des manières est voisin des nôtres (à part que K. mange avec un couteau - mais il ne fait pas plus de bruit que nous en faisons), et en effet ça me paraît probable.
L'Indien ou l'Arabe contemporain n'étant pas évidemment le Français du XVIème siècle, mais la principale différence étant les éléments de confort du contemporain : ses vêtements sont bien meilleurs, sa santé bien meilleure, s'il est en ville il dispose d'égouts, de toilettes publiques et de bains pblics qui sont meilleurs que ceux du XVIème siècle, etc., et tout ça doit contribuer sensiblement à polir les manières.


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 10 Fév 2014 22:13 
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Polybe
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Extrêmement déçu. Les paysages sont magnifiques, le reste est médiocre.
Manifestement, l'acteur principal ne connait pas un seul mot de français. Il faut tendre l'oreille pour le comprendre. Et à quelques exceptions près les dialogues sont peu intéressants.
Le héro se bat pour obtenir une indemnisation pour ses chevaux (sa femme à été assassinée...).
Bien que lent, le film passe rapidement certains éléments et personnages (dissensions dans le camps de Kohlhaas...).


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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 11 Fév 2014 6:50 
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Grégoire de Tours
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jovien a écrit :

K. aime goûte la vie, et ne l'aime pas : contrairement à sa femme, à sa fille, il choisit la colère pour choisir la mort. C'est l'homme de l'irrémédiable, du non-contingent, de l'absolu. .


J' y ai vu plutôt une forme d'intransigeance protestante, de l' honnêteté, une extrême dignité face à un abus de pouvoir. Mais je vous rejoins tout à fait, Kohlhaas a beaucoup du héros romantique.

Citer :
Comment Kolhaas peut il être un marchand prospère (c'est dit plusieurs fois) alors qu'il vit au bout du monde avec un seul valet dans un chateau du XIIè siècle et élève lui-même une demi douzaine de chevaux ...

C'est vrai. Ca manque de vraisemblance. Mais l'isolement, le "désert" dans lequel il vit, la dureté des paysages et l'isolement de sa ferme traduisent bien la situation de Kohlhaas face au Seigneur et aux puissants ainsi que son état d'esprit, droit et sans concession. Il y a sans doute aussi une allusion voilée à L'Ancien et même au Nouveau Testament puisque c'est souvent dans le désert que les grandes figures bibliques rencontrent Dieu.

_________________
"Passa corselet d'or Et luisant haubert, Mit heaume sur sa tête En main prit une épée. Se jeta sur l'épée, Et s'écroula, blessée."
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 Sujet du message : Re: Michael Kolhaas
Message Publié : 11 Fév 2014 8:25 
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Grégoire de Tours
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Esther a écrit :
Citer :
Comment Kolhaas peut il être un marchand prospère (c'est dit plusieurs fois) alors qu'il vit au bout du monde avec un seul valet dans un chateau du XIIè siècle et élève lui-même une demi douzaine de chevaux ...

C'est vrai. Ca manque de vraisemblance. Mais l'isolement, le "désert" dans lequel il vit, la dureté des paysages et l'isolement de sa ferme traduisent bien la situation de Kohlhaas face au Seigneur et aux puissants ainsi que son état d'esprit, droit et sans concession. Il y a sans doute aussi une allusion voilée à L'Ancien et même au Nouveau Testament puisque c'est souvent dans le désert que les grandes figures bibliques rencontrent Dieu.

Oui, il est plus seul avec Dieu, pas distrait par les hommes.
Et aussi : ainsi il ne fréquente journellement que des personnes avec lesquelles il est profondément lié : sa compagne, sa fille, son valet : pas de relations superficielles.


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