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 Sujet du message : Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 9:58 
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Grégoire de Tours
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Je viens de voir la film (en version 3h, je lis qu'il y a aussi une version de 5h passée à la télé russe). Le titre du Dvd est "Kozak", le titre anglais se traduit par "Le Don paisible". Je l'ai vu en version française. Je découvre que les acteurs principaux sont occidentaux (une Française et des anglophones), sauf une Russe, et que les acteurs secondaires sont Russes. Le film a été commencé par Sergueï Bondartchouk en 1992, a été achevé par son fils, et est sorti en 2006.
Personnellement, j'ai apprécié le film.
Comme le livre de Cholokhov (lu par moi il y a quelques décennies...) est très connu en Russie, je suppose que le film lui est assez fidèle.

Quelques points :
1° Pas mal de scènes de combats (de 1914 à 1921). Toutes opposant de la cavalerie cosaque à de l'infanterie, ou de la cavalerie cosaque à de la cavalerie.
La première scène - en 1914 - le cosaque est équipé d'une lance. Quand il n'a plus sa lance, il sort son sabre. Il n'a ni pistolet ni carabine.
Les autres scènes, même chose moins la lance.
On ne voit jamais un cheval être blessé, ni mourir : on voit des cavaliers être blessés ou tués sur leur cheval, ou bien on voit le cheval tomber, mais alors il se relève toujours. C'est évidemment irréaliste. Je m'étonne de cette pudeur concernant les dégâts faits aux chevaux, universelle au cinéma.
L'infanterie est souvent montrée disposant d'une telle puissance de feu que les dégâts subis par les charges de cavalerie m'ont paru implausiblement faibles.

2° Le film n'est pas très politisé. Il m'a semblé modérément antibolchevik.

3° Le village est au bord du Don (prononciation russe, évidemment : sans nasalisation, comme dans le français "Je donne"), en Russie du Sud.
a) Les maisons du village ne sont pas des isbas (en bois). Elles me semblent être en torchis. Comme en général les maisons d'un village russe, elles ne sont pas contigües. Le sol de la rue est non pavé.
b) L'intérieur des maisons est spacieux, traditionnel, et riche (il est vrai que la famille est une famille de paysans aisés). Pas de poêle russe (en céramique) dans la pièce principale (à vrai dire, je n'ai pas vu de cheminée non plus, ni de poêle métallique : rien qui permette de se chauffer). Le sol ne craque pas quand on marche (le bois craque, pourtant..). Dans la pièce principale, l'icône. Cohabitation du couple des parents et des couples des enfants mariés - la fille et son mari, le fils et son épouse (je crois qu'en effet la fille mariée ne partait pas systématiquement vivre dans la famille de son mari : c'était selon). Chaque couple dispose de sa chambre à coucher.
c) On mange notamment borchtch, pastèques, concombres. Les cuillères sont en bois. La vodka se boit dans d'assez grands verres, à grands traits (éventuellement, cul-sec...) . Les femmes en boivent aussi.
d) Beaux vêtements, soignés, propres (les vêtements des femmes au travail m'ont semblé un peu trop immaculés...). Les hommes âgés portent la barbe non taillée, les jeunes hommes portent la moustache, jamais la barbe. Les femmes ne portent pas de sous-vêtement ajusté : seins nus sous la chemise, ou alors une blouse comme sous-vêtement. Leurs cheveux ne sont pas libres, mais en nattes.
e) Moeurs relativement traditionnelles, patriarcales.
f) Le Don, un fleuve là effectivement paisible, nettement plus large que la Seine à Paris, pas large comme le Danube à Budapest.
Ce qui m'a semblé être de la steppe : un territoire très peu boisé (mais peut-être n'était-ce pas de la steppe mais un territoire défriché ?).
Cela dit, je en sais pas où le film a été tourné. Mais ce doit être dans un paysage plausible pour le public russe.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 14:23 
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Grégoire de Tours
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A part ça, sans surprise, quelques erreurs massives de traduction (de l'anglais vers le français) :
"second lieutenant" pour sous-lieutenant.
"Ottoman" (comme dans "Empire ottoman") pour ataman.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 16:42 
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Je ne l'ai pas vu - ma contribution sera donc plutôt courte - mais la version de Bondartchouk Père et Fils (1992-2003) est la troisième mise à l'écran de l'ouvrage de Cholokhov !

Une première version est parue en 1931, dirigée par Ivan Pravov et Olga Preobrazhenskaya, une seconde, en 1958, dirigée par Sergei Gerasimov.

Il serait intéressant de voir si l'aspect anti-bolchévique, que vous mentionnez dans votre critique, était aussi existant dans les versions de 1931 et 1958, sous quelles formes (certainement mineures) et si un tel discours a eu des retombées politiques sur la vie des réalisateurs et des acteurs de ces deux précédentes versions !

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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 19:08 
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@Jadis :"ll serait intéressant de voir si l'aspect anti-bolchévique, que vous mentionnez dans votre critique, était aussi existant dans les versions de 1931 et 1958"

Votre naïveté est rafraîchissante, un caractère antibolchevique d'un film tourné sous Staline ou sous Khrouchtchov !
D'autant plus que le livre de Cholokhov (prix Staline) est pro-bolchévique...!


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 20:28 
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jovien a écrit :
Votre naïveté est rafraîchissante, un caractère antibolchevique d'un film tourné sous Staline ou sous Khrouchtchov !

Il y a plusieurs manières de tenir un discours antibolchévique et toutes ne sont pas perceptibles au premier regard. Je ne pensais pas, vous vous en doutez, à un film ouvertement critique du régime mais à des indices critiques (similitude physique entre un personnage et un politicien, entre deux noms, etc) ou des clins d'oeil légers mais voulus par l'équipe de direction du film.

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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 08 Jan 2014 21:50 
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Jadis a écrit :
jovien a écrit :
Votre naïveté est rafraîchissante, un caractère antibolchevique d'un film tourné sous Staline ou sous Khrouchtchov !

Il y a plusieurs manières de tenir un discours antibolchévique et toutes ne sont pas perceptibles au premier regard. Je ne pensais pas, vous vous en doutez, à un film ouvertement critique du régime mais à des indices critiques (similitude physique entre un personnage et un politicien, entre deux noms, etc) ou des clins d'oeil légers mais voulus par l'équipe de direction du film.
C'est l'exemple du film d'Eisenstein, "Ivan le Terrible" (1945) dont la deuxième partie ne fut pas appréciée par Staline.

Autre exemple, "Soy Cuba", non apprécié par le pouvoir de l'époque... et film tombé dans les oubliettes (oeuvre qui ne sera même pas diffusée) :

viewtopic.php?f=69&t=34921

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"To Be or not To Be" - Ernst Lubitsch (1942)


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 09 Jan 2014 0:22 
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@Jadis :"Je ne pensais pas, vous vous en doutez, à un film ouvertement critique du régime mais à des indices critiques (similitude physique entre un personnage et un politicien, entre deux noms, etc) ou des clins d'oeil légers mais voulus par l'équipe de direction du film."

Des choses comme cela dans des films étaient tout à fait impossibles sous Staline, et aussi sous Khrouchtchov.
Les premiers films pas dans la ligne ont commencé dans les années 60. Les premiers films pas dans la ligne quant à la représentation de la guerre civile russe, je ne crois pas qu'il y en ait eu en Russie avant la chute du régime.
Dans le bloc de l'Est, je crois que le premier est "Rouges et Blancs", du Hongrois Jancso, qui est d'ailleurs plutôt politiquement neutre que pro-blanc. On peut trouver que c'est un beau film, on peut trouver que c'est esthétisant au point d'en être creux. En tout cas, les tenues militaires, la steppe, les femmes, sont belles. En noir et blanc.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 09 Jan 2014 2:01 
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à noter que, dans les années 80, les Soviétiques ont produit des "westerns" de guerre civile, je veux dire des films d'action, pour le divertissement, tout à fait invraisemblables, comme sont invraisemblables les westerns et les films de cape et d'épée (je les rapproche des westerns parce que ce sont des films d'armes à feu, pas d'arme blanche). Ces films étaient très populaires, au moins dans une partie de la jeunesse. Un jour j'en ai vu un, en VO non sous-titrée, à côté de Russes qui trépignaient. Ce que je voyais me faisait regretter l'absence des sous-titres.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 09 Jan 2014 22:33 
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La version filmée en 1958 par Guerasimov est ressortie sous la forme d'un coffret de 4 DVD chez Ruscico en 2000.

Le quatrième DVD de cette édition contient des "bonus" (des petites interviews) qui répondent un peu à vos questions :

* L'ataman I. Kononovuim dit que la description des Cosaques, dans le roman et dans le film est assez bien faite. Il y a en particulier des combats qui montrent que les Cosaques n'étaient pas mauvais, et c'est surprenant que la censure ait accepté ces scènes.

* L'actrice Elina Bystritskaya, qui joue le rôle d'Aksiniya, dit que Mikhaïl Cholokhov faisait partie de l'équipe du tournage de cette version de 1957, et qu'il a donné beaucoup d'indications au réalisateur.

* Un conservateur (dont le nom n'est pas précisé) explique que Mikhaïl Cholokhov connaissait bien les Cosaques. En outre, Mikhaïl Cholokhov a eu plusieurs contacts (des lettres ou des entretiens, je ne sais pas) avec Joseph Staline, au sujet du livre. Staline a fait remarqué à Cholokhov que les Cosaques y ont un rôle assez avantageux, ce qui est déplaisant pour les soviétiques. Cholokhov a répliqué qu'il fallait montrer la force relative des Cosaques, pour magnifier le succès des Soviétiques, car si les Cosaques avaient été faibles, l'Armée rouge n'aurait eu que peu de mérite à les vaincre. Et Staline a accepté cet argument.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 09 Jan 2014 23:12 
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@Oliviert
Merci de ces précisions.
Je vais le regarder.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 10 Jan 2014 19:10 
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Oliviert a écrit :
Staline a fait remarqué à Cholokhov que les Cosaques y ont un rôle assez avantageux, ce qui est déplaisant pour les soviétiques. Cholokhov a répliqué qu'il fallait montrer la force relative des Cosaques, pour magnifier le succès des Soviétiques, car si les Cosaques avaient été faibles, l'Armée rouge n'aurait eu que peu de mérite à les vaincre. Et Staline a accepté cet argument.

Excellent. Cholokhov n'était pas seulement un grand écrivain, il était donc aussi un fieffé diplomate.

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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 12 Jan 2014 15:00 
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Cholokhov avait deux soutiens très précieux.

1. Un ami plus âgé, Alexandre Serafimovitch, d'origine Cosaque, qui avait fait des études scientifiques à Saint Petersbourg, où il avait rejoint une cellule marxiste vers 1885, puis était devenu écrivain, membre du cercle littéraire Sreda, journaliste pendant la Première guerre mondiale, à la tête de la section littéraire du journal Izvestia en 1918, puis rédacteur en chef de la revue Octobre. C'est lui qui a fait publié le début du Le Don paisible dans quatre numéros de sa revue en 1928.

2. Le public. Le Don paisible a remporté beaucoup de succès dès les début. Après être paru dans la revue Octobre, il est édité en mai 1928 sous la forme d'un livre par les éditions Le travailleur de Moscou, puis réédité en 1929 et en 1931 par les éditions OGIZ. Je pense que le lectorat russe du Don paisible devait ressembler au lectorat français des romans de Victor Hugo, car dans les deux cas, l'écriture est de qualité, et il y a une grande fresque historique qui sert de toile de fond à des histoires d'amour et de la vie quotidienne du petit peuple.

Staline aurait pu s'opposer à Cholokhov comme Napoléon III s'était opposé à Victor Hugo. Mais Cholokhov était plus diplomate que Victor Hugo, comme vous l'avez bien noté, Clio. Et aussi Staline avait un caractère différent de celui de Napoléon III.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 15 Jan 2014 14:47 
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Grégoire de Tours
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Comparaison des deux films (1958 et 2006).
1° L'image de 1958 est bien moins bonne ; de la musique aux passages pathétique.
2° Les acteurs jouant le couple sont bien moins beaux, la moustache et la coiffure de Grigori ne sont pas du tout à la mode actuelle. Résultat : ce sont moins des amants merveilleux auxquels on s'identifie, que des gens qu'on juge à distance (surtout au début).
3° Le film est constamment politisé. Une séquence figure même la prise du palais d'hiver, à laquelle pourtant ne participe aucun protagoniste. Le film raconte la lassitude de la guerre a engendré la révolution. Il n'est cependant pas tellement partisan. C'est l'histoire de la révolution au niveau d'un individu, d'un couple, d'une famille, d'un village cosaques. A l'opposé, le film de 2006 est une histoire d'amour sur fond de guerre (civile).
4° Personnellement, j'ai préféré la version 2006.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 18 Jan 2014 1:06 
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Je viens de revoir la version de 1958, et je rejoins votre avis sur plusieurs points.
jovien a écrit :
Les acteurs jouant le couple sont bien moins beaux, la moustache et la coiffure de Grigori ne sont pas du tout à la mode actuelle. Résultat : ce sont moins des amants merveilleux auxquels on s'identifie, que des gens qu'on juge à distance (surtout au début).
La coiffure de Grigori et d'autres cosaques est un peu étonnante avec une grande partie qui déborde de la casquette sur le côté gauche en haut de la tête. Mais ça devait probablement être comme ça dans la réalité, sinon Cholokhov et les commentateurs auraient critiqué cette coiffure.
Je crois que c'est surtout le maquillage qui donne un aspect assez laid. Grigori a le visage tartiné d'au moins trois yaourts, ce qui lui donne un teint très blanchâtre, parfois presque verdâtre.
L'attitude très froide de Grigori est aussi un peu déroutante. Il ne rit pratiquement jamais, et il ne montre pas beaucoup de tendresse. Mais cela correspond sans doute à la mentalité de l'époque, qui devait être plus macho qu'actuellement.
jovien a écrit :
Le film est constamment politisé
Oui, tout à fait, surtout toute la deuxième partie.

A propos de la version récente, vous disiez :
jovien a écrit :
Pas mal de scènes de combats (de 1914 à 1921). Toutes opposant de la cavalerie cosaque à de l'infanterie, ou de la cavalerie cosaque à de la cavalerie.
La première scène - en 1914 - le cosaque est équipé d'une lance. Quand il n'a plus sa lance, il sort son sabre. Il n'a ni pistolet ni carabine.
Les autres scènes, même chose moins la lance.
Dans la version de 1958, c'est à peu près pareil. Donc, il semblerait qu'une charge cavalerie à la lance et au sabre puisse s'avérer parfois efficace contre des mitrailleuses.
jovien a écrit :
On ne voit jamais un cheval être blessé, ni mourir : on voit des cavaliers être blessés ou tués sur leur cheval, ou bien on voit le cheval tomber, mais alors il se relève toujours. C'est évidemment irréaliste. Je m'étonne de cette pudeur concernant les dégâts faits aux chevaux, universelle au cinéma.
Dans la version de 1958, on voit de nombreux chevaux tomber (sans se relever), et on parle relativement beaucoup des chevaux. Par exemple, lorsque Grigori se dépêche de revenir quand sa femme est très malade dans la troisième partie, un personnage dit qu'il est fou qu'il va tuer ses chevaux en les faisant galoper tout le temps. Et le film se termine sur une scène où Grigori fait un cadeau important à un inconnu. Il donne son cheval. Symboliquement, ce geste signifie le renoncement total à son statut de militaire cosaque (mais c'est vrai aussi qu'il lui reste le cheval de sa femme).
jovien a écrit :
Le village est au bord du Don
Le film de 1958 a été tourné dans un village qui a été reconstitué. Personnellement, j'ai eu la chance de passer plusieurs jours dans un village proche du Don, et de dormir dans une maison de paysans. C'était assez ressemblant. Notamment, j'ai vu des maisons carrées un peu surélevées par rapport au niveau du sol, probablement à cause de la neige en hiver, à un seul étage, avec un toit peu pentu. A l'intérieur, il y a plusieurs pièces, comme le montre le film, et ces pièces sont reliées par des portes qui sont ouvertes généralement. Il n'y a pas de couloir.
jovien a écrit :
Les maisons du village ne sont pas des isbas (en bois).
Dans la version de 1958, on voit plusieurs maisons en bois.
jovien a écrit :
Comme en général les maisons d'un village russe, elles ne sont pas contiguës. Le sol de la rue est non pavé.
C'est vrai de nos jours encore dans les villages de cette région.
jovien a écrit :
Pas de poêle russe (en céramique) dans la pièce principale (à vrai dire, je n'ai pas vu de cheminée non plus, ni de poêle métallique : rien qui permette de se chauffer).
La version de 1958 est plus fidèle car elle montre le poêle. On le voit dans la troisième partie. Les cheminées ne se voient pas parce qu'elles sont relativement discrètes. C'est souvent seulement un gros tuyau qui sort à peine du toit.
jovien a écrit :
Le sol ne craque pas quand on marche (le bois craque, pourtant..).
Là où j'ai dormi, le plancher ne craquait pas non plus, ou très peu.
jovien a écrit :
Les cuillères sont en bois. La vodka se boit dans d'assez grands verres, à grands traits (éventuellement, cul-sec...) . Les femmes en boivent aussi.
Les gens de là-bas sont assez attachés à leurs cuillères en bois encore de nos jours. Les femmes boivent bien évidemment de la vodka, surtout à la campagne, mais en quantité plus modérée que les hommes.
jovien a écrit :
Ce qui m'a semblé être de la steppe : un territoire très peu boisé (mais peut-être n'était-ce pas de la steppe mais un territoire défriché ?).
En effet, cette région est moins boisée que d'autres régions d'Ukraine et de Russie.
jovien a écrit :
L'image de 1958 est bien moins bonne ; de la musique aux passages pathétique.
J'aime bien la musique de 1958. Et je trouve que les bruitages sont très bons. On entend souvent des chiens, des coqs, des vaches, des branches qui s'agitent dans le vent. J'ai entendu sur place les mêmes sons.
jovien a écrit :
Personnellement, j'ai préféré la version 2006.
Je ne l'ai pas encore vue, mais vous me donnez envie de la voir.


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 Sujet du message : Re: Le Don paisible - Kozak
Message Publié : 18 Jan 2014 11:37 
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C'est un plaisir de rencontrer un interlocuteur aussi instruit...
De plus, nous sommes tout le temps d'accord...

Le poêle, j'ai écrit qu'il était en céramique et qu'on ne le voyait pas dans la version 2006, vous me dites qu'on le voit dans la troisième partie de la version 1958, je l'y ai vu moi aussi, mais en métal me semble-t-il.
J'en déduis que le poêle pouvait être en métal. J'en étais resté à Leroy-Beaulieu, qui à mon souvenir écrivait que l'hiver les paysans russes dormaient sur leur poêle en céramique.
Pas partout ni toujours, je suppose, et peut-être moins en 1912 qu'auparavant, et moins dans le Sud que dans les régions plus froides...

Dans la version 1958
On mange la soupe bruyamment.
Le niveau de vie dans la famille Melekhov est sensiblement plus bas (et plus plausible) que dans la version 2006.
Comme vous l'avez fait remarquer, au combat les chevaux tombent et ne se relèvent pas. Cela dit, on n'en voit pas qui s'agitent, blessés, ni qui sont déchiquetés ou dont on voit la blessure.

Dans les deux versions, le personnage que je préfère est celui de Daria, la femme du frère de Grigori.


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