François Delpla a écrit :
au fond je suis d'accord avec C S, à ceci près qu'il faudrait s'entendre sur la définition de l'expression "qualités intellectuelles". S'il reconnaît à Hitler une "redoutable capacité de manipulation", il est sur la bonne voie !
Son professeur, mon respecté collègue, n'était peut-être pas spécialiste du nazisme et n'y prétendait peut-être pas. En tout cas il ignorait sans doute que le philosophe allemand préfére de Hitler n'était pas Nietzsche, mais Schopenhauer. De même que, en ce qui me concerne, je serais assez court sur les lectures de César comme sur celles de Scipion.
Maintenant que je l'ai vu, j'essaie de rebondir. J'ai été un peu surpris par vos reproches au film; mais je ne suis ni spécialiste ni respecté collègue, simple amateur même pas étudiant en histoire
Or, j'ai trouvé que toutes ces choses ne transparaissent quand même pas si mal. Parmi la sinistre collection d'individus qui garnissent le bunker, il est divers pantins hallucinés, d'Eva Braun à Greim et sa pilote qui gobent la thèse de la contre attaque, en passant par Frau Goebbels et l'infirmière, dont l'attitude démontre cette capacité à manipuler, par le résultat que l'on voit. Jusqu'au dernier moment Hitler fanatise alors qu'il a jeté l'éponge... et presque personne n'ose le lâcher ouvertement. Des fois que...
Idem, le côté mise en scène de sa mort, je trouve qu'on en voit bien les étapes, et d'ailleurs des phrases d'Hitler et Goebbels y font clairement allusion.
Peut-être peut-on reprocher au film de ne pas faire ressortir ces points assez clairement pour qu'ils soient visibles à un public connaissant peu ces facettes d'Hitler. Mais pour éviter ce reproche, aurait-il fallu outrer le trait, caricaturer ?
Quant aux reproches faits par d'aucuns de "fuir le terrain du pourquoi", ça ne vaut même pas la peine de répondre. Evidemment, si en lançant le DVD ou entrant dans la salle on décide de mettre son cerveau à la consigne avec son parapluie, on attendra le générique de fin pour savoir que cette fin théâtralisée de gourous brutaux se danse sur cinquante millions de cadavres. Mais quand même. Savoir de quoi est coupable le nazisme et comment il est arrivé au pouvoir, ça n'est pas un pré-requis exténuant qu'exige ce film, pour ne pas en conclure n'importe quoi.