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 Sujet du message : Jackie
Message Publié : 05 Fév 2017 8:45 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Localisation : Versailles
Je vous propose un petit commentaire personnel sur ce film qui décrit les réactions de Mrs Kennedy dans les jours qui ont suivi la mort de son époux.

http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 37866.html

Un gros point noir : le caractère mélodramatique du scénario étroitement lié évidemment au contexte (le meurtre et les funérailles).

Quelques gros points d'interrogation : Jackie était-elle si peu maternelle, si égocentrique , si matérialiste que le présente le film ? J'avais l'idée d'une jeune femme plus ambitieuse, plus cultivée et pour tout dire moins sèche que le personnage joué par Natalie Portman.

Un gros plus : comme toujours dans les films qu'Hollywood consacre à l'histoire des États Unis la reconstitution des lieux, des costumes et des ambiances est quasi-parfaite. Rien que pour cela le film est à voir.

On notera avec intérêt l'absence du latin alors même que nous sommes au tout début du concile Vatican II : réalité américaine ? Ou erreur de la reconstitution ? Et aussi la présentation un peu méprisante qui est faite de De Gaulle, alors qu'on sait que c'est sa décision de venir aux funérailles qui a levé les angoisses des autres dirigeants européens qui avaient peur d'un nouvel attentat !


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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 05 Fév 2017 11:26 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
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Par expérience personnelle,dans le milieu de mes copains de Lycée d'il y a maintenant 60 ans:plus l'on montait dans la hiérarchie sociale et moins nos mères étaient"maternelles". C' est aussi un fait général que j'ai constaté dans les sociétés anglo-saxonnes,où j'ai vécu: la froideur et le détachement apparent vis à vis des enfants.......ce qui n'empêche pas de réels sentiments,mais chacun vit sa vie.....


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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 05 Fév 2017 12:32 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Jerôme a écrit :
Et aussi la présentation un peu méprisante qui est faite de De Gaulle, alors qu'on sait que c'est sa décision de venir aux funérailles qui a levé les angoisses des autres dirigeants européens qui avaient peur d'un nouvel attentat !

De Gaulle qui venait de passer à travers les balles et les attentats de l'OAS sans trembler une seconde. Tout de même, quelle bande de poules mouillées ! Comme si Washington était Dallas ! (De plus on imagine les précautions prises par le Secret Service en pareille occurrence !)

Pourquoi présentation méprisante ?

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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 05 Fév 2017 13:06 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 18 Avr 2015 15:58
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Localisation : Kaamelott
Je n'ai pas vu le film. :'(
Maintenant je n'ai jamais raté un documentaire de cette first Lady, dont -du temps "Kennedy"- chacune voulait avoir (on avait à l'époque des "couturières") le dernier look, le côté "classe chic" ou naturellement sophistiqué. C'était incroyable.
Une fois la "robe-manteau" terminée (et on peut décliner : tailleur, coiffure avec cette frustration de ne pouvoir ajouter la petite toque : "Je vais avoir l'air ridicule tout de même...") la question était inévitable :
"C'est comment ? Tu crois que Jackie l'enlèverait ? Des talons plus bas ? Justement comment cette femme n'a pas encore compris que les talons aiguilles etc."
Là était la véritable distinction -mon enfance en a été bercée-, Bardot c'était pour celles qui... Bref, un autre genre !
Et puis patatra ! Jackie est devenue Mrs Onassis, déboulonnage du mythe. Un déboulonnage cruel comme savent le faire les femmes. On ne retenait que les grandes lunettes, il lui fallait au moins ceci pour cacher une telle honte. Comment l'épouse de JFK avait-elle pu se "vendre ainsi...". Se vendre : les deux mots étaient terribles et pourtant Jackie semblait plus Jackie que jamais. Toujours classe.
Jackie, inclassable, avait fait remonter la côte de Bardot. Et soudain tiré d'on ne sait où, La Callas revenait : elle, au moins, elle n'avait pas trahi...

Concernant le film, voici ce que j'ai lu :
[Dans d'autres mains que celles de P. Larrain, un film consacré à J. K. aurait fatalement tourné au biopic sirupeux. Récit des quatre jours de sa vie entre l'assassinat et l'enterrement de son président de mari en novembre 1963, cette Jackie est au contraire une pénétrante étude de caractère : celui d'une femme à la fois dévastée et digne, anxieuse de donner à "Jack" des funérailles dignes de Lincoln mais consciente au fond de son héritage politique pointé par Bob lui-même : "Qu'avons-nous accompli ? Nous ne sommes que des gens beaux et célèbres."
Sous la caméra de Larrain, N. Portman est une J. K. sidérante, passant tour à tour d'une force magistrale à un état de vulnérabilité déchirant. Face aux journalistes qui viennent l'interwiewer une semaine après la tragédie, elle tient à garder un contrôle total de ses paroles. Au prêtre auprès de qui elle cherche le soutien de la foi, elle affirme : "Je n'ai jamais voulu la célébrité. J'ai juste voulu être une Kennedy". Hantée par ses souvenirs, complexe et finalement insaisissable, cette Jackie transcende de bout en bout un film à oscars qui n'en emprunte jamais la voie.]

Un petit cocorico : les uniformes des militaires qui défilent aux obsèques de JFK viennent directement de Saint-Ouen (comme les vêtements portés par les acteurs de "Stefan Zweig", "adieu l'Europe", "Cézanne et moi", "Une vie"), tirés des hangars de la Compagnie des Costumes. [... dans la reconstitution de l'enterrement de JFK, par exemple, l'équipe du film "Jackie" voulait être au plus près de la vérité historique ... Nous avons fourni quelques costumes civils et la totalité des costumes militaires du film qui a, en grande partie, été tourné en France...] (R. D'Elia)

Jerôme a écrit :
Quelques gros points d'interrogation : Jackie était-elle si peu maternelle, si égocentrique , si matérialiste que le présente le film ? J'avais l'idée d'une jeune femme plus ambitieuse, plus cultivée et pour tout dire moins sèche que le personnage joué par Natalie Portman.

Je me base sur les documentaires visionnés (un bon paquet sans compter les redifs) privilégiant les propos de JK-O aux commentaires.

1) J'ai souvenir d'une femme maternelle, essayant de soustraire ses enfants à la fameuse "émulation Kennedy" très présente à Hyannis port en tout et surtout dans les jeux où "gagner" avait un sens.
La volonté aussi de protéger ses enfants des clichés de journalistes (lorsqu'elle découvrit les photographies de JJ dans le bureau ovale et autres, une dispute sérieuse eut lieu au sein du couple, plus jamais de clichés des enfants sans l'aval de Jackie). Elle est présente autant que sa position le permet. Moins sans doute qu'aucune autre first lady, car aucune autre avant elle n'avait déchaîné -au point de devenir incontournable- autant d'adhésion.
Après le drame, seule et sans assise pécuniaire -ce qui a toujours été un cauchemar chez elle vu son enfance- elle épousera Onassis après l'assassinat de Bob. Il est certain que l'argent de l'armateur était rassurant, l'endroit aussi et les enfants ont compté pour beaucoup dans le choix.
Avec le recul, nous savons que la perte d'un premier enfant, elle le gère seule : il faudra toute l'autorité de Jo (le beau-père) pour arracher JFK à ses vacances où il est entouré et arguant lui-même qu'il ne peut rien faire de plus...
Il faudra le décès de Patrick pour qu'enfin le mari soit présent. Ceci doit laisser des traces.

2) Egocentrique ? Oui et non, narcissique plutôt mais là encore il faut connaître l'éducation de J. Bouvier et l'ambiance qui régnait dans la maison. L'omniprésence d'une mère manipulatrice (on voit comment est monté l'absence du père au mariage de Jackie, la seule chose qu'elle ait demandée : que son père soit là pour l'amener à l'autel...). Et il faudra faire contre mauvaise fortune, beau visage...

3) Matérialiste ? C'est le grand problème de Mrs Bouvier qui transmet cette angoisse à ses enfants. Ceci confine à l'hystérie et aussi à l'explication de certains choix pas très glorieux. Jackie gardera toujours cette angoisse.
Au décès de son époux : elle n'a rien. Pas de maison, pas de fortune... Rien sinon une proposition d'hébergement temporaire par le clan Kennedy avec ce que ceci suppose d'abnégation. Elle refusera. Le clan se chargera alors de la location d'une petite maison et Bob gérera le reste.
Elle a déjà goûté à la dolce vita d'Onassis, justement après la perte d'un enfant avec un époux cruellement absent. Elle sait que l'homme est solide. Après le drame, il sera là... déjà présent pécuniairement. J'imagine que ceci est un soulagement.
Ensuite pour les dépenses compulsives en vêtements, on peut comprendre : la représentation, la frustration et tant d'autres choses. Avec Onassis, il y eut contrat de mariage, contrat qui gère aussi l'intimité du couple.
Continuent donc les achats compulsifs doublés de "reventes" des vêtements pour du cash...

4) Elle était ambitieuse et sa culture a beaucoup compté pour atteindre les buts qu'elle s'était fixés. Interwiewer le jeune JFK fut un choix comme celui de le séduire puis d'accepter la suite avec ses multiples casquettes : infirmière, femme trompée, sourire ambulant, devoir de procréation (on ne plaisantait pas chez les Kennedy, Ethel -femme de Bob- le claironnait bien souvent), attitude de winneuse à chaque moment, meilleure affiche de son époux etc.

5) Elle pouvait en effet être très sèche et cassante. Elle avait aussi un humour décapant. Je n'ai pas souvenir de l'avoir entendue dans le registre "cynique" que pouvait avoir JFK et les autres membres de la famille Kennedy (Joan excepté).

N'ayant pas vu le film, si vous pouviez résumer ce qui concerne De Gaulle, ce serait sympa. Le côté "Place, place... c'est le général, bougez-vous la France passe..." ne m'intéresse pas, pas plus que le chauvinisme un peu "bourrin" ; c'est plutôt ce qui est dit ou fait pour que vous en veniez à cette conclusion.
Merci. :wink:

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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 05 Fév 2017 16:10 
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Sur le mariage avec Onassis, on peut sans doute inclure la volonté de quitter les Etats-Unis. Horrifiée après l'assassinat de Bob : "Ce pays tue les Kennedy !" (craignait-elle que ses enfants aussi ?)

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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 06 Fév 2017 9:43 
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Pierre de L'Estoile
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N'oublions pas le bon mot de JFK lors de sa Visite Officielle à Paris se présentant comme "le type qui accompagne Jackie Kennedy" !

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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 Sujet du message : Re: Jackie
Message Publié : 06 Fév 2017 12:31 
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Grégoire de Tours
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Pierma a écrit :
Sur le mariage avec Onassis, on peut sans doute inclure la volonté de quitter les Etats-Unis. Horrifiée après l'assassinat de Bob : "Ce pays tue les Kennedy !" (craignait-elle que ses enfants aussi ?)

Il est certain qu'elle pense à ses enfants d'abord, sans pour autant "s'oublier". Ses rapports avec ses enfants seront ceux d'une mère qui a été toujours présente, qui a anticipé, qui parfois a orienté mais a toujours "couvert".
On peut noter une différence avec certains enfants de Robert Kennedy, sans recul, toujours baignant dans le clan et ce que ceci a eu de destructeur.

Le divorce d'entre Jackie et les USA s'est fait en deux temps. Le temps de la proximité avec Bob et un relatif rapprochement avec les Kennedy (le reste du clan).
Elle envisageait toujours de partir, de prendre du recul et en ceci à ce moment encore les propositions d'Onassis -un lieu où elle pourrait se ressourcer ni moins ni plus, Scorpios et le temps qu'elle le souhaiterait- étaient bienvenues. Le clan se tait.
Bob décide de faire campagne.
Jackie accepte alors de rester car elle est auréolée de son passé de première dame, de son image de veuve : un vrai film comme on aime là-bas. Ethel passe mal, on lui reproche la morgue des Kennedy, on flaire son ambition, on se souvient de son attitude face à Jackie, elle n'est pas l'ambassadrice qui amènera des voix à son époux auprès de l'électorat féminin. Jackie peut encore servir -non pas le clan, c'est fini avec la mort de son beau-père avec qui elle était très complice- mais Bob. Son "job" auprès de Bob terminé, s'il était élu : elle partirait de toute manière.

Lorsque Jackie apprend l'assassinat de Robert, elle entre dans un état nerveux au point qu'il faille faire venir un médecin. Elle est terrorisée pour ses enfants et elle, certaine que l'on veut faire disparaître tous les Kennedy ; elle est alors incapable de se poser et de raisonner (j'ai des notes prises lors de rediffs de documentaires mais il faudrait chercher... :oops: ).
Après reprise, elle dira que rien ne l'attachait plus aux USA, elle emploie le terme "USA" terme qui lui sera reproché et elle enfoncera le clou en s'interrogeant sur la capacité à pouvoir protéger certaines personnes plus exposées que d'autres.
Dans l'opinion, on commence à repenser les images de Dallas. Ne cherchait-elle pas plutôt à fuir la voiture ? Ce sera le commencement de nombreuses rumeurs et lors de son union avec Onassis, on ressortira ses "vacances" antérieures avec des commentaires très orientés "rumeurs". Le divorce se fait.

Le nom "Kennedy" est une cible potentielle, elle en changera et tout ce fait assez vite. Ce qui n'est pas dans sa nature. Le contrat de mariage avec Onassis, elle ne discute que certains points ; c'est très étonnant.
Je pense qu'à ce moment elle était fragilisée par les évènements au point de se défaire de l'image qu'elle proposait, d'ailleurs l'image ne pouvait plus servir personne.
Onassis avait toutes les casquettes : le repos loin, l'argent, il était apprécié des enfants, il s'était engagé à être -toujours- présent. C'était peut-être la figure paternelle sans les égratignures (il avait réussi, il plaisait aux femmes, il jouait sans perdre, on parlait de lui...) et aussi un nouveau challenge pour se rassurer en tant que femme : allait-elle le détourner de la Callas ? Jusqu'où était-il prêt à aller pour la séduire ? Elle comprend ensuite très vite le deal et l'accepte.
Une fois le tout bouclé, comme une "assurance", très vite elle renouera avec la ville qu'elle aime tant : NY.

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