Nebuchadnezar a écrit :
Jerôme a écrit :
Un détail m'étonne : on y voit des Kamikazes venir saluer un perte catholique à la veille de leur mission suicide. Un bon connaisseur de l'histoire du Japon peut il m'interpréter cela ?
Le catholicisme n'est absolument pas inconnu au Japon. Les activités missionnaires ont débuté en 1547. Persécuté sous l'ère Tokugawa - voir
Silence, de M. Scorcese, le christianisme a perduré à un état résiduel avant de connaître un nouvel essor sous l'ère Meiji. Il y a actuellement 2 millions de Chrétiens, dont 500 000 Catholiques, et des mangas sont consacrés à Jésus. Je recommande l'excellent
les vacances de Jésus et Bouddha .
Une allusion au christianisme n'est donc pas déplacée, même si cela ne saurait constituer une généralité pour l'ensemble de la génération des étudiants concernés.
Les kamikazes se classent en deux populations : les militaires affectés dans ces unités, qui se rendent bien compte que le recours à ces opérations signifie que la situation est désespérée, et les étudiants de l'université qui effectivement étudiaient la culture occidentale, et ambitionnaient probablement d'aller en Europe acquérir les compétences nécessaires à la modernisation du Japon, comme c'est montré dans
le vent se lève, où l'on voit Jirō Horikoshi effectuer un stage en Allemagne. Eux, n'avaient pas forcément assez d'information pour apprécier la situation et pouvaient montrer de l'enthousiasme à l'idée d'accomplir un devoir sacré.
Merci pour ces renseignements. J'en étais resté à François Xavier et
Silence. Excellent manga dans le sens fendard du terme?
Concernant la pensée occidentale, Thomas d'Aquin était parfois connu.
Pour nuancer un peu ces propos très clairs, cela laisse même transparaître, pour l'historien Pierre-François Souyri, une tentation communiste. En analysant les témoignages, il a senti tout un langage communiste qui se tissait lentement chez certains.
Avec ce tout (pensée occidentale, christianisme, communisme et autre), on arrive à des êtres complexes, dans un même mouvement baignés par des idées nouvelles et noyés dans une pression et répression militaire féroce.
Certains avaient ce sens du devoir, d'autres ne voulaient pas mourir. Tous étaient dans un "couloir de la mort" (toujours Souyri).