Citer :
J'ai trouvé le livre de Clastres en PDF : "La société contre l'état". Je ne mets pas de majuscules déjà pour ôter une sorte de sacralisation des deux, ceci donne un peu de recul.
Pour le sujet qui nous occupe lisez plutôt Archéologie de la violence.
Citer :
En lisant Clastres, j'ai l'impression qu'il tient un paradigme et que chaque page vise à distiller une appréciation positive qui conduira inéluctablement à la conclusion que Clastres souhaite.
Il ne choisit pas ses exemples au hasard. Il nous donne une explication et nous offre l'image qui va avec (l'exemple de telle ou telle société, l'explication de tel ou tel fait).
L'effet obtenu est qu'au bout de quelques pages soit on adhère soit on pinaille/réfléchit sur l'enfilade de mots et à ce moment ceci donne une piste pour une réflexion complémentaire (après tout, c'est le but de la philo. Si on prend Nietsche au mot et bien on devient nihiliste très vite vu son rapport au néant).
Son paradigme ne s'est pas forgé par l'opération du saint esprit mais par un terrain qu'il convient de lire également pour bien comprendre l'essence de sa pensée qu'il file ensuite dans La société contre l'Etat ; Chronique des indiens Guayaki. Plus largement sa méthode n'est guère différente de celle d'autres chercheurs en sciences humaines. Peut être apporter des exemples contradictoires? Faut-il encore en trouver pour contraindre efficacement le modèle. La communauté des chercheurs se charge généralement de ce genre de choses.
Attention, Nietzsche est l'exact opposé du nihilisme ; il le vomit à chaque page pratiquement (et Clastres ne fait pas de la philo mais de l'anthropologie).
Clastres est intéressant, il est très dommage qu'il soit décédé si prématurément ; ses travaux auraient pu gagner en profondeur d'analyse s'il eut survécu plus âgé.