C'est bien Méliès qui développera l'idée et orientera définitivement le cinéma dans cette direction.
Parmi les films Lumière projetés à cette expo, il y avait aussi une petite histoire mise en scène : un peintre qui se présente au Salon, qui est refusé et qui tombe à bras raccourcis sur les juges, frappant l'un d'eux avec sa toile au point que la tête passe à travers. Je ne sais pas s'il est antérieur, ou postérieur à l'Arroseur arrosé.
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N'est-ce pas alors du réalisme plutôt que de l'impressionnisme pour les concepts artistiques mon cher ?
Quoiqu'il en soit, cette ère de pionniers est très intéressante et elle livre, comme vous l'exposez bien, la réalité brute de la vie d'une société maintenant disparue.
Oui et... non. A ce moment-là, l'impressionnisme relève d'une démarche de réalisme : ils montrent la réalité du monde qui les entoure au lieu des scènes cucul vaguement mythologiques de l'art pompier. Leur recherche graphique ne vise pas à s'affranchir de la réalité de ce qu'ils ont sous les yeux. Le cinéma à ses débuts n'a aucun moyen technique à sa disposition pour manipuler l'image qu'il projette; elle est donc réaliste - à l'absence de couleur près, et "l'effet obtenu" ne leur avait certainement pas échappé - parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement. C'est dans le cadrage, par exemple, qu'ils peuvent jouer sur "la réalité" et se rapprocher de la démarche impressionniste. Par exemple, les Frères Lumière sont allés filmer les puits de pétrole de Bakou : le film n'est pas un reportage sur les installations, il se fixe sur les volutes dantesques de flammes et de fumée noire qui emplissent le ciel.
D'ailleurs, les grands photographes du XIXe étaient très liés aux impressionnistes. Non, la fidélité de l'image mise sur pellicule, ne permet absolument pas de l'opposer à l'impressionnisme et à ses libertés graphiques. Les liens entre les personnes, et ... cette expo sont là pour démontrer qu'au contraire, tous ces artistes suivaient une même démarche avec des outils différents.