Bonsoir,
J'aimerais avoir votre avis sur les différentes versions du film Cyrano de Bergerac, du point de vue historique ( je parle au niveau des décors principalement, puisque l'auteur Edmond Rostand n'a laissé presqu'aucune indication concernant ces derniers, libre choix donc au réalisateur)

Merci d'avance,
Deck

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« L'âge que nous vivons est dangereux ; comme il serait ennuyeux s'il ne l'était pas. » John Steinbeck
« Liberté implique responsabilité. C'est pour ca que la plupart des hommes la redoutent » G.B.Shaw

La scène finale du film de Jean-Paul Rappeneau a été tournée à l'abbaye de Fontenay, dans l'Yonne, je pense, en tous cas en Bourgogne...
Cela coïncide assurément avec l'époque de l'intrigue.
Bien à vous.

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"Il n'y a de nouveau que ce qui est oublié."
Rose Bertin

Merci de la précision, j'ai beaucoup de mal à retrouver les lieux employés à la réalisation...

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« L'âge que nous vivons est dangereux ; comme il serait ennuyeux s'il ne l'était pas. » John Steinbeck
« Liberté implique responsabilité. C'est pour ca que la plupart des hommes la redoutent » G.B.Shaw

Dans le film de Rappeneau, la boutique de Ragueneau a été filmée au Mans, en centre-ville historique. Il me semble que le portail de la caserne des cadets de Gascogne pourrait être l'entrée de la cour ovale du château de Fontainebleau. En tout cas, la ville d'Albi a eu sa contribution. Le décor de la maison de Roxane, c'est sûr, est une maison du XVe siècle à Dijon (je l'ai vue).

Sauf peut-être les parapluies des spectateurs qui entrent au théâtre, au début du film, je n'ai aucun reproche à faire à la reconstitution historique du Paris du XVIIe siècle. Ce qui compte, c'est l'atmosphère générale d'une ville du XVIIe siècle. Paris avait encore, au XVIIe, beaucoup de traces du Moyen-Age, comme le précise Rostand à la fin du 1er acte (un exemple) :

"Le portier ouvre la porte à deux battants. Un coin du vieux Paris pittoresque et lunaire paraït.
Ah !... Paris fuit, nocturne et quasi nébuleux ;
Le clair de lune coule aux pentes des toits bleus ;
Un cadre se prépare, exquis, pour cette scène ;
Là-bas, sous des vapeurs en écharpe, la Seine,
Comme un mystérieux et magique miroir,
Tremble... Et vous allez voir ce que vous allez voir !"

clame Cyrano à la veille du combat à la porte de Nesle... Et l'abbaye cistercienne de Fontenay est bien le décor de la retraite de Roxane. Je suis allé voir cette abbaye, quel bel endroit.

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)

Le réalisateur de Cyrano de Bergerac, Claude Berri, vient de mourir aujourd'hui. Rendons-lui tous hommage ! Et je n'oublie pas la musique de Jean Petit qui accompagne le film !

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)

Claude Berri a peut-être produit, mais en tout cas pas réalisé ce film de Jean-Paul Rappeneau...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Mais bien sûr ! Ah ! la mort de Claude Berri m'a fait oublier, par émotion, qu'il n'est pas le réalisateur de Cyrano de Bergerac. Mais Rappeneau est l'ami de Claude Berri. Il sera attristé...

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)

J'ai fait une petite recherche sur le personnage d'Antoine de Gramont, comte de Guiche, personnage de la pièce de Rostand et du film. Il s'agit d'Antoine III (1604-1678), fils d'Antoine II de Gramont et de Louise de Roquelaure. La fiche Wikipédia précise qu'il ne fut duc qu'à partir de 1643. Lorsque Rostand le met en scène dans les 4 premiers actes avec le titre de comte, il a donc semble-t-il raison. Et en 1655, année du cinquième acte de la pièce, Antoine III est donc duc. La pièce précise aussi qu'il était neveu de Richelieu : c'est exact, mais neveu par alliance. Son épouse était Françoise-Marguerite de Chivré, nièce de Richelieu. On dit qu'il fut séducteur ; lorsque j'ai vu son portrait, j'ai davantage eu l'impression d'un homme plus sévère que séducteur... Mais voici sa fiche : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_III_de_Gramont

Quant à Ragueneau, le pâtissier, sa trace la plus célèbre dans l'Histoire est sa fille, Mademoiselle de La Grange. Cette dame épousa l'un des comédiens de la troupe de Molière, d'après son article Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_La_Grange

La pièce — donc le film — nous dit qu'en 1655, Molière avait déjà joué Scapin. C'est une erreur, parce que cette pièce ne fut jouée qu'en 1671, d'après l'article Wikipédia sur Molière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Moli%C3%A8re
C'est bien Les Fourberies de Scapin ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Fourberies_de_Scapin ) d'où est tirée le fameux : Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?
Sauf que Rostand transforme le sens de cette formule pour devenir tragique : Cyrano, blessé grièvement à la tête, est en train de mourir... Et il délire.

Voici la fiche Wikipédia du héros de la pièce, Cyrano de Bergerac : http://fr.wikipedia.org/wiki/Savinien_C ... e_Bergerac
Lorsque le vicomte de Valvert le provoque en duel, Cyrano décline exactement ses prénoms :
"Ah ?... Et moi, Cyrano Savinien Hercule
De Bergerac.
Attention ! ce n'est pas un Gascon. Il s'agit de Bergerac dans la vallée de Chevreuse. Mais c'est un petit village comparé au Bergerac de la vallée de la Dordogne. Lecteur d'Alexandre Dumas et des Trois Mousquetaires, Rostand a donc cédé à la faconde verbale, au gasconades, qui font une partie du plaisir de la pièce. Il est blessé au siège d'Arras en 1640., dont voici l'article Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge ... %281640%29

Pourquoi, enfin, nous montrer l'épisode où l'armée française est coincée :
" Hélas ! rien de plus compliqué que ce siège d'Arras :
Nous assiégeons Arras, et nous-mêmes, pris au piège,
Le Cardinal Infant d'Espagne nous assiège.
La réponse est que Rostand croyait profondément en l'échec de sa pièce. Et qu'il aimait mettre en scène des perdants magnifiques, d'abord Cyrano et ensuite l'Aiglon, le fils de Napoléon. Il ne voyait pas la vie positivement.

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)

Dans l'édition des Classiques Larousse de la pièce qui traîne dans mes rayonnages, il est fait mention de quelques inexactitudes historiques qui furent reprochées à Rostand, par des critiques passablement pisse-vinaigre par ailleurs. Elles sont en fait bien peu nombreuses et l'énorme succès de la pièce, dans le contexte d'une époque (quelqu'un a écrit qu'elle avait éclaté "comme une fanfare de pantalons rouges") les rend bien secondaires : ce n'est pas un documentaire historique que cette pièce... On se focalise bien entendu sur l'anachronisme de la mention de Molière, mais aussi, soi-disant, sur l'impossibilité pour Cyrano de dédaigner, vers 1640, d'être "dans les petits papiers du Mercure François"... or celui-ci a bien été fondé en 1611 !



L'acte V précise bien parmi les personnages : "Duc de Gramont, ancien Comte de Guiche". Et à l'acte I, Lignière le décrit comme "marié à la nièce d'Armand de Richelieu". Mais le personnage, à qui Cyrano donne les traits d'une sorte de parvenu puant, a vite fait de parler de "son oncle Richelieu" (acte II).

Par ailleurs, je n'ai jamais compris pourquoi dans le film de Rappeneau, certains vers avaient été mutilés et remplacés par des formulations qui ont le même sens et le même nombre de pieds ! Pourquoi, alors, ne pas être resté fidèle au texte original ?

Oui, moi aussi, je me suis toujours demandé pourquoi Rappeneau a changé le texte de Rostand pour son film. Ayant le DVD du film, j'ai regardé et écouté l'interview du réalisateur. Il a avoué qu'il avait trouvé plein d'obscurités au texte d'Edmond, qui est très "Grand Siècle". Rappeneau, je crois, trouvait que le public actuel allait être déconcerté, et il a voulu réécrire le texte pour le film. Mais je vais encore réécouter cette interview.

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)

Sauriez vous quels scenes ont été tournées à Albi?

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Il suffit d'ajouter «militaire» à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n'est pas la justice, la musique militaire n'est pas la musique.

Clémenceau

Pas de trace d'Albi ici, mais quelques indications concernant les lieux de tournage des différentes scènes :

http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Cyrano+de+Bergerac&exact=oui&annee=1990

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Il n'est pas sur notre sol une chose qui soit plus utile que ces sublimes monuments qui ne servent à rien (Emile Mâle).

Pour le Cyrano de Rappeneau, la fiche du film sur le site IMDB indique les lieux de tournage suivants :

Pour revenir au film lui-même, il est à noter une grande qualité de restitution historique : c'est l'attaque du tercio, magnifiquement filmée au niveau des premiers rangs des combattants.

L'arrivée des boulets fauchant les rangs des piquiers est plus vraie que nature.

La lenteur relative de la progression générale de l'unité est également parfaitement restituée.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran

Je suis du Mans et je peux au minimum vous dire où ont été tournées les prises dans la vieille ville :

L'entrée du théâtre et le duel avec le vicomte ont lieu sur le parvis de la Cathédrale Saint-Julien.
Sans qu'on s'en rende compte dans le film, la patisserie de Ragueneau (enfin l'entrée) est juste à coté. Scène où Cyrano passe sa main dans les cheveux du gosse.

Autre scène avec le gosse à la fenetre qui voit Cyrano partir à la guerre contre les provinces-unies espagnoles, c'est la rue de la reine Bérengère.

Enfin le coup de buche à la fin a lieu plus bas, dans la rue de l'hotel de Veau.